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Population de la Bretonnie

Contrairement à l'Empire, la Bretonnie est presque exclusivement peuplée d'humains. Les nains descendent des montagnes pour commercer et les elfes des mers ont leur propre enclave à L'Anguille, mais on peut voyager pendant des jours au coeur du pays sans en croiser un seul. Les halflings sont encore plus rares, ceux que l'on rencontre provenant de l'Empire.

Bien que les Bretonniens soient très différents les uns des autres, comme tous les humains d'ailleurs, on retrouve chez la plupart d'entre eux un trait commun, quasi national. En effet, ils vivent dans et pour l'instant présent, ce dont ils tirent une fierté certaine.

Cela ne veut pas dire que tous sont des hédonistes éhontés, faisant la fête nuit et jour, même si certains membres de la noblesse rentrent bien dans cette catégorie. En réalité, cela signifie qu'aux yeux d'un Bretonnien, ce qui compte est ce que vous faites maintenant, pas ce que vous pourrez ou ne pourrez pas faire plus tard. Un cordonnier bretonnien consciencieux peut très bien passer la nuit à s'assurer que la paire de chaussures qu'il fabrique est aussi parfaite que possible. Les actes des chevaliers bretonniens sont toujours choisis avec soin, pour rester en accord avec l'honneur. Le paysan bretonnien s'efforce de terminer ce qu'il a à faire pour la journée, plutôt que d'accumuler les soucis pour le lendemain.

Les Bretonniens ne se soucient pas des conséquences de leurs actes. Quand les retombées se présentent à eux, ils les gèrent dans le même esprit. Rares sont ceux qui perdent leur temps à se plaindre de l'injustice de l'existence. La plupart considèrent même avec dédain ceux qui prennent leurs dispositions pour affronter les années. Personne ne sait ce que l'avenir réserve, c'est pourquoi celui qui oublie de faire de son mieux aujourd'hui, afin de se préparer pour un lendemain qui peut ne jamais se présenter, ne cherche qu'un prétexte pour se défiler.

Cela ne signifie aucunement que les Bretonniens ont l'habitude de dévorer toute leur récolte en l'espace d'un mois. Ils ne sont ni suicidaires ni stupides. D'un autre côté, il peut leur arriver de manger plus que nécessaire lors d'une fête, et bien moins par la suite, les réserves en ayant pris un coup. Peu de Bretonniens sont cependant prêts à réduire leur consommation en prévision d'un festin imminent.

D'une manière plus générale, on peut dire que les Bretonniens ne sont pas du genre à investir pour l'avenir. Les grandes demeures sont bâties pour être vues au plus vite, et non pour accroître la fortune de leur propriétaire. De même, les réformes sociales ne sont pas très populaires, car leurs bénéfices ne concernent que l'avenir et occultent ce qu'il est nécessaire de faire aujourd'hui. Le Bretonnien préfère nourrir l'affamé plutôt que de chercher à endiguer les causes de la famine une bonne fois pour toutes.

Cette attitude est soumise à de vives critiques, notamment de la part des citoyens impériaux, qui voient là une certaine arriération. Alors que les armées de l'Empire combattent au canon et au mousquet, les Bretonniens sont restés aux chevaliers et au trébuchet. De même, l'imprimerie a révolutionné l'Empire, alors que la plupart des livres sont toujours manuscrits en Bretonnie. En revanche, on ne peut nier que le fruit du travail des artisans bretonniens est généralement supérieur à celui de l'Empire. Le forgeron bretonnien vit pour concevoir les meilleures épées, et non pour en tirer le plus d'argent possible. L'aventurier est souvent la parfaite illustration de l'esprit bretonnien. C'est pourquoi la nation produit bien plus de bourlingueurs que ce que l'on pourrait croire.

Il existe des exceptions, notamment chez les commerçants. En effet, nombreux sont les Bretonniens plus prévoyants que la moyenne qui se tournent vers le commerce, presque malgré eux, car il leur arrive souvent d'avoir des excédents à vendre quand d'autres n'ont plus rien. Ainsi, les commerçants et marchands sont généralement peu considérés des Bretonniens, mais ils sont également bien plus riches que beaucoup de leurs compatriotes.

La langue

Bien que le bretonnien se rapproche par certains côtés du reikspiel, indice que les deux langues pourraient partager un même héritage, aussi reculé soit-il, il s'agit de deux idiomes bien distincts. Bien sûr, les Bretonniens ont emprunté quelques mots à leurs voisins impériaux et réciproquement, mais leur langue a évolué d'une manière différente, ce qui rend délicate la communication entre les deux peuples.

