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Magritta

Source : Casus Belli Magazine - Casus Belli - Oiseau de proie, oiseau de haine, proposé par Fenryll.

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Latitude : 47.28817 | Longitude : -87.68667

Magritta

Cité (12 000 habitants).
Très riche (5) Centre de commerce
Estalie.
Commerce.
Garnison : 600 / Milice : 2500.
Ventes : 12000 / Achats : 6

 

La cité de Magritta est un grand port construit dans un site naturel aux eaux profondes, dans la Baie de la Sérénité. Sa réputation de port accueillant, alliée à la diversité de ses marchés - capables de traiter à peu près toutes les cargaisons - y attirent de nombreux marchands venus de toutes les régions du monde. Les quais sont généralement très fréquentés et dans la diversité des marchands du Vieux Monde, on peut parfois découvrir des voiles étranges d'un vaisseau arabe ou d'autres, encore plus exotiques. La bonne réputation de Magritta est consolidée, encore, par le fait qu'aucun pirate n'y est toléré ; les Magrittains sont très présents dans la mer du sud.

La Baie de la Sérénité forme une forteresse naturelle et les Magrittains contrôlent toute la région environnante y compris les deux caps jumeaux où deux forteresses massives gardent l'entrée du port et servent de postes de guet.

Les marchands de Magritta font le commerce des marchandises venues du nord, tout comme leurs propres produits locaux, y compris l'argent extrait des montagnes Abasko qui se trouvent à l'est. L'étendue du commerce méridional de Magritta est fortement enviée par les Cités-Souveraines de Tilée qui se plaisent à se qualifier de marchands-aventuriers.

Il y a de fréquentes escarmouches entre ces cités rivales. Pour protéger leur commerce, les Magrittains entretiennent une marine puissante. Ils engagent souvent des navires et des équipages du Nord pour combattre aux côtés de leurs infatigables galions. Les navires hostiles sont impitoyablement envoyés par le fond alors que les pirates sont pourchassés et leurs équipages ramenés pour être exécutés en place publique.

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Magritta, la ville au fond de la baie

Les marins en parlent comme d'un grand port commercial et les disciples de Myrmidia la présentent comme le plus haut lieu de pèlerinage, mais, pour la plupart des habitants de l'Empire, ce nom n'évoque qu'une lointaine cité du sud où, sans doute, ils n'iront jamais. 

La première chose qui frappe le voyageur arrivant par bateau sont les deux forteresses jumelles gardant le golfe encaissé entre la mer du Sud, et la baie de la Sérénité. Les murailles sont si hautes et le passage si étroit que le soleil n'y entre qu'à son zénith. Là-haut, tout là-haut, se découpent les merlons qui sont autant de gargouilles aux yeux fixant les navires et aux bouches destinées à cracher huile bouillante ou feu grégeois...

Passé le golfe, on entre dans la baie de la Sérénité au fond de laquelle est établie Magritta, (voir livret de règles P.272). Cette baie, une véritable petite mer intérieure, est pour beaucoup dans l'essor irrésistible de Magritta et sa position dominante au sein des Royaumes Estaliens. Pour se protéger des tempêtes et des pirates de toutes les nationalités qui sévissent dans la région, des bateaux de toutes provenances ont pris l'habitude d'y mouiller en grand nombre, faisant de fait de Magritta un grand port commercial, véritable point de rendez-vous entre le nord et le sud. Ainsi la majeure partie du commerce entre le Vieux Monde et l'Arabie transite par-là, malgré tous les efforts des Tiléens pour récupérer ce fructueux négoce. 

Bien à l'abri derrière ses forteresses jumelles, gardée sur ses arrières par des défenses naturelles, la ville de Magritta, contrairement aux cités de l'Empire, s'est affranchie, de ses anciennes murailles qui ne sont plus entretenues, et tombent en ruine, quand elles ne servent pas à construire de nouvelles maisons.

Le centre de Magritta, la "vieille ville", l'ancienne cité fortifiée cisaillée en tous sens par des ruelles, sinueuses plongées dans les ténèbres par d'innombrables encorbellements, est délaissée au profit des collines, plantées d'oliviers où les maisons sont plus grandes, plus lumineuses, et les rues bien plus larges. La plupart des maisons de la nouvelle ville ne possède pas d'étage, en réaction à l'édit rédigé par un ancien roi à la suite de l'incendie de son palais : toutes les maisons assez vastes, en pratique, toutes celles de plus d'un étage, devaient tenir plusieurs pièces à la disposition du roi, afin qu'il puisse y loger sa suite et ses fonctionnaires. Cet édit n'ayant jamais été levé, la population s'est mise à construire des maisons, sans étage, des "maisons de malice". 

