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La Grande Guerre contre le Chaos

Source : Warhammer Battle Warhammer Battle - Royaume du Chaos, proposé par Hellion.

« Durant l'été de l'Année Impériale 2301, de terribles présages de désastre furent observés à travers tout l'Empire. Des puits qui alimentaient des villes depuis des générations se remplirent de substances toxiques. Le bétail succomba sous l'effet de virulentes maladies. Les récoltes se desséchèrent sous la canicule ou furent dévorées par des nuées d'insectes. Nul ne doutait que l'Empire fut maudit, car qui d'autre que le Seigneur des Pestes, Nurgle, le pire dieu du Chaos, aurait pu être responsable d'un tel désastre?
Tout laissait penser que les quatre dieux du Chaos avaient, pour une fois, laissé de côté leur éternelle rivalité et s'étaient unis dans un but commun. Que la puissance du Chaos se soit développée au cours des dernières années, c'était certain. Au nord, les hommes bêtes s'étaient multipliés et devenaient chaque jour plus audacieux, émergeant de leurs forêts pour reconquérir les terres que les hommes appelaient Ostland et Ostermark. Il n'y avait aucune autorité centralisée capable de s'opposer à eux, car la lignée des empereurs s'était depuis longtemps éteinte et les terres de l'Empire étaient divisées entre les Comtes Electeurs. Des bandes de guerriers du Chaos avaient été vues jusque dans les Collines Hurlantes, au nord d'Altdorf. Des hordes d'orques féroces, chassées de leurs refuges par la force grandissante du Chaos, se livraient librement au pillage.
Loin au nord, les portails qui divisent les mondes étaient saturés de puissance. L'ombre du Chaos se répandait vers le sud, avalant les désolations et les absorbant dans le Royaume du Chaos. Devant cette irrésistible marée progressaient les serviteurs du Chaos. Les monstres des Désolations Nordiques furent rejoints par des bandes de guerriers du Chaos venues du Pays des Trolls. Dans les forêts profondes de l'Empire, des hommes bêtes s'assemblèrent et se préparèrent pour la guerre. Entre la Haute Passe au nord de Praag et les Monts du Milieu émergea une horde maléfique, prête à accomplir les désirs des dieux du Chaos.
Quand vint l'automne, l'Empire sombra dans l'anarchie. Des milliers de gens moururent de faim. D'autres cherchèrent refuge dans les villes surpeuplées. Les fermes et les villages furent abandonnés aux bandes d'hommes bêtes, de guerriers du Chaos et autres bandits. Même dans la prospère région du Reikland, autour de Nuln et d'Altdorf, les choses allaient mal; les hommes bêtes écumaient les forêts et des navires furent attaqués et brûlés alors qu'ils naviguaient sur le Reik. Dans les rues, fanatiques et prophètes prêchaient une étrange rédemption. De nombreux citoyens désespérés les écoutaient et, croyant que le monde touchait à sa fin, rejoignaient les bandes de flagellants et de nihilistes. La sorcellerie, tout autant que les dieux du Chaos fut rendue responsable de ces malheurs et de nombreux adorateurs et autres agents du Chaos furent éliminés par les fanatiques (hélas, bien des innocents furent aussi conduits au bûcher ou noyés).
La horde du Chaos continua à se rassembler. On disait que c'était la plus vaste armée jamais vue dans le Vieux Monde. Certains l'estimèrent à plus de cent mille guerriers, et d'autres doublèrent, voire triplèrent ce chiffre. A Kislev, le plus septentrional des royaumes humains, le Tzar dépêcha des hommes pour chercher de l'aide au sud, prévoyant le moment où la horde avancerait vers lui. Le message atteignit Wolfenburg, où le comte d'Ostland résistait toujours, malgré les ravages que les hommes bêtes avaient effectués sur toutes les terres voisines. Le comte rangeait les dieux du Chaos parmi ses pires ennemis et il répondit immédiatement. Il ne lui fallut pas plus d'une semaine pour mener son armée vers le nord rejoindre celle du Tzar.
L'Empire sombrait dans l'anarchie. Des sorciers du Chaos émergèrent de leurs cachettes à la tête de bandes de serviteurs dévoyés et tentèrent de prendre le contrôle des gouvernements locaux. Certains, conduits au bord de la folie par la faim et les massacres, reconnurent la domination du Chaos et jurèrent allégeance aux dieux ténébreux. Les chasseurs de sorcières et les prêcheurs rallièrent le peuple contre les serviteurs du Chaos et les rues devinrent le théâtre de batailles rangées. A Nuln, le prêcheur Magnus rassembla de nombreux fidèles et, avec sa détermination et son bon sens, la ville fut finalement purgée des adorateurs du Chaos.