Il en résulte une certaine intolérance et les gens parodient souvent la langue et l'accent impériaux pour montrer leur mépris des marchands.

Si la communication entre un locuteur du bretonnien et un autre du reikspiel reste généralement possible, il persiste un certain nombre d'obstacles, notamment deux.

Tout d'abord, le vocabulaire bretonnien de la table et bien plus riche que celui du reikspiel, dont il se démarque vraiment, même pour désigner les mêmes aliments. Il existe un certain nombre de plats bretonniens qui n'ont même pas d'équivalent en reikspiel. C'est ainsi que commander un repas devient une tâche difficile et qu'il est encore plus délicat de comprendre ce qu'on vous a servi. Certains voyageurs impériaux ont pour règle de ne jamais manger un plat ou un aliment que le chef n'est pas capable de nommer en reikspiel. Parfois, ceci ne suffit même pas.

Ensuite, dans la langue orale, les Bretonniens ont une forte tendance à employer le futur pour parler de ce qui a déjà eu lieu. Il s'agit d'un registre plutôt négligé qui dénote une éducation médiocre, mais les membres de la noblesse n'y échappent pas quand ils sont entre amis. Les érudits s'efforcent de l'éviter et écrire ainsi est perçu comme une marque d'ignorance. C'est ainsi qu'un Bretonnien relatant un événement intervenu la veille pourrait dire : « Eh bien, le palefrenier, il va dire au cheval de s'arrêter, mais le cheval, il écoutera pas, et il défoncera le portail. Et après, devine quoi. La bonne, elle va ouvrir la porte juste à ce moment-là, et le cheval, bien sûr, lui foncera dessus. Ça lui cassera le bras à trois endroits, à la bonne, et elle retravaillera pas pendant des mois. Comment je vais faire ? »

Bien entendu, les deux derniers emplois du futur se placent effectivement dans l'avenir, mais ils sonnent comme le reste de la phrase. Cette habitude peut laisser perplexes les étrangers de passage (en outre, elle est facile à interpréter dans le jeu).

Structure sociale

La société bretonnienne est divisée entre la noblesse et la paysannerie. Cette distinction fait partie intégrante de la loi, qui accorde des droits très différents aux deux classes (cf. Chapitre IV: Loi et justice). L'idée que les gens naissent égaux semble parfaitement ridicule pour la plupart des Bretonniens.

Tout Bretonnien naît dans une classe ou l'autre, et il est presque impossible d'en changer. Un aristocrate est une personne capable de prouver que ses ancêtres des cinq générations passées sont issus de la noblesse. Tous les noms et toute la généalogie des membres de l'aristocratie étant répertoriés dans le Grand Nobiliaire, cela revient à montrer que tous vos ancêtres y figurent. Tous les autres sont des paysans. C'est ainsi, notamment, que l'enfant d'un noble et d'une paysanne est un manant. Un paysan ne pouvant hériter d'un fief, les propriétaires terriens n'en épousent jamais. Il existe deux exceptions. Tout d'abord, les étrangers ne sont pas bretonniens et ne sont donc ni des nobles ni des paysans. Ceci s'applique également aux nains, aux elfes et aux halflings qui évoluent dans le royaume. Ces personnes sont traitées avec le respect qui semble leur être dû, ce qui, dans la pratique, signifie qu'on les respecte à la mesure de leur tenue vestimentaire. Ensuite, les Damoiselles du Graal sont totalement extérieures à ce système et jouissent du respect de chacun.

Les relations entre les nobles et les paysans influencent le moindre aspect de la société bretonnienne et seront abordées en long et en large dans le présent ouvrage. Le rapport de base est cependant très simple. Les paysans ne vivent que pour servir leur seigneur. Les nobles, de leur côté, sont censés les protéger et assurer la justice. Néanmoins, les seigneurs ont d'autres devoirs que de veiller sur leurs serfs, notamment envers leur propre seigneur, responsabilités qu'ils ont tendance à considérer comme plus importantes.

La quasi-totalité des aristocrates voient les paysans comme des individus inférieurs. Les exceptions sont extrêmement rares, les personnages joueurs pouvant remplir ce rôle. En dehors de ce cadre, il est peu probable de rencontrer dans sa vie plus d'un Bretonnien exprimant de telles idées. Même dans ce cas, l'aristocrate en question ne considérera généralement comme égaux qu'une poignée de paysans. De nombreux serfs considèrent les nobles comme leurs supérieurs, mais les exceptions sont bien plus fréquentes dans ce sens. En effet, on trouve à travers tout le royaume des paysans qui voient les aristocrates comme des parasites de la société.

