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Le Califat de Mahabbah

Le califat de Mahabbah est un territoire situé sur la cote nord de l'Arabie. C'est un territoire dont l'essentiel de la population se concentre sur le littoral et en particulier autour de la grande cité de Mahabbah. Comme son voisin Al-Haïkk, le califat de Mahabbah est entièrement tourné vers la mer. Il fait d'ailleurs partie des 5 grandes puissances maritimes de l'Arabie (derrière le Sultanat, mais presque à auteur de Kufra, Al-Haïkk, et Ghafsa). La flotte de guerre du Calife Salah Ibn Afdal et composée d'une trentaine de galéasses et d'une vingtaine de galions lourdement armés. L'armée du calife regroupe un bon millier d'hommes.

Les richesses de Mahabbah sont multiples :
- Tout d'abord, l'arrière pays est un désert parsemé de nombreux oasis permettant l'élevage extensif de bétail (bovins et ovins) et l'élevage de chevaux. Ensuite, la ville intérieure de El Mansurah s'est spécialisée dans l'exploitation de carrières de marbre, situées à proximité de la ville (les pierres de nombreux palais du nord de l'Arabie viennent de ces carrières). Par extension de l'élevage, le travail du cuir est devenu une spécialité du califat. De très nombreux vêtements en cuir sont fabriqués dans les tanneries de Mahabbah.
- Une autre grande richesse de Mahabbah réside dans la tradition de navigateurs de ses commerçants. Ce sont en général des hommes talentueux qui se sont fait une spécialité du commerce avec le Vieux Monde, et même parfois avec la lointaine Cathay. Dans le domaine du commerce international, seule Kufra rivalise avec le port de Mahabbah.
- Enfin, la dernière richesse du Califat, et non des moindres, réside dans la stabilité de ses institutions et l'efficace encadrement de sa société. Le calife Salah Ibn Afdal règne en maître absolu sur le territoire mais il n'est pas seul. Une assemblée composée des hommes les plus riches du territoire fixe avec le calife les règles d'organisation de la cité. Les juges sont élus tous les ans parmi cette assemblée. Chaque secteur de métier est structuré en guilde, comme dans le Vieux Monde, mais les chefs des guildes sont élus tous les ans (pour éviter le clientélisme) lors d'une assemblée réunissant chaque corps de métier. La loi à Mahabbah est une affaire très sérieuse et l'on compte dans ce territoire un nombre impressionnant de juristes aux domaines de spécialité divers.

La religion est comme dans toute l'Arabie celle d'Ormazd et le califat de Mahabbah se caractérise par la rigueur de ses pratiques religieuses (bien que le courant favorable à une Guerre Sainte soit très faible). Ici, la loi divine est respectée à la lettre. Il est donc rare de voir des étrangers sur le territoire du Califat. Toutes ces particularités font de Mahabbah un territoire très stable où le crime ne paie pas (ou peu).

Les principales villes du Califat de Mahabbah

Mahabbah
Capitale du califat, Mahabbah, est une ville prospère et calme. L'activité économique tourne autour du port de commerce et des nombreuses tanneries que compte la ville. Cette cité de 40 000 habitants est une véritable forteresse. Les remparts qui enserrent la ville sont aussi vieux que gigantesques : L'enceinte mesure près de 25 mètres de haut et est tellement ancienne que certains historiens la feraient remonter à l'époque de Fahal Sum (il y a plus de 3 500 ans). Quoiqu'il en soit, cette muraille a permis à Mahabbah de résister à de nombreux assauts. Le fort qui domine le port est plus récent mais il a été construit sur les fondations d'une forteresse aussi ancienne que l'enceinte de la ville.

Mahabbah est une ville réputée pour son taux de criminalité très faible : Une garnison municipale forte de plus de 500 hommes fait régner l'ordre dans la cité et dans le Funduk (quartier strictement réservé aux étrangers). Le Ka'id Kali Al Massati dirige cette garnison. Une très imposante prison se dresse au centre de la ville pour rappeler que la loi, n'est pas souple à Mahabbah. Le système judiciaire est une machine bien huilée : La garde arrête le criminel qui est emmené dans la prison centrale. Il y est jugé le lendemain et la sentence est prononcée à l'issue du jugement. L'accusé peut faire appel de la décision devant la cour du Calife qui se réunit toutes les semaines pour statuer sur la validité des appels. Si celui-ci est accepté, l'accusé est rejugé quelques jours plus tard, s'il est rejeté, plus rien ne peut empêcher l'accusé de purger sa peine.

Mahabbah dispose d'un port de grande capacité, divisé en 4 parties : le port réservé aux navires étrangers (devant le quartier du Funduk), le port de pêche (très restreint), les chantiers navals et le grand port de commerce où les navigateurs arabes chargent et déchargent des marchandises venues de toutes les régions du monde connu. La cité exporte essentiellement du marbre, du cuir et de la poterie.

Le dirigeant de la cité est le gouverneur Hadji Ibn Maskan, nommé par le calife dont la résidence est un palais plutôt modeste, mais gardé comme une forteresse.

El Mansurah
En plein désert, à plus de 130 km au sud de Mahabbah, la ville d'El Mansurah a été implantée sur l'oasis du même nom, à proximité d'une immense carrière de marbre, exploité depuis plus d'un siècle et demi. La ville compte 15 000 habitants mais ce chiffre fluctue à cause du nomadisme des éleveurs qui transitent très souvent par la cité. La ville est entourée de remparts et grâce à la présence d'un lac naturel, une agriculture intensive a pu se développer par le biais de l'irrigation. La cité est donc entourée d'une ceinture verte de près de deux kilomètres de rayons, où l'on cultive céréales, olives et fruits divers.

Mahabbah est aussi un point de passage obligé pour les voyageurs et marchands venant du Califat de Nejaz et de l'Emirat de Tambukta. Ces marchands font transiter notamment de l'opium, cultivé sur les pentes de l'Alkaréham ou du bois de construction, transporté sur de longs chariots et destinés au port de Mahabbah
La ville est protégée par un Ribat (monastère fortifié) dont la construction remonte à plus de 1000 ans. Environ 200 Mudjahids y vivent.

Les carrières de marbres emploient environ 100 à 200 bagnards et esclaves. Le travail y est pénible mais les ouvriers sont bien nourris et soignés. La carrière est à ciel ouvert. C'est une vaste crevasse de près d'un kilomètre de diamètre, s'enfonçant d'environ de 50 mètres dans le sol. 100 soldats de l'armée du calife surveillent les ouvriers dont les chances de survie, s'ils parviennent à s'enfuir, sont très minces. Le seul point d'eau situé à moins de 80 Km est El Mansurah (à 20 Km).

Outre l'agriculture et l'exploitation des carrières de marbre, la cité est un lieu de vente de bétail très important. Le cuir est également acheté ici, avant d'être envoyé dans les tanneries de la côte Le responsable de cette communauté est le gouverneur Abu Djazuli. Il a sous ses ordres une garnison de 150 soldats, dirigés par le Ka'id Ahmad Al Rifa.

Simyra
Petite cité située à l'Ouest du Califat, Simyra est un oasis abritant une communauté de 5 000 habitants, dont les spécialités sont la poterie (grâce à la présence de terre argileuse) et l'élevage de chevaux. C'est également une étape sur la route menant les voyageurs de Martek à Mahabbah. Le gouverneur Hamid Khirmani dirige cette communauté. Il a sous ses ordres une cinquantaine de soldats aguerris.

Source : Répertoire géographique de l'Arabie : Les Royaumes du Désert, par S. Guyon
En cache depuis le 30/06/2020