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Le pays bretonnien

Les gens qui traversent la Bretonnie découvrent un pays constitué de fermes fertiles, de collines ondoyantes, de montagnes d'une beauté vertigineuse et de forêts irréelles. La population est composée d'aristocrates et de chevaliers courtois, de gentes dames, mais aussi de paysans satisfaits et respectueux. Les chefs de cuisine bretonniens sont connus pour leurs compétences culinaires et les vins du pays sont renommés à travers tout le Vieux Monde. Telle est l'image que les Bretonniens cherchent à donner de leur nation, et elle n'est pas totalement fallacieuse.

En revanche, elle cache quelques soucis. Les montagnes abritent des peaux-vertes et les forêts, de viles créatures. De nombreux paysans sont affamés et les chevaliers qui dissimulent leur brutalité sous le couvert de la courtoisie sont monnaie courante à travers le pays. Même les saveurs exquises des mets servent souvent à masquer des aliments gâtés. Les cyniques vous diront que les Bretonniens affichent un joli masque pour cacher une profonde corruption, alors que les plus altruistes se lamentent sur l'écart existant entre les idéaux et la réalité. Dans tous les cas, celui qui connaît un tant soit peu le pays ne peut ignorer le contraste.

bretonnie-couronne

Quiconque voyage en Bretonnie aura le plaisir de parcourir une terre belle et prospère, à l'exception du moins de la sinistre contrée du Moussillon. Les forêts interdites et les montagnes menaçantes de l'Empire sont ici absentes. Cela ne signifie aucunement que le pays ne présente aucun danger, car derrière cette façade, les menaces abondent.

Le paysage bretonnien se divise en six types principaux : les terres arables, où poussent céréales et légumes, les pâturages, où paissent les animaux, les forêts, les montagnes, la côte et les grands fleuves. La principale culture de la Bretonnie est le blé, même si l'avoine, l'orge et les légumes verts sont également courants. Les champs sont très vastes et divisés en larges parcelles. Chaque famille de paysans est responsable de l'une d'elles, si bien que de nombreux champs paraissent rapiécés en raison de la qualité d'entretien très variable.

Les vergers et les vignes sont courants dans les collines, où le sol est trop escarpé pour faciliter l'agriculture. Les moutons paissent souvent sous les arbres fruitiers.

Les paysans travaillent la terre de façon quasi permanente. Quand le temps est clair, cela ajoute au charme du décor, et ces hommes et femmes ont tout l'air joyeux. Mais quand le climat est moins clément, ils s'échinent contre les intempéries, manquant parfois de disparaître de la vue tellement ils sont couverts de boue. De toute façon, personne n'est là pour les admirer dans ces moments précis.

La plupart des collines de Bretonnie sont tournées vers la vie pastorale, tandis que les plaines et les vallées accueillent la culture.

Les animaux qui broutent assurent la tonte de l'herbe et la vue d'une colline verdoyante mouchetée de moutons blancs ou de vaches rousses, typiques du pays, est presque banale. Les troupeaux sont sous la responsabilité de bergers ou de vachers. Les bergères sont très courantes dans le sud de la Bretonnie, où il s'agit de la seule occupation permettant à une femme de voyager seule. Dans le nord, la simple idée de laisser une femme seule dans les collines est vue d'un très mauvais oeil.

Les troupeaux de moutons attirent les prédateurs, allant de simples loups aux gobelins, orques, hommes-bêtes et autres. C'est ainsi que la vie des bergers est bien plus périlleuse qu'il n'y paraît. À ce propos, les bergères ont une réputation de guerrières redoutables et ont souvent du mal à trouver un mari. La plupart du temps, cela ne les chagrine guère. De nombreux bergers voyagent avec une houlette bretonnienne, une sorte de lance armée d'un crochet à son extrémité, et dont ils savent diablement bien se servir.

La lisière des forêts bretonniennes est parfaitement exploitée par la population. Les cochons fourragent dans les tas de feuilles, les arbres sont abattus pour la construction, tandis que d'autres sont taillés ou étêtés. Ces techniques permettent d'obtenir de longues branches fines, essentielles au clayonnage et au torchis, quand ce n'est pas simplement pour faire du feu. Il faut pour cela couper les branches chaque année, presque jusqu'au sol dans le cas des taillis, et plus près de la cime pour l'étêtage. Cette dernière technique est d'ailleurs plus courante en Bretonnie, car elle empêche les cochons et les moutons de manger les nouveaux rameaux. Ainsi, les arbres sont relativement espacés, ce qui facilite l'accès, et les sous-bois sont peu épais.