Les nobles peuvent être privés de leur titre par ordre du Roy ou de la Fée Enchanteresse. Cela affecte alors tous leurs descendants, c'est pourquoi cette décision n'est jamais prise à la légère. Le Roy et la Fée Enchanteresse peuvent également accorder le statut de noble à un paysan, mais dans ce cas, ils doivent le faire de concert. En théorie, la Dame du Lac peut conférer le statut qu'elle souhaite à qui elle veut, mais elle n'a jamais rien fait de la sorte.

Dans toute l'histoire de Bretonnie, seuls trois paysans ont accédé à la noblesse. Les enfants d'un paysan anobli ne sont pas nobles euxmêmes, car leurs grands-parents sont ou étaient eux-mêmes des paysans, du moins d'un côté. Ainsi, à moins que la descendance ait été elle-même anoblie conjointement par le Roy et la Fée Enchanteresse, la lignée ne tardera pas à s'éteindre. Un anoblissement sur plusieurs générations ne s'est jamais présenté et toutes les lignées d'aristocrates bretonniens remontent jusqu'à la fondation du royaume. Il n'existe aucune archive retraçant l'époque qui précéda celle de Gilles l'Unificateur.

On attend de tous les aristocrates de sexe masculin qu'ils deviennent chevaliers, ce qui est le plus souvent le cas. Les dames ne sont pas admises au sein de la chevalerie, et leur rôle se résume à tenir la demeure de leur époux et à faire partie des plus beaux meubles.

La séparation entre les hommes et les femmes est l'autre grande division de la société bretonnienne, les deux sexes étant loin d'être considérés comme égaux. Les hommes sont tenus de se montrer courtois envers les femmes, en toute circonstance. Manquer de respect envers une représentante du beau sexe est un manquement grave à l'étiquette et les hommes qui s'en prennent violemment à une femme sont très sévèrement châtiés. Les hommes doivent se lever quand une femme pénètre dans la pièce et sont censés la laisser passer en premier, sauf pour monter un escalier, auquel cas, l'homme passe devant. Les femmes sont servies en premier et les appartements les plus confortables leur reviennent.

Bien entendu, ces exigences ne s'appliquent qu'au sein d'une même classe. Un aristocrate n'est pas censé montrer un tel degré de courtoisie à une paysanne, même si certains le font et en tirent une certaine considération, du moins tant qu'ils n'en profitent pas bassement.

En revanche, les femmes ne sont pas autorisées à être propriétaires, à voyager sans escorte masculine ou à pratiquer la plupart des métiers. Malgré l'apparat de la courtoisie, ce sont les hommes qui tiennent les rênes. L'exception la plus flagrante à cette règle est illustrée par les Damoiselles du Graal.

La plupart des femmes s'accommodent de ces contraintes et un nombre significatif d'entre elles pense même qu'elles sont justes. Mais d'autres décident de tenir une arme ou une échoppe. Pour cela, il leur faut se faire passer pour des hommes. Personne ne sait combien il existe de femmes ainsi déguisées de par la Bretonnie, mais rien qu'au sein de la noblesse, on sait que chaque année au moins un chevalier mort sur le champ de bataille se révèle être une femme.

Les PJ bretonniennes doivent se faire passer pour des hommes, du moins au début de leur carrière. Cette supercherie fonctionne automatiquement et ne requiert aucune sorte de jet ou de test. Si la femme ne dévoile pas son véritable sexe, personne ne remarquera la fraude. Bien entendu, si elle quitte la Bretonnie, elle pourra abandonner son déguisement.

Les aventurières et les commerçantes des pays étrangers risquent également de ne pas apprécier la manière dont elles sont traitées. Elles goûteront peut-être la courtoisie, mais verront vite que personne ne les prend au sérieux, partant du principe que ce sont les hommes du groupe qui mènent la barque. Certaines femmes qui se rendent régulièrement en Bretonnie préfèrent passer pour des hommes afin d'éviter ces désagréments.

Culture matérielle

La « culture matérielle » se rapporte à ce que les gens utilisent dans leur vie de tous les jours : ce qu'ils mangent, ce qu'ils boivent, leurs vêtements, leur logement, etc. Elle se différencie de la « culture noble » : les récits et les chants qu'ils écoutent, et l'art qu'ils produisent. D'une manière générale, la culture matérielle a un impact plus important que ce que l'on peut imaginer.

