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Le Califat de Ghafsa

Le Califat de Ghafsa est un territoire littoral, situé à l'Ouest de l'Arabie, au sud du riche califat de Kufra. C'est une vaste plaine présentant deux visages : Au Nord se trouvent les villes les plus importantes (et notamment la capitale : Ghafsa), les plaines y sont fertiles car abondamment irriguées par un système de puits très profonds et de canalisations parcourant de grandes distances. L'ironie est qu'en surface, ce territoire est extrêmement sec, mais qu'il repose en fait sur une nappe phréatique (située à une grande profondeur) immense et presque insondable. Le sud de ce territoire ne bénéficie pas de réseau d'irrigation. Il présente donc un visage de désolation, seuls quelques rares puits permettent aux voyageurs de traverser ces étendues désertiques.

Au coeur de ce paysage, le voyageur pourra apercevoir les ruines de l'immense cité de Iskandérès : Cette cité, bâtie vers l'an 1000, fut autrefois une capitale régionale très importante. Elle fut entièrement détruite lors de la guerre qui opposa Ghafsa au Califat de Kufra au 20ème siècle. On raconte depuis que ces ruines sont maudites et qu'il est préférable de ne pas s'en approcher. Ghafsa, est une république de marchands, dirigée par des marchands : Officiellement, un calife dirige ce territoire, mais le dernier calife de Ghafsa connu est mort en 2101 : Depuis 500 ans, Ghafsa est dirigée par un Directoire, gouvernant le territoire en l'absence du Calife (absence qui risque fort de se prolonger étant donné que la lignée califale s'est éteinte il y a bien longtemps). La population du Califat est regroupée au Nord, autour de quelques agglomérations, au coeur de cette vaste plaine agricole appelée « le Désert Vert ». Le Directoire se réunit dans un immense palais, à Ghafsa. Il est composé de 4 membres et d'un Consul qui est élu tous les 5 ans par une assemblée de grands électeurs (quelques milliers de propriétaires, assez riches pour payer le cens annuel, indispensable pour voter). Une fois élu, le Consul choisit les 4 autres membres du Directoire, auxquels il attribue en général des fonctions précises (justice, armée, commerce, agriculture). L'assemblée des Grands Electeurs a aussi deux autres pouvoirs : Elle seule peut déclarer la guerre (et la paix) et si le Directoire souhaite modifier, rajouter ou supprimer une loi, il doit demander l'accord à cette assemblée qui se réunit une fois par mois (elle peut être convoquée en session extraordinaire par le Directoire).

Ce système politique original et presque démocratique a prouvé sa stabilité depuis 500 ans et a permis à Ghafsa de devenir une puissance commerciale très importante en Arabie (derrière sa grande rivale Kufra et le Sultanat). En 2510, le Consul est Toghrul Beg Muhamat. C'est un ancien marchand qui a fait fortune en devenant le premier armateur de Ghafsa. Il dirige une population d'environ 100 000 personnes. Son armée est très importante : Près de 1500 soldats et autant de mercenaires. Sa flotte de guerre est composée d'une trentaine de galions et d'un vingtaine de galéasses.

La propriété de l'archipel de Djetin, à quelques encablures au large du port de Ghafsa, est partagée entre le califat de Kufra et celui de Ghafsa : Kufra possède les 2 îles au Nord et Ghafsa possède les deux îles les plus au sud. Sur la plus proche du continent (l'île de Fal Dren) les elfes des mers ont construit il y a très longtemps une citadelle impressionnante. Aujourd'hui, cette forteresse a une double utilité : Elle sert de prison et elle protège l'entrée de la baie de Ghafsa. L'île la plus au large (Dolor Dren) est un rocher presque désert : Seul un petit port de pêche y a été construit. Il a pour fonction de ravitailler en eau potable les navires de la flotte de Ghafsa.

Les principales villes du Califat de Ghafsa

Ghafsa
Capitale et principale ville du Califat, Ghafsa est un très grand port (le 3ème d'Arabie, derrière Siwa et Kufra pour le trafic de marchandises) et une ville énorme (plus de 60 000 habitants). Chaque jour, des navires chargent des denrées produites dans le Califat (céréales, viande et poisson séché, artisanat divers...) et déchargent les denrées achetées dans les autres ports d'Arabie et dans les comptoirs des Terres du Sud. Le port de Ghafsa s'est fait une spécialité du commerce avec les Terres du Sud.

On trouve fréquemment sur le port des produits venus de ces régions (ivoire, animaux exotiques, épices, artisanat local et esclaves Sudrons). A la différence des marchands et navigateurs des ports de Kufra et de Mahabbah, ceux de Ghafsa ne commercent pas avec le Vieux Monde, ils se contentent d'être présents dans presque tous les ports de la péninsule arabique.

