La terre d'Artenois est dominée par l'épaisse et mystérieuse forêt d'Arden. En dehors d'une petite bande de terre à l'extrémité occidentale, la totalité du duché se trouve dans cette sombre forêt. Hormis les bois, la majeure partie des terres sont cultivables et abritent l'essentiel de la population humaine du duché.
Toutefois, la forêt n'est pas complètement dépourvue d'habitants humains. En dehors des campements de bûcherons et de charbonniers, elle abrite également un certain nombre de petits villages. Chacun d'entre eux est entouré d'un fossé, d'un talus et d'une palissade de bois. Le donjon de pierre du noble seigneur à qui la terre a été accordée sert généralement de porte du village. Les villageois élèvent des animaux, car contrairement aux récoltes, on peut les conduire à l'intérieur de l'enceinte en cas d'assaut.
Les attaques sont fréquentes. Les loups et les ours sont un moindre mal, et les groupes d'hommes-bêtes sont loin d'être rares. En fait, un village de forêt peut s'attendre à au moins une attaque d'hommes-bêtes par an. Les ducs d'Artenois ont longtemps fait don de parcelles de terre situées dans la forêt aux braves fils aînés de nobles bretonniens, car ceux qui y prospèrent établissent des avant-postes vitaux contre les forces obscures. Cependant, la plupart échouent et la région orientale du duché est parsemée de villages détruits.
Les hommes-bêtes sont les monstres les plus répandus de la forêt. Pour une raison inconnue, l'Artenois compte un nombre particulièrement important de brays, qui font généralement office de chair à canon pour leurs supérieurs gors. Cela ne veut pas dire que les gors sont rares, mais seulement que les brays sont innombrables.
D'autres créatures touchées par le Chaos sont également répandues en Artenois, et certains villages disparus ne semblent pas avoir subi les déprédations des hommes-bêtes, mais plutôt avoir été rasés par des mutants apparus au sein de la population. En effet, la fréquence des mutations amène bien des personnes à penser qu'une puissante source de Chaos se trouve quelque part en Artenois. Quiconque pourrait la trouver et la détruire deviendrait un héros.
Le Château d'Artenois
Le Château d'Artenois, siège du pouvoir des ducs d'Artenois, est situé dans la forêt d'Arden. Par conséquent, c'est le seul château ducal dont les murs ne sont pas entourés par une ville. Toutefois, le château lui-même est pourvu d'importants donjons et d'une très vaste cour ceinte d'une courtine de pierre. Au-delà du mur se trouve un fossé,rempli de pieux effilés et non d'eau. Le duc Chilfroy y habite en permanence, mais il passe près de la moitié de son temps à cheval, à traquer les hommes-bêtes.
La cour renferme des logements conçus pour abriter de nombreux guerriers. Le duc pense que la possibilité de battre promptement en retraite après une victoire est vitale dans la forêt, ce qui explique les nombreux de cavaliers qu'on trouve ici. La présence de chevaux en grand nombre nécessite encore plus de vivres que d'ordinaire : le flux de chariots d'approvisionnement est presque ininterrompu. Le duc répugne à utiliser des mercenaires au combat, mais il engage des étrangers faciles à remplacer en tant qu'éclaireurs. Tout personnage réputé en tant qu'adversaire du Chaos peut trouver facilement du travail en se présentant simplement au château.
Larret
Larret, la plus grande ville d'Artenois, est presque une grande cité. Elle est située au sud du duché, près de l'ancienne frontière entre le Moussillon et le Lyonesse. Bien qu'elle soit distante de toute ville concurrente, elle est trop éloignée des itinéraires commerciaux majeurs pour devenir une localité importante à elle seule, ce dont le comte Larret, souverain de la ville, est bien conscient.
Larret est un lieu remarquablement agréable à visiter et où habiter. Bien des rues sont dallées et presque toutes les autres sont pavées. Des égouts souterrains emportent les déchets vers une rivière pour les déverser loin des murs. La plupart des maisons sont bien conçues et bien entretenues, et le guet est très actif dans la prévention des crimes et l'arrestation des criminels, quelles que soient les victimes.