Alors que l'hiver s'abattait sur les terres du nord, l'armée du Chaos entama sa marche vers le sud. Le comte d'Ostland et toute l'armée de Kislev marchèrent à sa rencontre. Les deux forces s'affrontèrent entre les villes de Murmagrad et Chazask. Peu survécurent à la bataille pour faire un rapport au comte d'Ostland et à Kislev. La horde du Chaos sema la désolation dans la partie nord des territoires du Tzar avant de reprendre sa route vers le sud en longeant les Montagnes du Bord du Monde. Cette énorme armée franchit le Lynsk au printemps. Le reste des troupes régulières kislevites fut pris à revers et détruit en défendant les ponts. Au-delà du Lynsk, s'étendaient les terres de Kislev et la grande cité de Praag.
A Praag, le peuple se prépara à l'attaque. Des milliers de gens affluèrent dans la ville, apportant le bétail qu'ils avaient pu sauver. Ce fut insuffisant, et bientôt la famine frappa les habitants, sensibilisant nombre d'entre eux aux maladies de Nurgle, le Seigneur de la Déchéance. Les braves kislevites semèrent toutes les céréales qu'ils purent au sein même de la ville. A l'extérieur, la horde du Chaos établit son camp d'où les attaquants lancèrent quelques raids sans vraiment chercher à s'emparer de la cité, préférant attendre que l'épidémie fasse son œuvre. Le peuple de Praag repoussa les attaques attendant contre tout espoir l'arrivée d'une force de secours. Des rumeurs faisant état d'un nouveau chef héroïque parvinrent jusqu'aux : défenseurs, un homme appelé Magnus qui menait une armée pour les sauver.
Effectivement, les forces de Magnus grandissaient de jour en jour. Il constitua une armée pour le moins disparate : serviteurs loyaux de Sigmar, fanatiques aux yeux fous, citoyens ordinaires haïssant le Chaos ou soldats venus de toutes les provinces. Reconnaissant en Magnus un chef qu'ils pouvaient tous suivre, les comtes électeurs de l'Empire lui accordèrent leur soutien et le rejoignirent à la tête de leurs troupes. Bientôt, une immense armée marcha vers le nord. Mais l'avance était lente et chaque jour qui passait voyait le peuple de Praag s'affaiblir et l'espoir s'évanouir de son cœur. Enfin, après une féroce bataille dans les rues de la ville, Praag tomba durant l'hiver 2302. Magnus arrivait trop tard. Les avant gardes de cavalerie se trouvaient à une journée de marche de la ville, mais en vain. Le Chaos avait triomphé.
Avec la chute de Praag, un puissant vent noir souffla des Royaume du Chaos. Depuis le portail du Chaos, il déferla sur le Pays des Trolls et sur le nord de Kislev. Il siffla et hurla dans les rues de Praag. Où il soufflait, le Royaume du Chaos suivait, absorbant la terre des hommes. Les rues de Praag s'inclinèrent sous le souffle. Les pierres et les hommes se tordirent et devinrent un. Toute forme de vie se fondit dans le matériau même de la ville. Les âmes prisonnières du tourment hurlèrent à l'intérieur des pierres dénaturées de la cité. Des visages déformés émergeaient des murs. Des membres tordus sortaient du sol pavé. Des piliers grognaient avec des voix qui avaient autrefois appartenu à des êtres vivants. Praag devint un cauchemar, un avant-goût du terrible sort qui menaçait le Vieux Monde.
Quelques survivants parvinrent à s'échapper de Praag, se glissant entre les lignes des assiégeants au moment où les armées du Chaos lançaient l'assaut final. Ils rapportèrent la nouvelle de la chute de Praag à Kislev où le Tzar équipait en hâte une nouvelle armée. On prétend que lorsque Magnus apprit la nouvelle, il versa des larmes de sang et jura solennellement devant Sigmar de venger les horreurs commises en ce jour.
