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Marienburg

Source : WJRF - Supplément V1 WJRF - Livre de Base, proposé par Elketeuanetep.

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Latitude : 69.65778 | Longitude : -44.59725

Marienburg

Cité (13 500 habitants).
Très riche (5) Centre de commerce
Wastelands, Wastelands.
Commerce, Gouvernement, Pêche, Contrebande, Construction navale, Textiles.
Garnison : 200 / Milice : 2500.
Ventes : 1800 / Achats : 9

 

Plus grand que tous les ports du Vieux Monde, Marienburg est naturellement le plus grand des centres de commerce du nord. Sa position, juste à l'embouchure du Reik, fait que toutes les marchandises venues du sud du Vieux Monde doivent transiter par la cité avant d'être dirigées vers Nuln, au sud et Kislev, à l'est. Il en va de même pour l'exportation puisque les marchandises, qui descendent le Talabec et le Reik, doivent passer par là avant d'être acheminées vers le sud du Vieux Monde, le Nouveau Monde, les Terres du Sud et même des contrées aussi éloignées que Cathay ou la Lustrianie.

La cité est construite à l'endroit où le puissant Reik coupe à travers l'ancien lit de rocs des côtes du nord pour se diviser et former un large delta. Au moment où il atteint Marienburg le Reik est le plus large de tous les fleuves du Vieux Monde ; de berge à berge, il mesure plus d'un kilomètre et demi. A Marienburg, le Reik rencontre une série de petites îles qui divisent son cours. La cité est bâtie sur ces îles qui sont reliées par de nombreux ponts. Une seule voie profonde a été maintenue ; elle se situe au sud de la cité là où se trouve la zone des docks, Les navires peuvent aisément emprunter ce canal, que ce soit vers le sud pour naviguer sur le Reik, ou vers le nord pour gagner la mer ; à moins qu'ils n'aient l'intention de faire halte à l'un des nombreux ports de la cité. Un unique pont traverse le canal principal, le Grand Pont, élevé à partir d'une solide tour de pierre, au sud et traversant jusqu'à une colline rocheuse de l'autre côté. On monte pour accéder au pont par une route tortueuse qui s'enroule à l'extérieur de la tour. C'est une construction particulièrement admirée par les voyageurs. Elle est célèbre dans tout le Vieux Monde.

La cité elle-même, se distingue par la beauté de ses maisons dont la plupart sont de véritables forteresses qui appartiennent aux aristocrates mercantiles et aux aventuriers marchands qui dirigent la cité. Marienburg accueille également la plus grande des communautés commerçantes des Elfes des Mers, laquelle compte environ 500 Elfes. Cette communauté Elfique est plus ou moins autonome elle applique ses propres lois, entretient sa propre milice. Et les autorités ne voient pas d'inconvénients laisser les Elfes s'occuper de leurs propres affaires compte tenu des richesses que leurs négoces apportent à la ville.

Marienburg est une cité riche, cosmopolite où tout respire l'abondance et le bienêtre. Derrière ses murs blanchis par le sel marin, s'abrite le temple principal de Manann, le Dieu de la Mer. C'est un bâtiment de haute taille dont la décoration a été assurée par les meilleurs travailleurs de la pierre et du bois de la cité. (Cf. Religions et Croyances). Mais, dans une cité si ouverte, il n'est que trop facile pour les serviteurs du Chaos de se dissimuler et de perpétrer leurs actes maléfiques et leur crédo infâme.

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Marienburg, la cité des marchands

Marienburg est une cité d'îles, de ponts et de canaux. Les voyageurs, qui arrivent par la mer ou à travers les marais par le Reik, sont tout d'abord frappés par la manière dont elle semble émerger lentement des eaux tel un monstre marin, indifférente à ce qui l'entoure, parfaitement protégée par l'énorme muraille du Vloedmuur. C'est ensuite l'incroyable entassement de bâtiments qui retient l'attention : chaque mètre carré des îles disparaît sous les maisons, les boutiques ou les entrepôts et ces constructions montent même à l'assaut des ponts. Enfin, le nouvel arrivant ne manque pas d'être "frappé", quand il navigue sur les canaux de la ville, sous les ponts ou les fenêtres en surplomb, par la nécessité de se munir d'un solide parasol.

