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Les Royaumes du Golfe de Durbaïta

En Arabie, seuls les érudits (et les pilleurs de tombes) savent que les territoires situés autour du golfe de Durbaïta on été pendant près de 800 ans le coeur d'un civilisation brillante : La Civilisation du Fleuve Rouge (ou empire de Durbaïta). Cet empire qui a fait chuter la civilisation antique de Fahal Sum a connu des siècles d'apogée dont les seuls témoignages sont les monuments architecturaux encore visibles en 2510 (notamment les monuments funéraires en forme de pyramide à degré).

Tous ces monuments (palais, tombes, statues, forteresses, temples…) restent bien mystérieux aux yeux des érudits car l'écriture de Durbaïta, à la différence de celle de Fahal Sum, n'a jamais pu être déchiffrée. Les très nombreuses inscriptions murales sont encore des énigmes pour les historiens. On ne sait donc rien non plus sur ce qui a fait chuter ce formidable empire en moins de 50 ans. Les hypothèses les plus extravagantes ont été avancées mais la plus sérieuse reste une mystérieuse épidémie qui aurait décimé la population.

Aujourd'hui, Adarbaïta, capitale de cet empire légendaire, étend ses ruines sur plusieurs kilomètres et certaines parties de la ville n'ont encore jamais été explorées. Il faut dire que les guides ne se bousculent pas pour faire visiter l'endroit : une réputation de malédiction lui est attachée depuis la disparition de nombreux explorateurs. Cependant, quelques pilleurs de tombes audacieux ont fait fortune en bravant cette malédiction et la loi qui punit de mort tous les profanateurs de sépultures. Il n'est pas rare de trouver des antiquités de Durbaïta sur les marchés du Nord (à Al-Haïkk ou Zandri).

Si on sait peu de chose sur Durbaïta, On se doute néanmoins que cette civilisation avait su maîtriser le débit capricieux du grand fleuve (et de ses affluents) qui traverse la région : Le Fleuve Rouge.

En effet, on trouve encore le long du fleuve des ruines de digues et de barrages gigantesques qui devaient réguler le cours d'eau qui, lors des saisons des pluies, inonde une grande partie de la région. Aujourd'hui, ces ouvrages monumentaux ont disparu et la population subit les caprices dévastateurs du fleuve rouge (on lui a donné ce nom à cause des limons qu'il transporte, et qui lui donnent une couleur ocre).

Des territoires récemment reconquis

Les historiens estiment que durant les siècles qui ont suivi la chute de l'empire de Durbaïta, la région s'est vidée de sa population, laissant la nature reprendre ses droits sur les zones humanisées (les rives du Fleuve rouge se sont recouvertes de mangrove et de forêts tropicales, les zones les plus éloignées ont été gagnées par la savane). De même, une faune abondante a repris possession des lieux. Les rives du fleuve sont le lieu de prédilection des crocodiles (les sauriens du fleuve rouge peuvent dépasser les 6 mètres de long !) La mangrove est le domaine des serpents et des singes, la savane nourrit d'immense troupeaux d'antilopes et de gnous (ces derniers nourrissant les fauves qui peuplent ces endroits (les lions de la savane sont moins grands que leurs cousins qui vivent dans les montagnes de la péninsule arabique).

L'homme a refait son apparition dans ces contrées à l'occasion de la guerre de religion qui a opposé les adeptes de Sangrif à ceux d'Ormazd dans les années 2100. De nombreux réfugiés sont venus coloniser les rives du fleuve pour fuir la guerre. De même, après la défaite des armées fidèles à Sangrif, (en 2119) de nombreux adeptes ont décidé de tenter leur chance dans ce territoire vierge.
Plusieurs colonies se sont installées aux abords du fleuve rouge et, en quelques décennies, des royaumes sont nés, avec à leur tête des lointains cousins des princes arabes (héritiers bannis, cadets déshérités, chevaliers ambitieux...)

En 2510, la grande vallée du Fleuve Rouge est divisée en 5 territoires autonomes dont les capitales bordent le fleuve. Ces états sont bien plus pauvres que leurs voisins du nord. Les sécheresses (qui durent parfois plus de 10 mois) sont aussi dures à surmonter que les inondations catastrophiques qui peuvent survenir durant la saison des pluies (cette saison dure entre 1 et 3 mois selon les années).