Après la chute de Praag, la horde du Chaos reprit son avance vers le sud, dépassant l'avant-garde de Magnus sans même s'en rendre compte. Les cavaliers, dont un grand nombre était kislevites, atteignirent bientôt la ville ravagée de Praag et purent constater avec horreur le terrible destin de ses habitants. Ils ne perdirent pas de temps et repartirent vers le sud à la poursuite de la horde du Chaos. Rapidement, ils retrouvèrent et détruisirent l'arrière-garde de l'armée du Chaos, composée essentiellement d'un ramassis de traînards et de bons à rien, des hommes bêtes qui s'étaient querellés avec des rivaux et qui avaient été laissés en arrière. Les humains déferlèrent sur cette troupe démoniaque avec une terrible férocité née de leur colère. Ce fut une victoire mineure, mais une victoire quand même. Pendant ce temps, le corps principal de la horde du Chaos continuait son avance vers Kislev, sans se douter qu'une armée humaine se trouvait à présent derrière lui.
Alors même que la cavalerie de Magnus se dirigeait vers Praag, l'armée principale de l'Empire et Magnus lui-même marchaient sur Kislev. Bien qu'espérant encore atteindre Praag à temps, ils avaient besoin de provisions pour poursuivre leur progression. Magnus espérait en acquérir, ainsi que de nouvelles troupes, avant de remonter vers le nord. En fait, ils arrivèrent à Kislev juste pour voir la horde du Chaos entourer la ville. Elle se déployait autour des remparts, ses bannières noires flottant sur les collines alentour. On pouvait voir les étendards des quatre dieux du Chaos là où campaient leurs champions. Les guerriers-du Chaos se tenaient en rangs serrés, attendant l'ordre d'avancer. Les sorciers se tenaient derrière eux ou chevauchaient parmi les troupes sur des monstres abominables. Les hommes bêtes se massaient bruyamment autour des bannières de leurs seigneurs, beuglant avidement dans leur excitation. Dominant cette masse puante se trouvaient d'immenses créatures à la tête difforme et horrible, dont il était impossible de dire s'il s'agissait de créatures mortelles ou de démons.
La bataille fut par la suite appelée les Portes de Kislev. Dans la ville, le Tzar supervisait la défense à la tête de sa nouvelle armée. Entraînés à la hâte et mal équipés, mais avec le courage du désespoir, les kislevites se préparèrent à repousser les assauts du Chaos. Avec eux se trouvaient de nombreux nains, venus de Karaz-a-Karak, la place forte appelée Pic Eternel. En dépit de l'agitation continuelle dans le royaume montagneux des nains, un contingent de ces fiers guerriers était venu en aide au Tzar. Ces vaillants alliés devaient, subir l'essentiel de l'assaut initial, et sans aucun doute, ce fut leur farouche détermination qui sauva la ville.
Pour la première attaque, les dieux ténébreux envoyèrent les hommes bêtes. Dans l'assaut furieux qui suivit, ces immondes créatures rejetèrent les kislevites des avant-postes de fortune qu'ils avaient établis. Les kislevites se retirèrent derrière les remparts de la ville. Les derniers à se mettre à l'abri furent les nains, dont la vaillante action d'arrière-garde avait tenu les hommes bêtes en échec. Alors que les seigneurs du Chaos se préparaient à lancer leur second assaut sur la ville, l'armée de Magnus parvint à la périphérie du camp ennemi. Ses troupes repoussèrent immédiatement les quelques serviteurs du Chaos qui s'y trouvaient et le corps de bataille du Chaos apprit rapidement l'existence de cette menace sur ses arrières. En hâte, il se divisa en deux, une partie de la horde continuant son assaut sur la ville pendant que l'autre pivotait pour affronter Magnus.
L'attaque de Magnus fut comme une vengeance divine. Avant que l'armée du Chaos n'ait eu le temps de se regrouper, il attaqua, repoussant un fort contingent d'hommes bêtes qui venait juste de se retirer du front. Les créatures furent prises de désespoir quand elles aperçurent l'armée humaine et elles n'opposèrent que peu de résistance avant de fuir. L'avance de Magnus l'emmena dans les rangs du Chaos. Des milliers de créatures furent éliminées et l'armée du Chaos ne parvint pas à ralentir la progression de Magnus.
Mais les forces du Chaos restaient considérables. Bien que Magnus ait repoussé des milliers d'ennemis, bien d'autres luttaient encore. Prise par surprise par cette attaque inopinée sur ses arrières, il avait fallu un certain temps pour que l'armée du Chaos se redéploie, mais finalement, sa supériorité numérique commença à l'emporter. L'avance de l'armée impériale fut stoppée et Magnus se retrouva bientôt encerclé. L'armée de l'Empire se regroupa en un cercle défensif.