Les îles de Marienburg sont les vestiges des terres qui accueillaient l'antique port des Elfes des Mers, Sith Rionnasc'namishathir, la "Forteresse de la Gemme-Etoile sur la Côte Sablonneuse", et le Vloedmuur ne fait d'ailleurs que suivre les contours de la muraille elfe disparue. A l'arrivée de l'Homme, seules quelques ruines pointaient encore en surface mais les fondations antiques allaient servir d'assises aux constructions futures. Personne ne sait vraiment pourquoi ces îles ont survécu alors que les eaux du marais ont englouti presque toutes les terres environnantes, mais certains érudits du Collège de Navigation et Magie Marine ont supposé que la Magie Haute des Elfes devait y être pour quelque chose, des runes inconnues ayant été retrouvées dans les souterrains les plus profonds.

De nos jours, la plupart des îles s'élèvent à cinq, six mètres au-dessus des canaux (seulement trois mètres à marée haute et encore moins pour les marées d'équinoxe) et ne sont menacées que par les inondations les plus graves. Les plus hautes se trouvent dans les parties les plus riches et anciennes de la cité, Oudgeldwijk, les quartiers du Temple et de l'Université, ou Guilderveld. Quand on s'éloigne du centre et qu'on s'aventure dans les quartiers pauvres près des murs, à Doodkanaal ou dans les Plats, les îles n'émergent plus de l'eau que de quelques pieds et les inondations frappent au moins une fois par an.

Pendant ses mille premières années d'existence, Marienburg avait cessé d'être un simple refuge pour devenir un port de pêche, puis une grande place commerciale. Ses habitants avaient maçonné les rives des îles, élevant des quais de pierre et remplissant l'intérieur de terre et de rocs. Les familles nobles dépensaient des sommes incroyables pour gagner un pied ou deux d'élévation, chaque nouvelle couche signalant à tous leur fortune et leur puissance. Régulièrement, quand les murs périphériques s'étaient suffisamment élevés pour justifier un nouveau remplissage de l'intérieur, les Barons de Westerland ordonnaient la destruction de tous les bâtiments et leur reconstruction sur la nouvelle surface. Ces ordres imposaient aussi de combler toutes les pièces sous la surface, mais nombre de propriétaires esquivaient cette obligation et bâtissaient les nouvelles constructions au-dessus des salles condamnées. En conséquence, beaucoup de bâtiments de Marienburg comprennent sous-sol et sous-sous-sol, les divers niveaux souterrains pouvant être encore utilisés, murés et oubliés depuis longtemps, ou reliés entre eux par des réseaux de tunnels datant d'une époque ou une autre. La plupart de ces volumes souterrains servent un usage légitime (légitime aux yeux d'un Marienbourgeois en tous cas) mais beaucoup d'entre eux sont des routes ou des caches secrètes fréquentées par les contrebandiers, criminels et sectateurs (qui y pénètrent grâce aux portes oubliées ou dissimulées des citernes et des conduits de l'antique système de drainage des inondations).

Les grandes avenues de Marienburg sont ses canaux où se pressent toutes sortes de bateaux. L'artère la plus grande est le Rijksweg, le cours principal du Reik qui coupe la cité en deux et accueille l'essentiel du trafic. Un de ses bras, le Bruynwater, coule entre les îles du Suiddock et permet d'accéder aux quais les plus fréquentés de la ville. Au nord, le canal Noordmuur est la route habituelle de ceux qui ont à faire dans les quartiers commerciaux ou gouvernementaux de cette partie de Marienburg car il permet d'éviter le Rijksweg toujours fort encombré. Le canal le plus au sud est son opposé à tout point de vue : le Doodkanaal ou "Canal mort" est une voie d'eau stagnante et malodorante gorgée d'ordures et parfois de cadavres. Les vapeurs puantes qui s'en élèvent lui assurent une affreuse réputation et seuls les plus pauvres ou les proscrits acceptent de vivre sur ses berges.