Le Califat de Zoan

Le califat de Zoan est le plus ancien des royaumes de Durbaïta. Il fut fondé en 2160 par un cousin du sultan qui avait choisi l'exil plutôt que de renoncer à la divinité qu'il vénérait : Sangrif. En 2510, ce califat est en grande partie sauvage : Le nord Ouest du pays est une région de steppes et de savane tandis que la région sud-ouest, bordée par le fleuve rouge, est le domaine de la mangrove. On y trouve également les principales communautés (dont la capitale Wadi Haïfra).

La région du fleuve est le domaine de l'agriculture : on trouve près des rives de nombreux villages, vivant de la pêche et de l'agriculture (riz et blé sont les productions les plus courantes). Les villages sont en général implantés sur des collines (pour se protéger des inondations) et sont entourés des palissades de bois (pour protéger les récoltes et les habitants des prédateurs et des pillards). Ces communautés ne dépassent jamais le millier d'habitants. Elles sont en général dirigées par un sage ou un sorcier. On trouve encore quelques villages sur pilotis en bordure du fleuve mais ils se font de plus en plus rares car les maisons résistent mal aux crues et les hommes subissent les maladies véhiculées par les moustiques de la mangrove.

La capitale du califat de Zoan, Wadi Haïfra, apparaîtra au voyageur comme un enchevêtrement d'habitations de bois, plus ou moins précaires. Cette ville gigantesque (près de 23 000 habitants sur plusieurs hectares) est l'une des plus pauvres de l'Arabie. Les mendiants y sont légions et lors des grandes périodes de sécheresse ou d'inondations, des centaines de paysans viennent se réfugier sur ce grand plateau surplombant le fleuve, dans l'espoir d'échapper à la disette. Les ruelles sont étroites et boueuses, seul le quartier riche présente un visage plus ordonné : les rues sont pavées et les bâtiments n'y sont plus de bois mais de pierre. On y trouve le palais du Calife Banu Abd Al Wâd, la citadelle où l'intendant Mehmed Aydin dirige la ville au nom du calife. Cette citadelle fait également office de prison.

On trouve également dans ce quartier riche des arènes (d'environ 5 000 places) où les gladiateurs s'affrontent et où les condamnés sont jetés en pâtures aux fauves.

Le quartier religieux présente un grand temple dédié à Ormazd mais, en ces lieux la tolérance est de mise et il existe dans les quartiers populaires de nombreux oratoires dédiés à Sangrif. Certains voyageurs prétendent même y avoir trouvé des oratoires dédiés à Ranald !

Aux pieds du plateau sur lequel Wadi-Haïfra a été construite se trouve un port fluvial : une vingtaine de galères de guerre du calife y sont amarrées. Elles ont pour mission de protéger les villages des raids pirates (venus de Al-Anaïm) et de percevoir des taxes sur les marchandises transportées sur le fleuve. Il faut noter que, de part et d'autre de l'estuaire du Fleuve Rouge, la côte est une mangrove gigantesque et inhabitable.

Le Califat de Agade

Ce Califat fut fondé par Isham, le frère de Banu Al Mussur (qui fonda le Califat de Zoan). Ce territoire est situé sur les rives sud du Fleuve Rouge. Géographiquement, il présente le même visage que son voisin du nord (forêt et mangrove près du fleuve, savane et steppes vers le Sud). La particularité du califat de Agade est d'être à la frontière des terres du Sud, peuplées de Sudrons à la peau noire. A ce titre, on rencontre de nombreux Sudrons dans cette région (certains sont des esclaves, d'autres sont des hommes libres).

Les villages de pêcheurs et d'agriculteurs présentent le même visage que dans le Califat de Zoan. La capitale est la ville de Al-Jawarah. Cette cité de 6 000 habitants est entièrement sur pilotis, sur la bras sud du Fleuve Rouge (à près de 100 km de son estuaire) Cette ville entièrement en bois abrite le modeste palais du Calife Ma'ad Al Din, qui dirige la ville et l'ensemble du Califat. La vingtaine de navires de guerres qu'il possède sert à défendre la ville.

Sur les rives du bras sud du Fleuve Rouge, les voyageurs pourront apercevoir les ruines de nombreuses nécropoles en forme de pyramides à degrés . Certaines d'entre elles ont déjà été vidées de leurs trésors mais un bon nombre reste encore à explorer

Sur ses frontières Est, Agade est bordée par les montagnes du Bout du Monde. On y trouve quelques communautés de nains à la peau sombre. Ils descendent régulièrement le fleuve pour vendre des métaux, des armes et des pierres précieuses.