En Bretonnie, l'élément central de la culture matérielle n'est autre que le vin. Fait unique, aucune loi ne dicte qui a le droit d'en consommer. «Comme une bouteille de piquette » est une expression bretonnienne qui signifie « extrêmement rare et inattendu (le plus souvent dans le mauvais sens) ». Presque tous les Bretonniens boivent du vin pour accompagner les repas, et souvent entre. Il est normal d'ajouter une bonne quantité d'eau au vin que l'on consomme, d'une part pour l'allonger, et d'autre part pour éviter de passer ses journées éméché. Seuls les nobles et les ivrognes le boivent pur.

Si la piquette est très dure à trouver, il existe tout de même une distinction claire entre le bon vin et le grand vin. La Réserve Spéciale de Gasconnie est le vin le plus réputé du pays, une simple bouteille pouvant s'arracher pour plus d'une centaine de couronnes d'or. Les vrais connaisseurs semblent estimer qu'il ne s'agit pas du meilleur, sans pour autant arriver à s'entendre pour désigner un lauréat. Dans tous les cas, la Réserve Spéciale de Gasconnie reste un grand vin.

Le cognac, obtenu à partir de la distillation du vin, est d'une consommation plus occasionnelle, car bien plus coûteux. Celui qui coupe son cognac avec de l'eau ne fait que montrer qu'il est une sorte de nouveau riche ignare ou de chevalier de province démuni ou dépourvu de goût. Certains commerçants et nobles un brin snobs voient là un acte rédhibitoire. Presque tous s'accordent pour désigner la Réserve de la Couronne de Parravon comme le meilleur cognac. On dit que moins d'une douzaine de bouteilles satisfont chaque année les conditions requises par le domaine. Ce qui est certainement vrai, c'est que l'obligation féodale des Marrennes, la famille qui détient le fief sur lequel est produit ce cognac, se limite à deux bouteilles par an, qui vont directement dans les caves du Roy. Il existe également une liste d'attente pour ceux qui désirent une allocation, sachant que le prix demandé se borne rarement à de l'argent.

En revanche, la bière bretonnienne est synonyme d'une imbuvable pisse d'âne à travers le Vieux Monde. Demander à un aubergiste impérial si son brasseur est bretonnien est le meilleur moyen de provoquer une bagarre générale.

Nourriture

La cuisine bretonnienne est à juste titre réputée. La terre produit un certain nombre de plantes et d'herbes aux forts arômes, qui, employées avec modération, permettent de mijoter de délicieux plats. Utilisés plus généreusement, elles peuvent même rendre agréables au palais des légumes avariés, ce qui fait la joie de nombreux paysans. Un plat bretonnien pourra certes vous frapper d'intoxication alimentaire, mais il a peu de chances d'être mauvais.

Le régime alimentaire n'est pas le même pour les nobles et les paysans. Ces derniers consomment très peu de viande, tandis que le plat principal des aristocrates est presque invariablement dominé par celle-ci. La viande de la ferme, comme le porc, le boeuf et le mouton est parfois consommée par les paysans, mais le gibier, surtout la venaison, est réservé par la loi à la noblesse. Un paysan qui mange sciemment de la venaison est passible d'un châtiment peu enviable :

dans certains fiefs, il est simplement donné en pâture aux chiens de chasse du seigneur. Servir de la venaison à des hôtes bien nés est donc une marque de respect. Se cantonner à du pain et des légumes, en revanche, est perçu comme une insulte.

Le pain bretonnien existe sous plusieurs formes. Plus il est blanc et léger, plus il est cher et susceptible de se retrouver sur la table d'un aristocrate. Celui qui échoue chez les paysans est presque aussi dur que de la pierre et contient d'ailleurs souvent de petits cailloux. Le meilleur pain est si moelleux que l'on pourrait le rompre d'un doigt.

Il existe un pain meilleur marché et plus ferme, que l'on appelle pain bis, et qui reste très apprécié des nobles, qui préfèrent d'ailleurs parler simplement de pain quand la qualité est là. De nombreuses dames de l'aristocratie, quand elles entendent que les paysans n'ont pas de pain, ont alors un conseil avisé: ils n'ont qu'à manger du pain bis.

Les Bretonniens sont également connus pour se nourrir de choses que les autres nations trouvent répugnantes. Les truffes, ces gros champignons à l'odeur et au goût très prononcés, sont souvent servies telles quelles comme un mets délicat. Les grenouilles sont cuites vivantes sur la table, éviscérées, puis entièrement consommées, os compris. Les escargots sont frits avec de l'ail et mangés dans la coquille. Enfin, les yeux des moutons et des vaches sont ajoutés à d'épaisses soupes. Ils ont tendance à remonter à la surface pour apparaître une fois la soupe remuée, sous le nez de celui qui vient juste de porter la cuillère aux lèvres. De nombreux Bretonniens prennent un malin plaisir à servir ces spécialités nationales à leurs hôtes d'honneur venus de l'étranger.