La ville est très accueillante pour les amuseurs et les érudits. Le comte est particulièrement tolérant, et même ceux qui outrepassent leurs droits (en incitant à la violence, par exemple) ont droit à un avertissement amical la première fois. La ville doit ce statut à une impitoyable politique de déportation. Les individus fainéants ou incompétents et les criminels récidivistes sont tout simplement chassés, et on leur ordonne de ne jamais revenir. Quand la population augmente au point que l'économie ne peut plus subvenir aux besoins de tous, les plus pauvres sont rassemblés et bannis de la même façon. Tout exilé découvert à moins de trois heures de marche de Larret est sommairement exécuté. Les visiteurs ne le savent pas et les habitants essaient de ne pas y penser.
La cité des hommes-bêtes
Des rumeurs courent depuis des années, voire des siècles, concernant l'existence d'une cité d'hommes-bêtes au sein de la forêt d'Arden. S'il est impossible de les infirmer, elles sont cependant extrêmement improbables : les hommes-bêtes n'ont tout simplement pas la mentalité requise pour bâtir des villes.
Cependant, en ce qui concerne les mutants, c'est une autre affaire. Beaucoup conservent leur conscience humaine, et une fois bannis de leurs foyers, cherchent une nouvelle communauté.
Il y a cinq ans, le fief d'Uesin, situé dans les profondeurs de la forêt, a été attaqué par les skavens. Les hommes-rats commencèrent par empoisonner l'eau avec de la malepierre, puis attaquèrent tandis que les mutations commençaient à apparaître. Malheureusement pour eux, le seigneur, sir Madregang, n'était pas homme à se laisser distraire par des détails aussi insignifiants que sa peau virant au bleu ou les cornes lui poussant sur le front. Il rassembla les villageois et dirigea la défense de leur foyer.
Peu après, il tint une réunion où les villageois trop déments pour vivre avec leurs semblables furent jugés et exécutés. Il accepta que le village soit totalement coupé de la société bretonnienne, ce qui ne changeait pas grand-chose, et décida de rassembler d'autres mutants. Quelques agents furent envoyés répandre des rumeurs, et les meilleurs forestiers parcourent les environs à la recherche des enfants abandonnés. Le village s'est agrandi et près de trois cents mutants y habitent désormais. Les villageois ont commencé à chercher un second site. Ce n'est pas encore une ville, mais il n'y a qu'un pas.
Les paysans et les nobles des extrémités occidentales de l'Artenois sont fort semblables à leurs voisins du Lyonesse ou de L'Anguille. En fait, nombre d'entre eux se considèrent à peine comme faisant partie de l'Artenois. Ils aiment souligner le fait qu'ils appartiennent à la culture bien plus vaste de la Bretonnie et du Vieux Monde, et les jeunes sont encouragés à voyager.
Les résidents de la forêt ne se considèrent pas davantage comme des Artenésiens. En fait, beaucoup sont à peine conscients de l'existence du duché. Les villages situés sur une route importante peuvent voir un voyageur par semaine environ, mais ceux qui sont plus enfoncés dans les bois ne verront peut-être pas le moindre étranger en une génération. Ceux qui quittent le village sont considérés comme des fous suicidaires. Dans la plupart des localités, on organise les funérailles de ceux qui sont partis et on considère ceux qui reviennent comme des morts-vivants. Les nobles se rendent à la cour ducale au moins une fois par an et évitent ainsi l'isolement absolu. Dans l'ensemble, les habitants des villages ignorent tout du monde extérieur.
Les aventuriers de l'ouest de l'Artenois quittent généralement leur foyer parce que c'est une attitude ordinaire et encouragée. En fait, l'ouest de l'Artenois produit plus d'aventuriers par habitant que n'importe quelle autre région de Bretonnie. Les aventuriers de l'ouest de l'Artenois partent généralement parce qu'ils ne supportent plus de vivre toujours au même endroit, cernés par les bois menaçants.