L'émirat de Symara

Symara est plus une ville qu'un véritable territoire. Cette petite enclave au centre de la plaine du Fleuve Rouge est un territoire sauvage duquel émergent deux villes : La première est la capitale : Symara. Cette ville abrite 8 000 des 11 000 habitants de l'émirat.. Située à 50 km du Fleuve rouge, elle a été construite autour d'un gouffre d'un diamètre de 50 mètres. Au fond de ce gouffre (à environ 200 mètres en dessous du niveau du sol) des chercheurs ont découvert en 2350 un filon d'or d'une pureté exceptionnelle. Depuis, la ville de Symara vit de l'exploitation minière. Une grande zone cultivée s'est développée autour de la ville pour nourrir les 2 000 mineurs qui descendent chaque jour dans le gouffre.

Ici, pas d'esclaves, les mineurs sont rétribués très honorablement mais il faut dire que les conditions de travail sont très précaires et les accidents mortels sont nombreux. L'or de Symara est vendu sur tous les marchés de l'Arabie. La ville est directement sous les ordres de l'émir Rajad Abu-Abbas. La fortune qu'il s'est constituée lui permet d'entretenir une armée personnelle d'une centaine de soldats et de payer une troupe d'une centaine de mercenaires aguerris, venus de l'Empire et dirigé par le chevalier Andréa Eberhart Von Ospralia.

Au Nord-Ouest de Symara, en bordure du fleuve, se trouve la seconde curiosité de l'émirat : Les ruines de Adarbaïta, capitale mythique de l'antique empire de Durbaïta, redécouverte en 2380 par l'explorateur Urudj Yeb (de la Madrasa de Kufra). Ces ruines gigantesques s'étendent sur plusieurs kilomètres et sont envahies par la forêt tropicale. De nombreux explorateurs ont essayé, au péril de leur vie, de mettre la main sur des trésors cachés dans ces ruines. Certains y sont parvenus mais beaucoup ont péri durant leurs recherches et ces disparitions ont fait naître les rumeurs de malédictions pesant sur la cité interdite...

L'Emirat de Ka-Sabar

Situé au Nord de la plaine de Durbaïta, l'Emirat de Ka-Sabar a un climat beaucoup plus désertique que ses voisins du sud, et assez proche de celui des royaumes de Taïfas et du Sultanat. Il pleut très rarement dans cette région désertique. Seule la partie sud du pays, bordée par les rives du Fleuve Rouge, a été humanisée. On y trouve quelques villages de pêcheurs, d'agriculteurs et la capitale de l'émirat : Ka-Sabar. Cette ville de 7 000 habitants est entièrement vouée à l'agriculture irriguée et à la pêche. La cité n'est défendue par aucune muraille et la milice a comme principale occupation d'assurer la sécurité des marchés hebdomadaires et d'assurer le ravitaillement lors des périodes de disette.

L'émirat a la particularité d'être dirigé par une dynastie de puissants sorciers. En 2510, l'émir Nikûdaris dirige ce territoire depuis sa capitale. Ka-Sabar abrite une école de sorcellerie réputée dans toute l'Arabie. De nombreux sorciers arabes viennent y parfaire leurs connaissances. Par le passé, les sorciers de Ka-Sabar ont souvent apporté leur concours au Sultan dans sa lutte contre les nécromanciens.

En s'éloignant des rives du fleuve Rouge, l'émirat présente un visage de dunes à perte de vue : C'est le début du Grand Désert d'Arabie.

Le Califat de Ashur

Front pionnier de l'expansion arabe, le califat de Ashur est le plus septentrional des royaumes d'Arabie. il fut fondé en 2290 par un des fils cadet du Sultan Ali Al Musafir. Ce territoire fut conquis en chassant les derniers trolls du désert qui vivaient dans la région, puis en chassant les gobelinoïdes qui vivaient sur les premières pentes des Montagnes du Monde.

La capitale Ashur, est installée sur les rives du Fleuve Rouge. La ville ressemble à un camp fortifié : Une épaisse ceinture de murailles protège les 5 000 habitants de la ville et les nombreux paysans des alentours qui courent se réfugier à l'ombre de la citadelle de l'émir, dès que sonne le Tocsin (annonçant un raid). L'émir Mansur Nûh défend son territoire et sa ville à l'aide d'une garnison de plus de 500 hommes (auxquels de nombreux Mudjahids viennent prêter main forte).

Source : Répertoire géographique de l'Arabie : Les Royaumes du Désert, par S. Guyon
En cache depuis le 30/06/2020

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