Des dizaines d'autres canaux serpentent entre les îles et certains sont si petits qu'ils ne figurent même pas sur les cartes de la cité. Ces étroites ruelles aquatiques desservent les courettes arrières de certaines entreprises ou résidences, voire quelques lagons privés cachés par les toits en surplomb. Un étranger peut très facilement se perdre dans le dédale de ces voies d'eaux qui ont bien reçu des noms mais pas de pancartes. La plupart des visiteurs choisissent donc de louer un des nombreux fiacres d'eau de la ville. Nage et canotage sont ici des compétences communes et une plaisanterie impériale prétend même que "aucun Marienbourgeois n'ira jamais là où il ne risque pas de se mouiller en chemin."

Des escaliers taillés dans le roc de ces îles, ou construits en bois dans les quartiers les plus pauvres, permettent d'accéder aux quais et aux canaux. Certains, comme la Grande Courbe sur le côté Reik du Quartier du Palais, sont larges et et majestueux et des centaines de personnes s'y côtoient à chaque heure du jour. D'autres, dans les vieux quartiers comme le Suiddock ou les ensembles de de taudis sur le Doodkanaal, ne sont rien autre qu'une entaille dans le roc tout juste assez large pour un homme. Mal éclairés et hors de vue, ces étroits passages deviennent souvent des pièges mortels pour ceux qui se sont fait un ennemi ou deux.

Dans une cité bâtie sur un archipel entouré de marais, l'espace est naturellement un bien fort recherché. Les Marienbourgeois, champions de l'opportunisme, ont construit partout où le moindre mètre carré était disponible. Les toits à pignons de leurs étroites maisons coiffent bien souvent trois ou quatre étages et les surplombs sur les rues ou les canaux sont tellement importants que quantité de bâtiments semblent sur le point de s'écrouler. Les nombreux ponts qui relient les îles ont, de même, été envahis par les bâtisseurs avides d'espace : des constructions s'accrochent sur leurs flancs quand elles ne mordent pas sur le manteau lui-même. Certaines de ces "communes sur ponts" existent depuis si longtemps qu'elles constituent des circonscriptions reconnues, avec leurs propres édiles, leurs propres personnalités et leurs codes municipaux inextricables. Une ou deux, comme le Pont Trois-Penny, se sont même fait un nom en dehors des Wastelands.

La loi exige cependant que deux ponts de la cité restent dégagés. Le premier est le Niederbrug, la seule voie terrestre entre Haute Toir et les principales îles du Suiddock. L'autre est plus célèbre encore : le Hoogbrug qui traverse le Reik de l'Île de Haute Tour au Quartier du Palais sur des arches assez hautes pour laisser passer un navire de haute mer. Ce pont se termine à chaque extrémité par une tour supportant une rampe extérieure en spirale, une rampe assez large pour que deux attelages importants s'y croisent sans problème. Si l'on excepte les bacs, les péniches et la natation, le Pont Hoogbrug est le seul lien entre les moitiés sud et nord de la cité, et le Directorat refuse de voir le moindre obstacle ralentir le flux du commerce, ou les troupes qui vont mater une émeute dans le Suiddock.

Aucune loi n'interdit particulièrement la construction sur le Pont Tournant Draaienbrug, une merveille technique pivotant sur un pilier central pour laisser passer les navires qui descendent le Reik jusqu'au Suiddock. Plusieurs constructions sauvages se sont déjà écroulées dans le Reik et la plupart des gens sont désormais bien convaincus que vivre ici n'est pas une bonne idée. Quelques escrocs continuent cependant de proposer des permis de construire sur le Draaienbrug aux nouveaux arrivants.

