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Nueva Magritta

Nueva Magritta est la ville la plus grande et la plus prospère des côtes lustrianaises. Depuis sa création en 2466 par le trop célèbre Colombus Caravelle, elle n'a cessé de s'affirmer comme la plus florissante des institutions commerciales disséminées le long du littoral. Les colons ne cessent d'affluer vers cette ville, tous avec le même désir de devenir riche et de partir ailleurs pour instaurer sa propre férule. Mais dans ce genre de ville, comme partout ailleurs, il existe tout un ramassis de canailles venues des plus sombres recoins du Vieux Monde, et de profiter ainsi de ce semblant de paradis soi-disant rempli de richesses et de gloire. Aujourd'hui, Nueva Magritta compte plus de 8500 habitants, plus ou moins sincères dans leurs intentions, et bénéficie d'un accroissement matériel que lui envient ses nombreuses consoeurs. C'est la seule ville comptoir possédant des habitations et des fortifications en pierre, ce qui lui garantie une forte résistance. Mais c'est sans compter les sombres plans qui se trament dans quelques bouges malfamés du port, et devant de telles menaces, Nueva Magritta n'offre qu'une faible résistance administrative...

Des bateaux marchands arrivent environ tous les quatre mois, escortés, et la plupart du temps, les habitants de certains quartiers sont obligés de compter sur leurs propres forces  pour subvenir à leurs besoins en nourriture, vêtements, équipements... et de plus, ils vivent en complète autarcie vis à vis des autres villes-comptoir, ce qui ne peut qu'aider à fomenter certaines tensions. Quoi qu'il en soit, les établissements que l'on peut trouver dans le port sont divers et pour la plupart, offrent ce que les hommes de Nueva Magritta manquent le plus : les femmes, l'alcool, et les jeux. Les nombreux bouges à l'allure salace du port abritent presque chacun une prostituée à l'élégance plus ou moins douteuse, mais dans les conditions présentes, l'exigence n'a presque plus de valeur.

Nueva Magritta a été construite à l'embouchure du fleuve Cuzco, qui s'enfonce profondément dans la jungle lustrianaise sur des centaines de kilomètres. Des petites embarcations naviguent sur ses eaux noires, des petites barges marchandes, mais ce sont souvent des barques appartenant à l'une des nombreuses expéditions en partance vers l'intérieur des terres...

Nueva Magritta vit également des nombreuses cultures de plantes et légumes qui croissent sous ce climat si particulier, de même que du commerce des minerais (essentiellement du fer) avec quelques autres ville-comptoirs. Le gouverneur Francisco De La Sierra supervise avec ses conseillers, tout cela d'un oeil alerte n'hésitant pas à taxer certaines marchandises en fonction des relations entretenues. Les taxes sont destinées officiellement à la couronne d'Estalie.

Géographie

Nueva Magritta est en fait coupée en deux par le fleuve Cuzco. Bien que très étroit à son embouchure, le fleuve s'élargit à la sortie intérieure de la ville, au niveau des marécages et des bourbiers qui se sont depuis formés. Bien qu'involontaire, la ville est également séparée en deux au sens social, ce qui a pour conséquence de laisser flotter une atmosphère tendue. Quoi qu'il en soit, les affrontements sont rares et laissent la part belle aux règlements de compte entre voisins quelque soit leur niveau social.

Il existe une milice à Nueva Magritta (le gouverneur possède en fait quelques hommes de main personnels, mais sinon elle se compose de volontaires bien intentionnés).

Deux routes quittent Nueva Magritta pour courir le long du littoral et rejoindre les autres villes comptoir, qui sont "Findemer" et "Erikstrom" (et "Radiigrad" par conséquent). Au Sud-Ouest, se situent également les nombreuses cultures exotiques et plus à l'intérieur des terres, on trouve quelques mines de Fer (qui restent cependant exposées aux dangers de la région: pygmées, prédateurs...).

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Les numéros se rapportent au plan.

1 - Le Port

Les grandes avancées de bois qui se jettent dans l'océan comme des bras noueux et enchevêtrés font partie des éléments les plus mal entretenus de la ville: des passerelles branlantes sont érigées un peu partout comme de vulgaires bordages, soutenues seulement pour des entrelacs de cordes prêtes à se rompre et des ferrures rouillées. Les dockers sont conscients de ce danger permanent mais la fréquence des bateaux est tellement faible que le gouverneur ne prête que peu d'attention à la remise en état des passerelles. Néanmoins, c'est sur les quais que l'on a le plus de chance de trouver du travail pour débarrasser les quelques entrepôts désaffectés du port. C'est aussi ici que mouille la plus grosse flotte de guerre de Lustrianie. Tout le long de ce port, court également un tas de bouges et de tavernes sordides l' on peu pratiquer (clandestinement) le commerce de la chaire, des boissons et des jeux.