Tout ceci était observé des remparts de la ville. Au début, les kislevites poussèrent de grandes acclamations en voyant les troupes du Chaos fuir dans toutes les directions. Puis les voix s'éteignirent quand l'armée impériale sembla immobilisée. Craignant que leurs sauveurs ne soient éliminés sous leurs yeux, les nains tentèrent une percée pour aider Magnus. Trois cents nains sortirent par la porte sud et se jetèrent sur les assiégeants. Mais les troupes du Chaos cernant Kislev étaient trop nombreuses et les nains furent repoussés avec de lourdes pertes. De ces trois cents braves qui avaient quitté Kislev, à peine la moitié revint.
La menace que représentait Magnus étant contrée, les forces du Chaos tournèrent de nouveau leur attention vers Kislev. Il devint évident aux défenseurs que l'assaut à venir était projeté pour emporter la ville. Les meilleures troupes du Chaos leur étaient opposées : des démons, des guerriers du Chaos, des sorciers chevauchant d'énormes monstres et des dragons ogres, immenses créatures réveillées par la tempête du Chaos. Les kislevites et les nains se préparèrent à l'assaut final sans grand espoir mais non sans détermination.
Ce fut au moment où l'armée du Chaos se préparait à attaquer que la fortune des alliés changea brutalement. L'avant-garde de cavalerie de Magnus, celle-là même qui avait atteint Praag trop tard pour sauver la ville, apparut sur le flanc nord de l'armée du Chaos. Ces cavaliers comprenaient des troupes de l'Empire mais aussi de nombreux kislevites, et le souvenir de ce qu'ils avaient vu à Praag était encore cruellement ancré dans leur mémoire. Avec une terrifiante férocité, ces guerriers se jetèrent sur l'armée du Chaos qui commença à vaciller face à leur implacable colère.
Magnus et son armée principale s'étaient retirés sur une colline basse où ils avaient enduré les attaques incessantes des hommes bêtes. De cette position, il vit aussitôt la soudaine confusion dans les rangs arrières de la horde du Chaos et réalisa que sa cavalerie était revenue du nord. Les troupes du Chaos remarquèrent la confusion derrière elles et commencèrent à paniquer. Rassemblant ses dernières forces, Magnus lança ses troupes à l'assaut.
Pendant ce temps dans la ville, les défenseurs qui observaient l'attaque de la cavalerie sur les hordes massées du Chaos virent les forces démoniaques commencer à plier. Les portes de la ville s'ouvrirent alors et les kislevites en jaillirent, fonçant vers leurs assiégeants. Les nains jurèrent un terrible serment de vengeance et se lancèrent sur l'armée du Chaos, traçant un sillon sanglant de leurs grandes haches et poussant des cris de guerre en Khazalid.
Attaquée par trois côtés, la horde du Chaos sombra dans la confusion. Les hommes bêtes se mirent à tourner en rond, courant ça et là, sans aucun ordre. Les guerriers du Chaos continuaient le combat mais ils étaient trop peu nombreux pour garnir tous les fronts. Lentement, l'armée du Chaos se désintégra. Les différentes bandes fuirent devant la furie humaine, et plusieurs furent rattrapées et annihilées. A la fin de la journée, la horde du Chaos était éparpillée et détruite. Des milliers de créatures gisaient sur le terrain.
A la suite de la bataille des Portes de Kislev, la vague du Chaos reflua. Les démons rejoignirent le Royaume du Chaos. Les ténèbres disparurent une nouvelle fois des terres qu'elles recouvraient. La cité de Praag fut rasée et reconstruite, mais elle resta néanmoins une ville hantée, où les morts ont un repos agité.
Magnus le Pieux, comme il fut appelé par la suite, devint Empereur et réunifia l'Empire. Les hommes bêtes furent chassés des forêts et les dernières parties d'Ostland et d'Ostermark encore sous la domination du Chaos furent libérées. Seuls le Pays des Trolls et les régions au-delà restèrent sous le contrôle du Chaos. La Grande Guerre du Chaos était terminée.
Finie également l'alliance entre les dieux du Chaos. Leurs rivalités les séparèrent encore. Peut-être s'étaient-ils satisfaits de tester les défenses du genre humain, car leurs véritables plans sont difficiles à comprendre.
Depuis deux cents ans, les armées du Chaos regroupent leurs forces dans les désolations. Au cœur de l'Empire, les adorateurs du Chaos ont repris leur œuvre secrète d'infiltration et de destruction. Partout, le Chaos se prépare patiemment pour sa prochaine tentative d'arracher le contrôle du Vieux Monde à ses seigneurs mortels... »

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