L'énorme muraille du Vloedmuur entoure la cité comme les ailes d'une mère poule ses poussins. C'est la principale protection de la ville contre les inondations dues aux marées et les attaques maritimes ou terrestres. Construite sur les fondations de l'ancienne forteresse elfe, elle court sur des kilomètres tout autour de Marienburg, mais le Directorat a surtout concentré ses investissements à l'entrée et à la sortie du Reik, et aux portes d'Oostenpoort et de Westenpoort.

Des remparts de pierre et deux grosses tours rondes encadrent l'entrée du Reik, généralement appelée Strompoort. En cas d'urgence, les officiers qui ont la charge de ces tours peuvent ordonner de relever les énormes chaînes déposées au fond de la voie d'eau. En une demi-heure, une barrière de métal interdit le passage aux navires qui descendent le fleuve et les canons qui arment les tours peuvent infliger de terribles dégâts aux vaisseaux ainsi piégés.

A l'autre extrémité de la ville, là où commence la Manaanspoort Zee, la vaste entrée de la rade de Marienburg est surtout gardée par la forteresse-prison de l'Île de Rijker et ses canons et catapultes incendiaires. Les tours du Vloedmuur sont ici plus petites et les murailles surtout destinées à la protection des ports de Manaanshaven et Elfeville, qui abritent des navires et des troupes essentiels à la défense de Marienburg.

Entre Strompoort et l'Île de Rijker, percé seulement par les portes-forteresses d'Oostenpoort et Westenpoort, le Vloedmuur ressemble plutôt à une grosse digue où se mélangent terre, roc et bois, une digue constamment renforcée ou reconstruite. Des tunnels revêtus de briques percent celle-ci sous chacune des tours de guet de pierre.

Quand les marées deviennent dangereusement hautes, ceux qui vivent près des murs peuvent entendre le battement sourd des pompes construites par les nains qui rejettent l'eau dans le marais. Chaque extrémité est fermée par une herse de fer pour interdire toute entrée par le marais et les gardiens des lampes de la cité patrouillent régulièrement sur la palissade de bois au sommet du Vloedmuur.

Marienburg

Les gens de Marienburg et leur argent

Les préjugés des nouveaux arrivants dans les Wastelands ou à Marienburg faussent souvent leur perception de la population locale. C'est particulièrement vrai dans le cas des Impériaux qui ont du mal à pardonner aux Marienbourgeois leur sécession. L'erreur la plus répandue consiste à mettre dans le même sac Wastelandais et Marienbourgeois. Si l'on considère que le recensement de 2500 C.I. a comptabilité 135.000 foyers à Marienburg contre seulement 15.000 dans le reste des Wastelands, cette erreur est bien compréhensible. Les Wastelandais sont pourtant beaucoup plus conservateur et beaucoup moins accueillant envers les étrangers que leurs cousins de la cité qui accueillent toujours à bras ouverts les sources potentielles de profits.

Les lieux communs impériaux décrivent le Marienbourgeois typique comme un redoutable escroc capable de vendre de la neige à un kislévite ou son propre vin à un tiléen. Les documents de Marienburg sont censés être infestés de paragraphes en petits caractères; tous les contrats comportent, dit-on, des clauses d'annulation sans dédit et chaque tope-là s'accompagne de doigts croisés dans le dos du partenaire marienbourgeois. Mieux vaudrait, d'après la rumeur, renoncer d'emblée à tous ses biens plutôt que d'entrer en affaires avec un citoyen de Marienburg.

Comme tous les stéréotypes, celui-ci n'est bien sûr qu'exagération, des exagérations que les Marienbourgeois ne font d'ailleurs rien pour combattre, une telle réputation pouvant parfois leur donner l'avantage dans leurs affaires. Quoi qu'il en soit, Marienburg vit par et pour le commerce, et la volonté de réussite tend à faire de presque tous ses citoyens d'avides marchands de tapis.