2 - Le Quartier des artisans

Si Nueva Magritta était uniquement composée de ces petites échoppes très diversifiées, alors la vie dans cette ville prendrait une tout autre tournure. On y oublierait presque l'atmosphère glauque qui flotte constamment sur la ville. On peut trouver des commerçants provenant de presque toutes les régions du Vieux Monde: Johann le chiffonnier, Pedro Dos Santos et Cie, une joyeuse bande de tiléens versés dans le commerce du poisson ou encore l'échoppe particulière d'un nain armurier, "le palais de Kragnir"... bref, on peut presque tout trouver dans ce quartier ("tout" à Nueva Magritta signifie tout ce qui est nécessaire pour partir en expédition ou monter son propre commerce) 

3 - Le Quartier Populaire

C'est dans cette partie de la ville que se rassemblent le plus d'habitations, qui font d'autant plus penser à des masures branlantes qu'à de véritables constructions habitables. Les maisons en fait, s'entassent les unes sur les autres, si bien que les ruelles paraissent en fait être toujours à l'ombre et que des tas d'ordures gisent sur le sol, tels que des charognes sur le  bas côté des chemins. Ici, la vie est dure: insalubrité, règlements de compte et coups bas sont le lot quotidien des habitants. Toujours est- il que le gouverneur garde un oeil bien ouvert sur ce quartier, car c'est dans ces sombres recoins que se trament les plus perfides des révoltes.

4 - Le Palais du Gouverneur

Comme un monstrueux furoncle au milieu de la face d'un morveux, le Palais du gouverneur se dresse majestueusement au centre du carrefour de la partie Ouest de la ville. Entre ses murs se trouvent les appartements privés de Francisco De La Sierra,  les quelques bâtiments formant la garnison (une vingtaine d'hommes), un petit temple dédié à Mânann et un jardin empli de plantes exotiques. Le gouverneur entretient des relations très restreintes avec les habitants de Nueva Magritta, mais quelques artisans tentent de garder un contrat de confiance avec ce  dernier, ce qui leur vaut de participer à quelques fêtes en l'honneur de diverses transactions commerciales. Cependant, des  rumeurs courent comme quoi, un nouveau  gouverneur serait promu à la place de l'actuel détenant du titre, et qu'il devrait prendre ses fonctions d'ici quelques mois... Ce qui explique  peut-être ce climat d'inquiétude qui flotte sur la ville.

5 - Les Entrepôts

Cette partie de la ville est très caractéristique et témoigne du séjour d'aventuriers et d'explorateurs: des dizaines d'entrepôts sont laissés à l'abandon par leurs anciens propriétaires, soit disparus lors d'une expédition dans la jungle, soit ayant jeté l'encre dans une autre ville-comptoir. Certains racontent que des butins seraient encore dissimulés dans plusieurs entrepôts, et ces constructions sont si vieilles qu'elles menacent à tout moment de s'écrouler... Cependant, d'autres entrepôts, toujours en bon état, sont proposés à des prix exorbitants pour les voyageurs de passage. Des soirs, la racaille de la ville se rassemble autour de combats de chiens, pourtant interdits par la loi estalienne.

6 - Le Pont des Pendus

Une histoire atroce est liée à ce pont. A  sa création, quand Nueva Magritta n'était qu'un petit comptoir de quelques dizaines d'âmes. La ville fut prise d'assaut par une tribu sauvage d'amazones. Les quelques écrits qui en relatent les faits en font un véritable carnage. Quand les quelques individus qui avaient par chance réussi à se cacher dans la jungle environnante revinrent, c'était pour découvrir au pont, les organes sexuels tranchés... Depuis, cet édifice paraît avoir gardé une certaine signification pour les habitants de Nueva Magritta puisqu'il sépare en fait la ville ne deux: le quartier Ouest qui reste habitable et prospère, et le quartier Est, dit "La Ville Flottante", qui est en fait réellement inhabitable.

