Si l'on quitte la Talabec pour aller au nord, les terres s'élèvent progressivement jusqu'aux massifs des Monts du Milieu, pics menaçants revendiqués par beaucoup, mais en réalité contrôlés par personne. Trois routes principales serpentent à travers la province. La route de la Vieille Forêt relie Middenheim à Talabheim et se prolonge au-delà, la portion qui traverse le Hochland partant de Krudenwald pour s'approcher de la ville-sanctuaire de Gruyden, avant de terminer au niveau du bac de la Talabec. Alors que cette route était très empruntée, le trafic en provenance du nord est désormais presque nul si l'on exclut les messagers impériaux et les troupes de soldats que génère la guerre.
La route du Nord assure la communication entre Wolfenburg (Ostland) et Krudenwald, tandis que la route Nouvelle ouvre la voie entre l'Ostland méridional, mais aussi Delberz et Altdorf. Ces deux voies furent construites par des comtes d'une autre époque, dans le cadre d'un plan de développement de l'économie du Hochland, par le commerce, les droits de passage et le tourisme, même si la guerre a brisé ces ambitions. Les voies principales apparaissent comme des zones dangereuses, certains tronçons étant entièrement contrôles par des hors-la-loi. Les forces armées du comte n'en reprennent que très progressivement la maîtrise. Les propositions d'aide du Comte Électeur du Talabecland, sous forme de troupes importantes visant à « restaurer l'ordre », ont jusqu'ici été systématiquement déclinées.
Le bois d'oeuvre et les objets en bois constituent l'essentiel du commerce du Hochland. D'épais chênes et platanes poussent au sud, tandis que le nord est plus propice aux pins et aux cèdres. Les guildes de bûcherons s'occupent de la coupe des arbres et de l'élagage, ainsi que de l'acheminement des troncs par la rivière jusqu'aux moulins d'Esk, de Bergendorf, de Krudenwald et de Hergig. Le bois est ensuite acheté par des courtiers, chargé sur des chalands et expédié. Les forestiers du sud attendaient que le comte Ludenhof fasse construire un moulin sur la Talabec pour ne plus avoir à envoyer leur bois jusqu'à Ahlenhof dans le Middenland, mais ce projet a été repoussé.
Le moulin de Hergig est récent. Sa construction fut d'ailleurs un sujet polémique avant la guerre, car l'Électeur d'Ostland estimait que cela encourageait l'exploitation illégale des forêts sur ses terres et exigea la mise en place de droits de passage pour le bois acheminé par la Louve. Cette question aurait bien pu dégénérer en conflit violent si Archaon n'était pas venu chambouler les plans des uns et des autres.
Au coeur de la forêt, s'étendent les collines de Weiss, lande marécageuse très peu peuplée de coteaux essentiellement empruntés par des braconniers, et des chasseurs et trappeurs agissant dans la légalité. L'essentiel de cette contrée est le domaine royal des comtes du Hochland, que surveille la garde de Fort Schippel. Lors de l'invasion des forces d'Archaon, certaines peaux-vertes trouvèrent les collines de Weiss à leur goût, si bien que la zone et les bois environnants sont désormais infestés de gobelins et d'orques de trois tribus différentes, en plus des hors-la-loi humains.
J'm'amuserais pas à faire de la « récup' » au Hochland si j'étais toi. Le comte a décidé qu'le vol méritait la corde et ses hommes la passent au cou des étrangers, pour peu qu'ils aiment pas leur accent !
La plupart des Hochlanders descendent de la fière tribu Chérusen. Après s'être mêlée quelque temps avec les Taléutes du Talabecland, la tribu finit par quitter les terres de la Grande Forêt et migra vers une petite région proche des Monts du Milieu. Ce fut dans ces bois verdoyants regorgeant de gibier que ce peuple trouva l'endroit rêvé.