Naturellement, le Marienbourgeois - et dans une moindre mesure le Wastelandais - voit les choses différemment. Il veille avant tout à ses intérêts et compte bien que ses partenaires feront de même. Les affaires sont les affaires et s'il ne jette pas sur le guilder qui passe, c'est quelqu'un d'autre qui en profitera. La pauvreté des terres environnantes explique peut-être cette mentalité : dans une région si désolée, les Marienbourgeois ne pouvaient accéder aux conforts de la vie que par le commerce. Avec le temps, il est devenu un mode de vie.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que les citoyens de Marienburg soient toujours très occupés ou en déplacement. Une nouvelle affaire les attend toujours quelque part. Leurs voisins de l'Empire ou de Bretonnie prétendent, en ne plaisantant qu'à moitié, que si le Marienbourgeois se presse autant, c'est qu'il ne veut pas être rattrapé par le dernier pigeon qu'il a plumé. Cela n'empêche pas les Marienbourgeois de considérer avec une tolérance amusée les bouffons guindés de Bretonnie et les aristocrates impériaux vêtus de noir et d'angoisse : ils savent bien qui l'emportera quand viendra le temps des affaires sérieuses.

Les Wastelandais utilisent un calendrier fondamentalement identique à celui de l'Empire. Les semaines durent huit jours et il y a quatre cents jours dans l'année ainsi que six jours intercalaires. Hommage à la fierté régionale ou pied de nez à l'Empire, le sixième jour, Konigstag (jour du Roi), a été rebaptisé Guilstag (jour de la Guilde), par le conseil de la cité. Les deux noms sont en fait utilisés indifféremment par les Marienboureois, à la confusion des visiteurs impériaux.

La monnaie respecte elle aussi le modèle impérial. La cité frappe ses propres pièces sous la Résidence du Staadtholder et celles-ci font référence partout dans le Vieux Monde. Les pièces de Marienburg sont frappées du symbole de la cité sur l'avers (une sirène tenant une bourse dans une main et un épée dans l'autre) et de leur valeur et année d'émission sur le revers.

La pièce d'or est appelée Guilder, en hommage au conseil des guildes qui dirige Marienburg. C'est l'équivalent exact de la Couronne Impériale. Son abréviation standard est "Gu" et "7Gu 15/5" représentent donc sept Guilders, quinze Pistoles d'Argent et cinq Sous. Le Directorat préfère, pour ne pas compliquer les choses, respecter le système de compte habituel de l'Empire, même si les changeurs patriotiques n'hésitent pas a prétendre que c'est en fait l'Empire qui prend exemple sur Marienburg.

Marienburg est une cité cosmopolite et ses citoyens sont habitués aux monnaies étrangères. La plupart des marchands et boutiquiers acceptent les pièces de toutes origines à pleine valeur, après les avoir généralement pesées soigneusement. Certains voyageurs mal informés insistent cependant pour changer leurs espèces auprès d'un banquier ou d'un orfèvre. Le changeur se contente alors de sourire et de servir les classiques l9pa sur la Couronne (puisque les victimes sont le plus souvent originaires de l'Empire) moins 10% pour frais d'opération.

Les Marienbourgeois parlent le Reikspiel sur un rythme rapide et saccadé, un accent qui permet de les distinguer facilement de leurs cousins impériaux. Les voyelles s'allongent et les phrases s'accentuent en un battement monotone. Plus expressifs que les Impériaux, les habitants du Pays Perdu parlent beaucoup avec leurs mains et pointent souvent leur interlocuteur du doigt pour souligner leurs propos. Ils ne se perdent pourtant pas en mots inutiles, comme peuvent le faire les bavards Tiléens ou Bretonniens. Les Marienbourgeois ont la réputation d'en venir tout de suite aux faits - point par point - à grands coups de doigts dans la poitrine de leurs vis-à-vis.

Si l'on met de côté leur respect du divin précepte d'Hændryk "Gagne vite de l'argent!", les Wastelandais sont des adeptes de l'humour pince-sans-rire et particulièrement enclins à percer les baudruches. Leur sens de la dérision ne vise pas que les étrangers : Marienburg accueille un théâtre plein de vie, et l'art de la satire et de la farce y obtient même les faveurs de ses victimes. Plus d'un sujet de l'Empire a déjà exprimé son mépris pour cette attitude de "petits rigolos" mais les Marienbourgeois sourient de cette étiquette, un sourire qui ne disparaît pas quand ils visitent leur banque.

