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La chevalerie bretonnienne

Tout le monde ne peut pas devenir chevalier de Bretonnie. Tout d'abord, il faut être un homme, ou du moins se faire passer pour tel. Du point de vue des Bretonniens, la chevalerie est une affaire d'hommes. L'histoire du royaume ne recense aucune exception à cette règle.

Ensuite, il est nécessaire d'appartenir à la noblesse de Bretonnie. On connaît en revanche trois exceptions à cette loi sur les deux derniers millénaires.

Par contre, toute personne qui remplit ces conditions est automatiquement faite chevalier. C'est ainsi que l'écart entre ce que les chevaliers sont censés représenter et les agissements de tel ou tel noble peut s'avérer énorme. Certains savent tout juste tenir une épée, tandis que d'autres n'ont pour seule notion d'équitation que celle qui dit que l'avant d'un cheval est la partie de la bête qui peut se redresser et pousser des cris stridents. Les chevaliers supposés qui ignorent les principes de la chevalerie sont légion. Néanmoins, l'idéal existe et les nobles qui n'en sont pas dignes sont regardés de haut par leurs pairs. Mais, quel est cet idéal ? Il repose sur trois concepts : la vaillance, la loyauté et la courtoisie.

La vaillance

Le chevalier vaillant est celui qui combat avec bravoure, talent et honneur. La bravoure exige du chevalier qu'il se dresse fièrement devant une adversité supérieure, même si cela paraît parfaitement suicidaire. Mais même les chevaliers bretonniens ont assez de bon sens pour oublier de temps à autre cette vertu, surtout quand personne ne les observe.

Par ailleurs, en tant que plus grands guerriers du royaume, les chevaliers sont censés montrer l'exemple, c'est-à-dire faire preuve de plus de courage que les manants, et assurément plus que des femmes. Certains chevaliers bretonniens qui font face à des mercenaires de sexe féminin particulièrement habiles tentent de prouver leur supériorité de diverses manières, dont la dignité laisse parfois à désirer.

Enfin, les chevaliers doivent combattre honorablement, c'est-à-dire de front. Les armes à projectiles caractérisent les lâches, et les armes à feu, davantage encore. Les chevaliers bretonniens ne considèrent pas que la magie des Damoiselles de la Dame va à l'encontre de l'honneur, contrairement aux autres formes occultes.

La loyauté

La loyauté est un concept un peu plus complexe que l'obéissance. Le chevalier est avant tout loyal envers le Roy, si bien que désobéir aux ordres d'un supérieur direct dans l'intérêt du Roy reste un acte loyal. Mais le supérieur concerné peut décider d'exprimer dans le détail son désaccord vis-à-vis de cette interprétation éthique, par l'intermédiaire de ses troupes.

Les Bretonniens raffolent des histoires tragiques dans lesquelles des chevaliers se retrouvent acculés par leurs engagements envers deux seigneurs différents, qui ne leur laissent aucune possibilité d'agir convenablement, si ce n'est par la mort en tentant l'impossible. Certains chevaliers font d'ailleurs tout pour interpréter le rôle principal de tels récits, auquel cas il leur arrive parfois de recourir à une aide non chevaleresque pour s'extirper de la situation fâcheuse dans laquelle ils se sont eux-mêmes plongés.

La courtoisie

Un véritable chevalier se conduit convenablement en toutes circonstances, y compris sur le champ de bataille. Cela passe par la démonstration de son respect envers les autres chevaliers en laissant à ses supérieurs féodaux l'honneur d'affronter l'adversaire le plus prestigieux. Le niveau de courtoisie dont peut faire preuve un groupe de chevaliers bretonniens lorsqu'il s'agit de désigner celui qui aura le privilège de se mesurer à un sanguinaire de Khorne a de quoi vous arracher une larme. Les peaux-vertes ne méritent bien entendu aucun égard de ce type et sont tout simplement massacrées.