Moins guerroyeurs que leurs voisins, ils se contentaient de chasse, de pêche et de chants à la gloire de Taal et de Rhya. Quand d'autres tribus ou des bandes orques les assaillaient, les premiers Hochlanders allaient se fondre dans leurs forêts et se défaisaient de leurs ennemis par la ruse. À l'époque de Sigmar, les Hochlanders (appelés ainsi parce qu'ils étaient en amont de leurs cousins du sud) étaient devenus d'habiles éclaireurs et francs-tireurs. En outre, ils jouèrent un rôle non négligeable lors des guerres de Sigmar. En retour, ce dernier nomma leur chef Aloysis comte de l'Empire, ce qui ne fut pas du goût du comte du Talabecland, qui estimait alors que les liens de sang lui octroyaient le droit de diriger le Hochland.
Le Hochland est une petite province très fière, célèbre pour ses chasseurs et ses traqueurs. Les plats traditionnels de venaison cuite sont exportés à travers l'Empire, mais les fins gastronomes affirment qu'ils restent meilleurs quand ils sont cuisinés sous la nuit étoilée du Hochland. Les Hochlanders les plus estimables le sont pour leur loyauté, leur vaillance et leurs facultés d'adaptation. Les Hochlanders modernes font partie des gens les plus ouverts et affables de l'Empire. Leur pays se trouvant à la croisée des chemins de beaucoup de voies du nord et de l'est de l'Empire, ils ont acquis une tolérance qu'on ne retrouve pas souvent ailleurs. Bien qu'on trouve surtout des fidèles de Taal et de Rhya, ainsi que de Sigmar, les contacts fréquents avec les voyageurs et les marchands qui empruntent ces voies ont accru la popularité d'Ulric dans le nord-est, tandis que le culte de Shallya est aussi bien représenté. À force de côtoyer des étrangers instruits, un respect pour les intellectuels s'est installé, si bien que les dirigeants de Hergig ont encouragé la création d'académies privées et même d'une école de magie, dont les professeurs se sont montrés décisifs pour rompre le siège d'Archaon.
Se rendant bien compte que leur terre n'était pas adaptée à la culture ou l'élevage à grande échelle, les gens du Hochland ont fait leur possible pour encourager les étrangers à leur rendre visite et laisser un peu de leur argent derrière eux. On peut trouver des temples et sanctuaires de plusieurs fois dans presque tous les villages et villes. Chaque site de ce type est présenté comme le théâtre d'un miracle passé, des reliques bénies étant proposées à la vente. Des relais de coche fortifiés sont apparus le long des voies pour le confort des voyageurs, plusieurs ayant été achetés par les compagnies rivales que sont le Tunnel et le Loup Véloce. Au cours de la guerre, plusieurs de ces relais ont servi de points de ralliement cruciaux pour la résistance.
Passionnés de chasse sous toutes ses formes, de récits d'amitié inébranlable et de ballades légères, les Hochlanders sont également connus pour se laisser distraire facilement. Certaines personnes murmurent également que leur courage naturel est davantage la conséquence d'une grande naïveté que d'une réelle loyauté. On plaisante beaucoup sur le fait que les Hochlanders attachent davantage d'importance à leur arc qu'à leur femme, mais la plupart de ces traits d'humour sont un peu trop grivois pour être rapportés ici. Cette passion pour le tir d'élite a donné naissance aux excellents régiments de longs fusils du Hochland, qui se sont montrés si utiles récemment. On dit que l'esprit du Hochland résiste à toutes les formes de défaitisme, même " au-delà du trépas ". Au cours de ces dernières années, de nombreux événements se sont cependant succédé, qui ont pu altérer la personnalité traditionnellement optimiste et ouverte des Hochlanders.
Au cours de la Tempête du Chaos [2522 CI], de nombreux villages et plusieurs villes du Hochland furent pillés et brûlés, leur population massacrée ou enlevée pour en faire des esclaves ou quelque sinistre offrande. Si quelques communautés ont résisté, la plus grande partie du Hochland est désormais une terre ravagée, sans foi ni loi. Des agitateurs religieux apparaissent régulièrement pour mettre les gens en garde contre la fin imminente qui viendra les punir pour leurs péchés. Meurtris par les récents événements et endeuillés de nombreux parents et amis, beaucoup de Hochlanders commencent à se faire à cette idée.
Les gens du Hochland sont connus pour leur façon de parler, chaude et optimiste, plus que pour leur accent, qui est peu marqué. Leurs paroles sont généralement empreintes de nombreuses références animalières.