Histoire

Tous les documents concernant les origines de Marienburg ont disparu dans un lointain passé. Guerres, incendies, inondations et rats, et même le culte de Manaan, ont rivalisé d'efforts pour obscurcir le passé. Il ne nous est guère parvenu que des récits de tavernes et des hypothèses éclairées des érudits occidentaux, établies à partir de quelques manuscrits pulvérulents.

Les Marienbourgeois ont l'esprit pratique : la cité existe, et cela suffit. Tant qu'on peut y gagner de l'argent, son existence passée n'intéresse guère ses habitants ordinaires. Pourtant, la plupart des poulbots se font un plaisir de vendre aux visiteurs la carte du trésor secrète de Marius, ou celle de la cave où le culte de Manaan cachait ses reliques pendant l'occupation bretonnienne. En dépit des couches accumulées d'inventions frauduleuses, quelques faits exacts de l'histoire de la cité sont cependant connus [...]

Deux facteurs clés ont marqué le début de l'histoire de Marienburg : l'amour grandissant de ses habitants pour la mer et leurs contacts, guerriers ou commerciaux, avec les nordiques. La Manaanspoort Zee était la mine d'or de Marienburg - ses réserves apparemment inépuisables de poissons fournissaient un surplus qui était salé et exporté vers les villes et les cités de l'intérieur en plein essor, tandis que le Roi de Jutonsryk (et, plus tard, les Barons de Westerland) bénéficiait d'un monopole sur la production du sel et son exportation. Le commerce du sel était en fait si profitable que les plus anciennes lois impériales contre la contrebande lui sont entièrement consacrées. La contrebande de sel était frappée d'emprisonnement à perpétuité dans les oubliettes du Baron.

Mais l'éclat d'or attire souvent des regards avides. De l'autre côté de la Mer des Griffes, les jarls nordiques enviaient la richesse croissante du sud. Ils décidèrent de s'en emparer d'un seul coup plutôt que de continuer à lui sacrifier leur ambre et leurs fourrures. C'est en 632 C.I. que les premiers pillards firent leur apparition; leurs drakkars à tête de dragon apportaient la terreur sur les côtes du Vieux Monde.

Dans la bibliothèque du Temple de Véréna, un antique journal intime traduit la peur qu'inspiraient les raids nordiques : "Compatissante Shallya," supplie l'auteur inconnu, "épargne-nous la fureur des nordiques!". La déesse n'a pas dû l'entendre car c'est cette année-là que Marienburg fut pour la première fois pillée et incendiée, ce qui allait se reproduire trois fois encore au cours des 1200 années suivantes.

Les Marienbourgeois n'avaient pas subi sans réagir. En étudiant les drakkars capturés, ils avaient appris comment construire leurs propres vaisseaux de pleine mer, et tenté à de multiples reprises de combattre l'ennemi sur son propre terrain. Ils l'emportaient parfois, ou échouaient. Dans ce dernier cas, les Barons acceptaient alors de s'acquitter d'un lourd tribut, généralement de l'or, en échange de la paix, une paix qui durait jusqu'à ce que les jarls décident d'accroître leurs prétentions. Quand les Marienbourgeois étaient vainqueurs, ils imposaient le commerce plutôt qu'un tribut. Les Marienbourgeois cherchaient ainsi à rendre les nordiques dépendant de leurs exportations de luxe, à les convaincre que les échanges de la paix rapportaient plus que les massacres de la guerre.

Tout cela n'avait fait qu'accroître l'attachement des Marienbourgeois pour la mer. Forts d'une confiance nouvellement acquise, ils se mirent à explorer les côtes du Vieux Monde, et à commercer avec les villes et les cités de Bretonnie, d'Estalie et de Tilée. Ils franchirent même la Mer des Griffes pour signer des traités commerciaux avec les ports d'Albion, et s'aventurèrent dans le sud pour ramener soies et épices des lointains pays d'Arabie et d'Ind.