7 -  La Ville Flottante

Cette partie de la cité est surprenante: elle est en fait constituée de dizaines de canaux étroits mais profonds enjambés par une multitude de passerelles de cordes et de planches. Il faut être relativement habile pour pouvoir se déplacer avec aisance dans ce dédale de cloisons et de poutres vermoulues. C'est ici que vivent les plus déshérités de Nueva Magritta, il ne fait pas bon s'y promener sans guide ou en vêtements d'apparat: les gens y sont très sensibles... La Ville Flottante caractérise bien l'effondrement naturel de Nueva Magritta, Des canaux s'étant formés durant les années, affaiblissent le sol, fissurent par maintes endroits le mur d'enceinte. En certains lieux, les marécages commencent même à devenir menaçant, d'autant plus que d'étranges créatures aquatiques ont pu être aperçu dans les eaux noires...

8 - La Ville morte

Les habitants surnomment cette zone ainsi à cause du terrain qui reste pratiquement impraticable pour quoi que ce soit: cultures, habitations, routes... Autrefois, quelques jardins avaient été construit ici, pour donner un semblant de paradis à la cité mais depuis, ces jardins se sont transformés en bourbiers et il est relativement dangereux de s'y balader seul.

Néanmoins, certaines bâtisses existent encore dans plusieurs endroits, et y vivent des reclus (pour la plupart atteints de la Peste de la Jungle ou autre maladie exotique) qui connaissent cette zone par coeur et qui savent éviter les fondrières. Comme pour la Ville Flottante, le gouverneur se décide enfin à prendre de graves mesures, et quelques fois, des groupes d'hommes sont envoyés pour clarifier certaines zones, ce qui ne réjouit pas les occupants...

9 - Épaves

Au large du port surgissent de grands mâts aux voiles déchiquetées, stèles des monstres de bois qui reposent sur les fonds marins. Il en existe une demi-douzaine, de diverses tailles, mais tous depuis longtemps ont été débarrassés de leurs entrailles, et maintenant ne sont que de vulgaires carcasses pourrissantes sous les eaux chaudes. Cependant, certains habitants paraissent encore en tirer profit comme le témoignent ces nombreux pêcheurs provenant de la Ville Flottante: ils recueillent les petits coquillages noirs qui s'accumulent sur les coques des bateaux pour pouvoir en vivre. Et il n'est pas rare de croiser quelques requins attirés par tout ce ménage...

10 - Le Bâtard 

Depuis plus de vingt ans, un étrange personnage vit en ermite à l'extérieur de la ville, les habitants l'on surnommé le bâtard, du fait de son étonnante parenté au peuple pygmée (on dit qu'il serait né à la suite d'un accouplement "involontaire" entre une jeune estalienne et l'un de ces petits nabots primitifs...). Il mène une vie de mystique dans une masure perdue dans les marécages, et les habitants n'hésitent pas à raconter d'étranges histoires à son sujet : "Il parlerait aux animaux et se reproduirait avec eux". Cela reste quand même à prouver, et parfois, on peut l'apercevoir aux abords de la jungle, recueillir de mystérieuses plantes. On raconte même que le gouverneur eût recours à ses mystérieux services pour soigner une bien étrange maladie.

11 - Les Marécages

Cette zone est totalement hostile à quoi que ce soit: des gigantesques reptiles marins se prélassent au soleil, des plantes carnivores attendent les voyageurs imprudents, et parfois des cris stridents peuvent être entendus durant la nuit. Il faudrait être fou pour oser s'y aventurer, autant de jour que de nuit, et combien de fois, des prisonniers évadés ont fini dans le ventre d'une des ces étranges créatures à la peau squameuse (NDLR: le scénario du Trophée de Paris) ...

Seulement, des plantes particulières y pousseraient, comme "la Lagunae" (NDLR.' pas la voiture !) qui guérirait du mal de mer ou encore "la Vombrilis Citronnée", plante "mobile" (un gros corps avec de nombreuses petites pattes) qui, non seulement à un goût fort agréable, mais qui assurerait la fougue d'un taureau... 

12 - Le Fleuve Cuzco

Le fleuve Cuzco offre une particularité bien étrange: ses eaux sont d'un noir inquiétant et il est pratiquement impossible d'en voir le fond. Plusieurs alchimistes en ont convenu que le sol était riche en anthracite, d'autres affirment que 'est le sang de la terre qui coule là, et quand aux explications surnaturelles, elles sont innombrables. La journée, on peut voir des barques envahir le fleuve, leurs occupants récupérant des plantes aquatiques flottant sur les eaux. Seulement, les embarcations ne s'aventurent pas plus loin que les quelques îlots regroupés au Sud, et il arrive parfois que des hommes soient attaqués par ces étranges reptiles marins.

Source : Le Grimoire Le Grimoire - Tome 9
En cache depuis le 16/12/2020