Habillement

Quelle que soit leur classe sociale, la tenue vestimentaire des Bretonniens est essentiellement la même, même si les détails varient grandement, certains tissus, couleurs et styles étant réservés par la loi à la noblesse (cf. Chapitre IV: Loi et justice). Les hommes portent des chaussures ou des bottes, des braies (pantalon), une tunique et un manteau ou une cape sur les épaules.

La cape présente généralement une capuche, mais celle-ci n'est enfilée que si le temps s'y prête. Elle fait sans cela office de poche.

Les chevaliers portent la cape par-dessus l'armure, le vêtement s'endommageant facilement dans le feu de l'action. Les nobles qui cherchent à imposer le respect de par leurs prouesses chevaleresques et estiment le mériter portent leur cape ainsi abîmée, même dans un contexte civil. La mode est actuellement pour les autres aristocrates de porter des pèlerines caractérisées par des entailles pratiquées délibérément. Cependant, ces échancrures sont doublées de fourrure ou d'une autre matière, de manière à bien montrer qu'elles sont factices. Se faire passer pour un héros de guerre est en effet vu d'un très mauvais oeil. La longueur du manteau est très variable et dépend du goût de chacun.

Les paysans portent presque toujours de longues capes qui représentent souvent leur vêtement de meilleure qualité. Ce manteau a l'avantage de masquer le sale état de leur tunique et de leurs braies, si bien que la plupart des paysans bretonniens paraissent mieux vêtus qu'ils ne le sont en réalité.

Les tuniques sont généralement longues et les braies plutôt amples, s'arrêtant à hauteur de cheville, comme des pantalons. De leur côté, les nobles affectionnent les tuniques très courtes qui s'arrêtent au niveau de la taille, et les braies ajustées qu'ils appellent « chausses ».

Les femmes se vêtent de longues robes et d'une cape sur les épaules, laissant les braies aux hommes. La principale différence entre une robe et une tunique longue est que cette dernière est souvent fendue pour faciliter la marche. Chez l'aristocratie, la mode récente est aux capes très courtes, à peine plus longues qu'un cache-col, et les robes qui dénudent les épaules et les bras. Les paysannes portent de longues capes, comme leurs hommes.

Les Bretonniennes se coiffent toujours la tête et éprouvent une véritable honte lorsque l'on aperçoit leur chevelure. Ceci est tellement ancré dans les mentalités, qu'une Bretonnienne qui est surprise nue avec une serviette à portée de main aura le réflexe de s'en servir comme d'un couvre-chef. La plupart des paysannes taillent leurs cheveux et se recouvrent la tête d'une calotte de tissu, mais les femmes de la noblesse profitent justement de leur chevelure pour porter toutes sortes de coiffes, aussi sophistiquées que parées de bijoux. Elles ont également tendance à s'épiler les sourcils, qui ne sont que d'autres poils sur la tête, mais les paysannes prennent rarement ce soin. Les Damoiselles du Graal ignorent généralement ces contraintes, ce qui les distingue une fois de plus du reste de la société.

Architecture

Les bâtiments reflètent clairement les inégalités sociales. Seule la noblesse est autorisée à employer la pierre pour ses constructions et rares sont les aristocrates qui s'abaissent à habiter une demeure qui n'est pas majoritairement faite de pierre. Les chapelles du Graal que bâtissent les nobles peuvent également recourir à la pierre.

Les huttes des paysans sont constituées de clayonnage revêtu de torchis. Le clayonnage est un assemblage tressé de fines branches, qui n'est ni résistant ni étanche. Le torchis est un mélange de boue, de paille et d'excréments animaux, dont on enduit le clayonnage pour se protéger du vent et de la pluie. Quand il est sec, le torchis bretonnien présente une couleur orange, chaude et riche, qui rappelle le grès, si bien que les masures paysannes semblent très solides, ce qui n'est qu'une illusion.

Les paysans les plus prospères ont commencé depuis peu à construire en brique, qu'on ne peut considérer comme de la pierre, et qui reste donc autorisée. Ils recourent également à des bois plus nobles et les commerçants les plus riches aiment embellir l'extérieur de leurs demeures. De tels artifices sont légaux, mais donne un aspect bien plus criard que toute résidence aristocratique.

Source : WJDR - Supplément Officiel V2 WJDR - Les Chevaliers du Graal
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La Bretonnie : Terre des Chevaliers