Durant les siècles qui suivirent, la Baronnie du Westerland prospéra. Les attaques des Norses furent repoussées, et un traité fut conclu à l'Althing de Traktatsey en 765 C.I.; les Norses venaient maintenant pour commercer plutôt que pour piller. Un mariage dynastique avec Duc de Moussillon en 936 C.I. amena de bonnes connections sur la route de Grismerie-Ois-Pâles Soeurs allant à l'océan, coupant à travers la Baronnie de L'Anguille, avec qui Moussillon était en guerre à l'époque. En 1087 C.I., un traité fut conclu avec les royaumes de l'est d'Albion, et Marienburg s'établit comme un port majeur du nord du Vieux Monde.

Le commerce était tout d'abord dirigé par les nobles familles des Wastelands. Traditionnellement proches du peuple, les aristocrates n'hésitaient pas à travailler aux côtés de leurs vilains. Mais avec la mode impériale, ils allaient aussi adopter les coutumes de l'Empire et le mépris du commerce, une activité de roturier.

Ce n'était pas un bon calcul. Les nouveaux commerçants les remplacèrent avec tant de brio que la richesse des maisons marchandes éclipsa bientôt celle des familles nobles. Ces parvenus devinrent même souvent les créanciers des familles aristocratiques en difficulté.

A l'Âge des Trois Empereurs, les entrepreneurs de la classe moyenne avaient acquis une telle influence qu'ils pouvaient exiger, et obtenir, des sièges au conseil du Baron, le Stadsraad, jusque-là strictement réservé au clergé et à la noblesse. Ils allaient confirmer leur importance en organisant la résistance populaire contre l'occupant bretonnien, tandis que le Baron et ses nobles étaient piégés à Rijker.

Le Baron Roelandius van Buik avait tout d'abord opposé un refus catégorique : "Admettre des gens du commun au gouvernement ? Autant remettre au Chaos les clés du Vieux Monde !" L'association des Marchands avait alors fait appel à ses meilleurs sentiments en évoquant diverses hypothèques échues sur des résidences de la noblesse, le nouveau palais du Baron y compris. N'ayant pas envie de retourner dans son sinistre château de Rijker, et encore moins d'y retrouver ses pairs dépossédés, le Baron van Buik avait cédé en échange d'une renégociation des prêts.

L'évènement le plus décisif de l'histoire de Marienburg se produit sans doute en 2150 C.I., quand on aperçut un étrange vaisseau approchant la Manaanspoort Zee. Sans être à priori hostile, ce navire de conception étrangère avait incité le Baron Matteus van Hoogmans à dépêcher quatre de ses navires pour déterminer les intentions des arrivants. Le lendemain, la méfiance s'était transformée en liesse : le clipper Lughsoll-Siaisullainn - "Gemme-Etoile-sur-Mer" - entrait dans le port de Marienburg, escorté par les quatre caraques et salué par une joyeuse canonnade. Les elfes des mers étaient revenus dans leur ancien port.

Le Baron van Hoogmans avait immédiatement compris quelle fantastique opportunité lui tombait du ciel et les tractations avec le Maître des Vagues elfes, Sullandiel Commerce-au-loin, avaient commencé sur-le-champ. Une équipe de négociateur, comprenant le Baron en personne, le grand prêtre d'Hændryk et les chefs des grandes maisons marchandes, avait discuté sans relâche pendant deux semaines avec le capitaine et les officiers de la Lughsoll, pour finalement livrer le résultat de leur travail : le Traité de Commerce et d'Amitié.

Avec ce coup, aucune cité ne pouvait plus contester à Marienburg le titre de premier port du Vieux Monde.