Mais quand on s'y enfonce, les forêts sont aussi sombres et enchevêtrées que celles de l'Empire. On ne trouve pas d'elfes dans les forêts d'Arden et de Châlons (Athel Loren ne faisant pas partie de la Bretonnie à proprement parler), ni de communautés humaines dès lors qu'on s'écarte de la lisière. Les bois sont donc une sorte de havre pour les hommes-bêtes et autres créatures infâmes du même ordre, mais également pour les adorateurs des Puissances de la Corruption.

Les hors-la-loi humains se terrent souvent près de l'orée des bois, offrant une défense de choix aux communautés locales, car ils repoussent en quelque sorte les créatures les moins recommandables vers le coeur de la forêt. On parle de véritables cités d'hommes-bêtes dans les profondeurs de l'Arden, et bien que personne n'ait apporté la preuve de ces affirmations invraisemblables, elles restent plausibles. Personne ne connaît en effet suffisamment la forêt pour affirmer que de telles communautés n'existent pas.

Les côtes bretonniennes sont caractérisées par de nombreuses falaises surmontant de vastes plages de sable doré. Aux abords des deltas, l'approche est moins abrupte. On y trouve un certain nombre de ports relativement sûrs. Les eaux territoriales bretonniennes accueillent de petites îles, dont certaines comptent des villages, voire de petits bourgs. Des villages côtiers sont construits à même la falaise ou le littoral. Des escaliers et même des échelles relient alors les rues parallèles à la pente. Ces villages vivent généralement de la pêche.

On sait cependant que les eaux qui entourent la Bretonnie sont d'une navigation particulièrement difficile. Les courants, les vents et les marées sont très changeants et de nombreux monstres marins occupent les grottes que l'on trouve dans les zones les plus déchiquetées de la côte. C'est ainsi que les épaves sont nombreuses. Cette situation n'est arrangée en rien par les habitants de certains villages qui ont la fâcheuse habitude d'attirer les navires vers les récifs, avant de piller ce qui reste des bateaux. La configuration du littoral rend pratiquement vaine toute tentative d'amarrage en dehors des grands ports, sachant que les taxes y sont prohibitives. On trouve également de nombreux contrebandiers le long de la côte, qui évitent les droits de mouillage des ports en transportant des marchandises dans des embarcations qu'ils savent où et comment tirer à sec.

Les fleuves

Le Fleuve Brienne : Long de 1 000 kilomètres environ, il prend sa source dans les torrents rapides de La Voûte. De là il coule directement vers l'ouest travers les régions sauvages de la Forêt de Loren, le plus grand domaine des Elfes Sylvains. Le fleuve prend des proportions considérables à l'intérieur de la forêt où il est alimenté par de nombreux affluents, sources forestières et rivières venant des montagnes Irranas, au sud. Au moment où il atteint la cité de Quenelles il mesure près de 100 mètres de large. Les ponts, dans cette cité, sont constitués par des arches supportées par des piliers qui plongent dans son lit. Quenelles se situe à 1250 km de la mer mais reste accessible aux bateaux de mer. Toutefois, en amont de Quenelles le fleuve est plus étroit et le transport fluvial est assuré, normalement, par des barges plates. A partir de là et jusqu'à la mer, la Brienne est grossie par de nombreux affluents tel point que lorsqu'elle se jette dans la mer elle est large de plusieurs centaines de mètres. La cité de Brionne se trouve sur sa rive nord alors que le Sud, marécageux est inhabité.

Le Fleuve Grismarie : Il mesure environ 1 000 km et tire ses eaux du versant ouest des Montagnes Grises. A sa source il coule à travers l'extrémité nord de la forêt Loren et beaucoup de Bretonniens le considèrent comme étrangement enchanté. Son cours l'amène directement à travers un grand bassin en direction de la brèche de Guisoreux où il est rejoint par la rivière Ois et continue vers l'ouest et la mer. En amont de l'Ois, la Grismarie est navigable pour les grandes péniches jusqu'à Parravon mais les bateaux de mer sont limités à la partie située plus en aval et aux affluents de l'Ois, plus larges et plus profonds. On peut traverser le fleuve par bac à Moussillon mais le seul pont de tout son cours est à Parravon, à l'est de la cité.

