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Les Royaumes du Golfe de Mèdès

Les territoires appelés « royaumes du Golfe de Mèdès » constituent une région qui a de tous temps été autonome. Les deux grandes civilisations antiques qui se sont succédées en Arabie avant l'ère des prophètes d'Ormazd se sont peu intéressées à ce territoire. On n'y a trouvé aucun témoignage de l'empire de Fahal Sum et l'empire de Durbaïta n'y a fondé que quelques comptoirs dont il ne subsiste aujourd'hui aucune trace.

En 125, lorsque le petit fils de Ali, le prophète Mulhaed Al Quyat, acheva la conquête des côtes de l'Arabie, il décida de ne pas prolonger la conquête vers le golfe de Mèdès, qu'il jugeait inintéressant.. Depuis lors, les habitants du golfe ont gardé leur autonomie, bien qu'ils aient adopté l'intégralité de la culture arabe (notamment dans le domaine religieux).

Toutefois, certaines différences frapperont le voyageur s'aventurant dans ces contrées. Il existe dans ces régions une grande tolérance envers les adeptes de la sorcellerie. Chaque village a son sorcier, ce dernier faisant à la fois office de guérisseur, d'oracle et de philosophe. Cette tolérance envers la sorcellerie a ses limites : les sorciers se servant de leur magie à des fins jugées mauvaises sont pourchassés et finissent souvent sur le bûcher.

Autrefois réunis en un seul territoire, le golfe de Durbaïta est aujourd'hui divisé en 3 royaumes distincts : Le Califat de Mèdès, l'émirat de Lugash et l'émirat de Al-Anaïm. Chacun de ces royaume est indépendant de ses voisins mais les familles dirigeantes sont cousines et il est arrivé par le passé que les trois royaumes soient réunis en un seul quand les héritiers viennent à manquer.

Un peu de géographie...

Les royaumes du golfe de Mèdès ont en commun un même climat, différent du reste de l'Arabie : en effet la région est sous l'influence d'un climat tropical sec : l'année est divisée en deux saisons : Une saison sèche (qui dure de 8 à 10 mois) et une saison humide (qui dure 2 à 4 mois). La végétation de cette région est variable : du désert de pierres à la savane.

La région présente un relief vallonné et la quasi-totalité des rivières s'assèchent dès le début de la saison sèche (provoquant souvent des crises alimentaires) mais peuvent se transformer en torrent lorsque vient la courte mais violente saison des pluies.

En résumé la nature est très difficile à maîtriser dans cette région qui souffre presque tout le temps du manque d'eau, à part durant la saison des pluies où elle subit les inondations.

Dans ces conditions, aucune agriculture véritablement intensive n'a pu se développer et l'habitat principal est constitué de petits villages de bois et de toiles, où les habitants pratiquent une agriculture d'autosubsistance et un élevage extensif.

Le Califat de Mèdès

Situé dans la partie occidentale du golfe, ce califat est le plus riche de tous les royaumes de la région. L'essentiel du pays est constitué de savanes ou de déserts de rocailles. La population est principalement regroupé autour du seul fleuve non asséché en été : il s'agit du Halil. La capitale du royaume est la ville de Mèdès, située en bordure du fleuve, à 20 km des rivages du golfe. Cette ville abrite environ 25 000 habitants, vivant de l'agriculture ou de l'artisanat.. La ville possède un port où sont amarrés de nombreuses barques de pêche et la dizaine de galères de guerre de l'émir Ali Ben Hamza. Ce dernier dirige la ville avec l'aide du Ka'id Kaydu qui dirige la milice, forte d'environ 200 hommes. Ces derniers veillent à la sécurité de la ville, surtout lors des périodes de sécheresse, lorsque des centaines de paysans affamés se dirigent vers la ville dans l'espoir d'échapper à la disette.

Tout autour de la ville ont été dressées des barricades de pierres et de torchis pour contrôler les mouvements d'exodes. Le palais de l'émir est une gigantesque maison, sans étage, située au centre d'un parc arboré, lui même entouré d'une enceinte fortifiée. Une vingtaine de guerriers Kamaluks veille sur la famille régnante.