En dehors des combats, les chevaliers ne s'insultent jamais. Il peut leur arriver de suggérer qu'un autre chevalier est ensorcelé, comme seule explication possible de sa perception de la beauté de telle ou telle femme, mais les insultes directes sont impensables. Cette règle est généralement respectée et les chevaliers bretonniens apprennent à exprimer les offenses les plus blessantes en des termes d'une rare courtoisie. La plupart d'entre eux sont trop stupides pour comprendre l'insulte cachée.

Enfin, les chevaliers sont toujours d'une grande galanterie. Les dames sont les premières à passer les portes, à s'asseoir, à manger, etc. Il faut également les garder de toute menace. Protéger les dames de son château contre toute attaque potentielle est à ce point primordial, que de nombreux chevaliers emplis d'audace se sont retenus de partir à l'assaut des pillards qui sévissaient dans leur région. Les dames n'ont bien entendu pas leur mot à dire : elles mangent les premières et sont honorées, que cela leur plaise ou non, et il leur est absolument interdit de se mettre en danger.

La progression du chevalier

Les chevaliers impériaux entament leur carrière en tant qu'écuyers d'un autre chevalier, mais la voie des chevaliers bretonniens est différente. Lorsqu'il atteint l'âge adulte, ce qui varie d'une famille à l'autre mais se situe toujours entre quinze et vingt ans, le jeune aristocrate est adoubé chevalier errant et envoyé de par le monde pour prouver sa valeur.

Les chevaliers errants sont censés battre le pays, en quête de situations périlleuses qui leur permettront de montrer leur bravoure. Quand c'est réellement le cas, la personne adopte la carrière de Chevalier errant. Mais certains nobles ont des intérêts différents et empruntent une autre voie.

Les nobles sont soumis à une grande pression sociale les incitant à affronter les dangers de cette période probatoire, si bien que la plupart font au moins l'effort de sauver les apparences. C'est ainsi qu'à longueur d'année, de nombreux jeunes aristocrates sillonnent le pays pour y chercher les ennuis. Ils n'ont bien entendu aucun mal à les trouver, même si, bien souvent, tout est orchestré de leur main.

Le simple fait de parcourir seul les routes de Bretonnie est une activité dangereuse, même pour un chevalier du Graal. Pour un jeune chevalier errant, c'est quasiment synonyme de suicide. Certains chevaliers voyagent seuls pour accroître la gloire de leur périple, mais ils connaissent généralement une fin sordide. La plupart se trouvent cependant des compagnons de voyage, de préférence d'autres chevaliers errants, qui sont issus de la même classe sociale et ont les mêmes soucis. Dans ce cas, tous les compagnons sont aussi incompétents les uns que les autres, c'est pourquoi les chevaliers les plus avisés ou chanceux se joignent plutôt à des aventuriers aux origines et classes sociales diverses. Ils se considèrent alors comme les meneurs naturels du groupe.

Le chevalier reste errant tant qu'aucun noble de Bretonnie ne lui a accordé de statut supérieur. Cela peut se traduire par un fief ou une proposition de service au sein d'un domaine. Certains seigneurs offrent d'ailleurs de telles positions à leur fils, quelques semaines après le début de sa période probatoire, ce qui lui épargne les périls des routes. Arrivé à ce stade, le jeune aristocrate obtient le statut de chevalier du Royaume.

Il est possible de refuser ce statut quand on estime que l'on n'a pas suffisamment prouvé sa valeur. Cela dénote même un honneur certain. Mais si le Roy en personne vous accorde une position de prestige, vous ne pouvez la décliner. Certains chevaliers errants parcourent le pays et affrontent ses dangers jusqu'à recevoir la bénédiction royale. Mais celle-ci n'intervient que lorsqu'un noble se distingue clairement de ses pairs.

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Source : WJDR - Supplément Officiel V2 WJDR - Les Chevaliers du Graal
En cache depuis le 05/11/2020

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