Le Fleuve Morceaux : Il prend sa source dans les hauts plateaux de la Bretonnie centrale et suit un tracé méandreux entre les collines calcaires pour se jeter, finalement dans l'Océan Occidental. Le vin de la vallée de Morccaux est considéré comme le meilleur de Bretonnie (sinon du monde entier. En été, les collines de la région se couvrent de vignes dont le produit, après traitement par les vignerons locaux, est transporté en aval, destination des marchands. Le fleuve Morceaux n'est navigable, pour les bateaux de mer que jusqu'à Bordeleaux, à quelques 40 km de l'embouchure du fleuve, après quoi un système d'écluses permet la navigation de péniches et de petits bateaux. Quoiqu'il ne s'agisse que d'un petit fleuve en comparaison du Reik, ou même de la Brienne, le fleuve Morceaux n'en n'est pas moins un important cours d'eau.

La Rivière Ois : Elle coule directement par la brèche de Guisoreux depuis des sources situées dans les Montagnes Grises et dans les Pâles Soeurs. En aval des ponts de Guisoreux, le fleuve est accessible aux bateaux de mer grâce à sa profondeur toute spéciale et à son débit lent et ceci, malgré une faible largeur.

Le Fleuve Sannez : Il coule vers le nord à partir des Pâles Soeurs, grossi par des cours d'eau, eux-mêmes alimentés par les sources de la région. Les célèbres sources chaudes et les eaux minérales, qui font la réputation de Couronne, se joignent au Sannez et grossissent considérablement sa taille dès la sortie de la ville. C'est, sans nul doute, une sensible contribution à la remarquable fertilité de la vallée. A partir de Couronne et jusqu'à la mer, le Sannez est pleinement accessible aux bateaux de mer, même lorsqu'un grand arc de cercle le fait obliquer vers le sud, puis vers l'ouest où il se jette finalement dans la Mer Médiane. De plus, les collines douces qui le bordent fournissent d'importantes cargaisons de vin. Sur la côte, le fleuve traverse le gigantesque port de l'Anguille dont le phare de 500 m de haut est célèbre.

Les montagnes

Les montagnes qui dominent la Bretonnie et le massif d'Orquemont, que l'on trouve en son centre, sont impressionnantes de majesté. De gigantesques à-pics et des cascades rugissantes caractérisent les abords de ces montagnes. Par temps clair, la neige fait miroiter les sommets. Des communautés fermières et minières parsèment les contreforts de ces massifs. Les toits des maisons y sont particulièrement pentus pour s'assurer que la neige ne s'y accumule pas.

Durant l'hiver, certains de ces villages sont coupés du reste de la Bretonnie pendant plusieurs mois d'affilée. Cela les a amenés à développer leurs propres coutumes, pouvant aller jusqu'à vénérer les Dieux Sombres. Plus haut, les tribus orques et gobelines s'établissent.

Quand la neige fond au printemps, on est sûr de retrouver au moins une communauté humaine alpine réduite en cendres. Cela fait cependant bien des années que les orques n'ont pas osé s'en prendre à des villages trop distants de leurs montagnes, au point que certains craignent qu'ils reconstituent leurs forces et préparent un mauvais tour.

Les Pâles Soeurs : Elles forment une extension septentrionale des Montagnes Grises dont elles sont séparées par la brèche de Guisoreux, le confluent de toutes les voies commerciales entre l'Empire, à l'est et la Bretonnie et les Royaumes Estaliens, à l'ouest et au sud. Les Montagnes sont principalement dénudées, habitées seulement par des brigands et quelques gobelins. Certains pics rappellent, dit-on, la silhouette de vieilles femmes courbées que les neiges éternelles semblent couvrir d'un châle blanc, de là leur nom.

Source : WJRF - Supplément Officiel V1 WJRF - Livre de règles & WJDR - Les Chevaliers du Graal
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La Bretonnie : Terre des Chevaliers