Le reste du territoire est parsemé de villages ne dépassant jamais le millier d'habitants. Les populations rurales se divisent en deux catégories : les nomades, vivant de l'élevage et se déplaçant de village en village et les agriculteurs, qui sont sédentaires.

Les principaux dangers pour ces populations sont les fauves et la sécheresse.

L'émirat de Lugash

L'émirat de Lugash est le plus pauvre des trois royaumes du golfe. Dans cette région le climat y est plus rude. Il ne pleut que quelques jours par an et les rares puits de la région suffisent à peine à l'agriculture. C'est pourquoi la région est presque vide, seul le littoral de l'émirat est habité : On y trouve d'ailleurs les deux seules villes de la région : la capitale Marib (8 000 habitants) et Qunfuda (5 000 habitants). Le prince de ce territoire est l'émir Massati, qui vit dan son palais de Marib. Cette ville est avant tout un port de pêche important, les eaux du golfe étant très poissonneuses, cette ressource est la principale richesse de l'émirat. La ville de Marib a donc été construite autour de son port, en fond de crique. (les eaux peu profondes ne permettent l'accès qu'aux petits navires à fond plat). Les deux tiers des habitants vivent de la pêche. La ville n'est pas entourée de remparts et la milice du Ka'id Miran (60 soldats) a bien peu de travail à faire.

La ville de Qunfuda est située 50 km au sud de la capitale ; elle présente un visage un peu similaire : la principale activité est la pêche, il faut noter que, grâce à la présence de marais à proximité de la ville, une intense activité d'artisanat de l'osier s'est développée, ainsi que le travail du cuir (produit de la dangereuse chasse au crocodile). Le Ka'id Omar Ben Onsori dirige la communauté, à l'aide de sa garnison de 50 soldats.

En dehors de ces deux agglomérations, on trouvera sur le territoire quelques villages regroupés autour d'un puits et survivant bien difficilement lors des longues périodes de sécheresse.

L'émirat de Al-Anaïm

Situé en bordure orientale du golfe de Mèdès, l'émirat de Al-Anaïm a une bordure littoral très étendue, il est donc normal que les habitants de l'émirat se soient tournés vers la mer pour subvenir à leurs besoins. La particularité de cette région réside dans l'activité choisie par un bon nombre de ses habitants : la flibuste. En effet, de nombreux villages ont à la fois une population de pêcheurs et de flibustiers. Ces derniers, réunis autour d'un chef, se rendent avec un navire léger sur les villages côtiers des royaumes voisins (Lugash, Mèdès, Zoan, Agade ou Debeqra) pour y faire des razzias.

Officiellement, cette activité est condamnée par l'émir Amir Ben Akham mais il ne fait rien pour l'empêcher. Il faut reconnaître que du fait de la rudesse du climat et de la végétation (l'intérieur des terres est un désert de rocaille) les habitants de l'émirat on peu de sources de revenus.

L'émir Ben Akham réside dans un fortin de pierre surplombant la ville portuaire de Al-Anaïm. Cette cité est la capitale de la flibuste : on y dénombre pas moins de 25 groupes de flibustiers parmi une population de 10 000 habitants. La ville est protégée par des remparts de pierre ; deux grands canons protègent l'entrée du port. Chaque année, l'émir nomme un intendant, chargé de diriger les ventes qui ont lieu régulièrement dans le Grand Hôtel (sorte d'immense hangar doté de gradins).

Les émirats voisins viennent s'y approvisionner en esclaves. Seconde cité du pays, la petite ville portuaire de Lahaiyya (5 000 habitants) développe les mêmes activités que la capitale de l'émirat : la pêche et la flibuste. Sa spécialité réside dans les combats de gladiateurs que le consul Abu Hanifa organise régulièrement dans ses arènes.

Il est à noter que dans ce royaume (comme dans les royaumes voisins), Ormazd est la principale divinité mais Sangrif a encore de très nombreux adeptes, les autorités religieuses ne faisant absolument rien pour nuire à ce culte très populaire auprès des flibustiers.

Source : Répertoire géographique de l'Arabie : Les Royaumes du Désert, par S. Guyon
En cache depuis le 30/06/2020

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