Outre ses activités, le port de Ghafsa ressemble à la plupart des ports d'Arabie. Il possède un Funduk réservé aux étrangers, ses quais faits de pierre et de bois peuvent accueillir de nombreux navires. Toutefois, à la différence des grands ports comme Kufra, Mahabbah ou Siwa, le port de Ghafsa accueille en général des navires de faible tonnage plutôt que les lourdes caraques destinées à la haute mer. Les galères marchandes, idéales pour le cabotage, y sont très nombreuses. Les seuls galions sont ceux de la flotte de guerre. Aux abords du port, de vastes hangars étroitement surveillés sont réservés aux esclaves rameurs.

Autour du port, la ville de Ghafsa est grouillante d'activité : Le voyageur est frappé par le nombre d'artisans ayant une échoppe en ville. On peut trouver de tout dans l'immense quartier commerçant : potiers, tailleurs, armuriers, tanneurs, épiciers, parfumeurs, fourreurs, bijoutiers, forgerons... Tous ces artisans font la richesse de Ghafsa et ont un réputation très étendue. On trouve à Ghafsa, comme dans les villes de Kufra et de Zandri des immeubles d'habitations sur 4 ou 5 étages. Les populations les plus modestes de la ville y sont logées pour un loyer très faible (de l'ordre de 3 à 8 Dinars de loyer mensuel).

Le bâtiment principal de la ville est le Grand temple d'Ormazd, situé sur une place d'où partent les principales artères de la cité : Son architecture est originale : C'est une vaste cour carrée d'un hectare environ, entourée de gigantesques arcades. Chaque semaine, plusieurs milliers de pèlerins et de fidèles s'y pressent pour entendre les sermons et les prières de l'Imam Umar Wasudan (un clerc très influent, proche du mouvement radical d'Ormazd). Ce grand temple maintes fois rénové, date de plus de 2 000 ans. Le palais consulaire abrite les appartements du Consul et de sa famille. Les réunions du Directoire s'y déroulent quatre fois par semaine. Le palais est un édifice haut de quatre étages, aux façades richement décorées et aux sols pavés de marbre.

Le palais des Grands Electeurs est situé en face du palais consulaire : C'est un immense amphithéâtre entièrement construit en marbre et doté de près de 2 000 places assises.

L'hôtel municipal jouxte ce palais. Le maire de la ville y travaille. Il est choisi par le Directoire et nomme les principaux responsables du maintien de l'ordre dans la cité. La garnison de la ville (450 soldats) est dirigée par Tadji Suyuti.

Tarasselmen
C'est le principal centre agricole du Califat. La ville de Tarasselmen est située au coeur du désert vert, à environ 80 km de Ghafsa. La cité est également le centre des infrastructures d'irrigations de la région. 5 grands puits y ont été creusés. Ils s'enfoncent de plusieurs dizaines de mètres dans le sol.

De ces puits partent de très nombreux canaux (souterrains) reliant les puits entre eux et permettant, grâce à des systèmes de pompes situées en surface, de transporter de l'eau sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ces canaux circulent dans des galeries souterraines assez grandes pour permettre le passage d'un homme. Tout ce réseau de galeries est l'oeuvre d'ingénieurs nains qui ont conçu ce système unique il y a environ 60 ans. Une communauté naine habite encore à Tarasselmen et pourvoit à l'entretien de ce petit chef d'oeuvre.

La ville est le plus grand grenier à blé de la région. D'importantes réserves sont stockées chaque année dans d'immenses greniers, à la périphérie de la ville. A côté de ces hangars se trouvent de nombreux pressoirs destinés à la production d'huile d'olive et de jus de fruits (datte, ananas, orange et citron). Près de 10 000 personnes vivent derrière les remparts de la ville, dans de petites maisons sans étage. Au centre de la ville se dressent trois grands bâtiments : le palais du gouverneur Sinan Al Din, la garnison municipale (hébergeant une centaine de miliciens commandés par le Ka'id Nasser Nikudaris) et un grand temple dédié à Ormazd. A proximité de la ville se dressent deux forteresses : L'Husun de Abaka (abritant un contingent de l'armée du Califat) et le Ribat de Akhmin, où vivent une cinquantaine de Mudjahids).

Hadjout
Deuxième centre agricole de la région, la ville de Hadjout est un important centre d'élevage et d'artisanat. C'est aussi une étape obligatoire pour les marchands de bois de construction, venant des monts de l'Alakaréham. La ville possède également le plus important centre d'élevage de dromadaires de la régions (ces créatures demandent de longs mois de dressage avant de pouvoir être montées).

La paisible communauté agricole (d'environ 8 000 personnes) est abritée derrière une enceinte de 5 mètres de haut, d'avantage destinée à se protéger des prédateurs comme les lions ou les hyènes qu'à empêcher les invasions. Le chef de la garde municipal Arslan Kilidj et la cinquantaine d'hommes qu'il commande ont pour mission de protéger les récoltes et d'éloigner les prédateurs qui se rapprochent trop des zones habitées.

Source : Répertoire géographique de l'Arabie : Les Royaumes du Désert, par S. Guyon
En cache depuis le 30/06/2020