Marienburg allait entrer en crise, comme le reste du monde, pendant l'Incursion du Chaos de 2301 C.I. Les derniers Barons de Westerland furent la famille van der Maacht, une jeune branche de la maison des dirigeants du Nordland. En 2302 C.I., le dernier de la lignée, le Graf Paulus van der Maacht, mourut dans une bataille alors qu'il servait dans l'armée de Magnus le Pieux à Kislev. Il ne laissa aucun héritier, n'ayant que quinze ans et pas encore marié. Dès la fin de la guerre, Des candidats pour la Baronnie furent immédiatement proposés par le Nordland et le Talabecland, et en un mois l'Empereur reçu des pétitions de pratiquement chaque maison noble de L'Empire. Tout le monde voulait contrôler Marienburg, car celui qui contrôle Marienburg contrôle pratiquement tout le commerce de L'Empire.

Les arguments pour obtenir la Baronnie de Westerland étaient extrêmement divers; troisièmes cousins par alliance, grand-neveux au cinquième degré - tout lien distant ou douteux que les généalogistes pouvaient découvrir ou inventer. Les avocats travaillaient à plein temps pour tenter d'éclaircir tous ces liens et ces arguments, et les espions ramenaient d'inquiétants rapports; certaines provinces s'armaient en secret, au cas où elles ne réussiraient pas.

Magnus vit le danger : si certaines des grandes familles nobles s'estimaient lésées, les guerres civiles auxquelles il avait eu tant de peine à mettre fin risquaient de flamber à nouveau. Au beau milieu d'une nuit de printemps, Magnus allait recevoir une nouvelle délégation : ce n'était pas un autre clan de nobles impériaux mais un comité représentant les plus riches marchands de Marienburg. La légende dit que ce fut que trois hommes vinrent dans la salle du trône de Magnus le Pieux. Ils n'étaient pas vêtus des soies et des fourrures raffinées des nobles, et ils n'avaient pas avec eux des hordes d'avocats et de larbins, pas de cadeaux et de pots-de-vin extravagants. Mais cependant, l'Empereur les reçu, et ils discutèrent toute la nuit. Les noms de ces trois hommes étaient Jan Koopmans, Pieter Winkler et Thijs van Onderzoeker. Chacun était le chef d'une puissante famille marchande de Marienburg, et ils avaient été élus par les marchands et Bourgmestres de la cité pour présenter à l'Empereur une proposition d'affaires.

La situation de Westerland, dirent-ils, menaçait la stabilité de L'Empire. Sous son unité nouvelle, les schismes et dissensions de l'Âge des Guerres menaçaient toujours. Sans un successeur clairement défini, l'Empereur serait forcé de choisir parmi les diverses revendications venues de tout L'Empire. Qu'importe son choix, de nombreuses factions seraient déçues; et leur déception pouvait facilement détruire la nouvelle paix si fragile. Mais, dirent les Marienbourgeois, ils avaient la solution au problème de l'Empereur.

Ils proposèrent qu'aucun nouveau Baron de Westerland ne soit désigné; ainsi, l'Empereur n'aurait pas à favoriser une maison noble et aliéner d'autres. A la place d'un Baron, le gouvernement de la province serait entre les mains d'un Conseil composé des princes marchands de Marienburg. Après tout, dirent-ils, qui de mieux pour diriger un grand port marchand que les marchands eux-mêmes ? Pour L'Empire, rien ne changerait; les impôts seraient collectés comme d'habitude, les obligations militaires seraient remplies, le commerce continuerait, et ainsi de suite. La seule différence serait que l'Empereur n'aurait pas à s'occuper du problème diplomatique de la succession du Baron.

Selon la légende, l'Empereur pria intensément pendant trois jours. Pour finir, il accepta la proposition et décréta que la Baronnie n'existait plus, que les marchands prenaient les rênes du pouvoir. Tout semblait en ordre et les choses se passaient si bien que les Empereurs suivants considérèrent la situation marienbourgeoise comme réglée et n'y pensèrent plus. 

Source : WJRF - Supplément V1 WJRF - Marienburg à vau-l'eau
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