La plupart des édifices sont construits en torchis et en brique. Seules les demeures des nobles et riches bourgeois ont une façade en pierre. Toutes les fenêtres sont garnies de barreaux, de fer, mesure de protection, plus contre les visites galantes que contre les rôdeurs (voir plus loin le chapitre Honneur, orgueil et fierté).

Le côté sombre

La vieille ville comprend les entrepôts, la prison, le Grand Marché, le quartier arabe et celui du port. Ce dernier, un lieu cosmopolite où la plupart des étrangers sont logés, est peu fréquenté par les Estaliens, du moins ouvertement. On y trouve tous les artisanats liés aux chantiers navals, des vendeurs de cartes au trésor, des poissonneries, des auberges, des tavernes, des salles de jeu et des maisons de très grande tolérance. La milice de Magritta n'y met que rarement les pieds, laissant mercenaires et malandrins régler leurs comptes entre eux.

Du port à la prison, il n'y a littéralement qu'un pas car c'est l'ancien donjon de Magritta qui sert de geôle.

La justice magrittaine est très répressive, elle garrotte, écorche, écartèle, mutile ou condamne aux travaux forcés à perpétuité dans les mines d'argent. Le seul moyen d'échapper à de tels sorts est de commuer la peine en temps de prison, ce qui est toujours accepté par le tribunal pour peu que le condamné puisse payer son "séjour". Les nobles et les marchands en disgrâce s'offrent ainsi des appartements au luxe princier. Les autres, ceux dont les familles se ruinent pour cela, croupissent dans des cellules collectives de cinquante personnes où règlements de comptes et assassinats sont fréquents. Peu nombreux sont ceux qui en sortent un jour et ceux-là, restent généralement dans la vieille ville, pour ne pas exposer leur déshonneur à la populace et viennent, à terme, grossir les rangs de la pègre.

Ceux qui ont la chance d'être libérés en bonne santé deviennent voleurs, spadassins ou souteneurs et jurent allégeance à la Cour des Ormes, une cour des miracles dont la réputation est telle que ni la milice urbaine, ni la garde royale ne s'en approche. Il s'y tient régulièrement un marché parallèle où les bandits viennent vendre le fruit de leurs rapines ou chercher un commanditaire. Les impotents, quant à eux, sont voués à la mendicité et rejoignent la Cour des Orangers, aussi crainte que celle des Ormes et commandée par le Seigneur des Mendiants, titre héréditaire, accordé paraît-il, voici plusieurs siècles, par un roi. L'actuel détenteur du titre prétend qu'il est de même noblesse que les plus grandes familles du royaume, ce qui est fort possible. Cours des Ormes et des Orangers se partagent le quartier du port, levant des impôts et rendant une justice expéditive.

Passons sur les entrepôts pour nous intéresser au Grand Marché, certainement le plus vaste de tout le continent. Il s'est établi au cours du temps dans les maisons abandonnées de la vieille ville, devenant un véritable bazar. A condition d'y consacrer suffisamment de temps, il est possible de trouver n'importe quoi au Grand Marché. C'est un endroit magique dont la superficie dépasse celle d'une petite ville de l'Empire. On peut passer des journées entières à découvrir de nouveaux étalages proposant les produits les plus variés : peaux de renards argentés venues de la lointaine Kislev, épices arabes, vins bretonniens, métaux précieux, raisins secs et olives estaliens, draps impériaux, laine tiléenne, fétiches lustrianiens, tapis de Cathay.

La milice urbaine, consacre l'essentiel de ses effectifs à assurer la sécurité du Grand Marché à l'encontre des Arabes bien sûrs, tenus pour des voleurs, mais aussi contre les agitateurs. La rumeur prétend que les Tiléens, éternels ennemis commerciaux des Magrittains, ont engagés, de telles personnes pour nuire à la réputation de ce lieu d'échange. 

Lentement, le Grand Marché grignote le quartier arabe tout proche où les pires exactions sont commises par des marchands sans scrupules et ce sous l'oeil bienveillant sinon complice, des autorités.

Le quartier arabe est un véritable ghetto dont les habitants, en butte à toutes les vexations, survivent tant bien que mal. Il n'est pas rare de voir un vieillard se faire lapider en pleine rue par de jeunes Magrittains éméchés, ou une jeune fille sa faire pour ne jamais réapparaître, sinon dans une sordide maison close du quartier du port. Bien sûr une fois le quartier arabe totalement avalé, le Grand Marché s'en prendra aux Cours des Ormes et des Orangers. 


Arnaque, une spécialité locale 

Les malfaiteurs ne manquent pas à Magritta, mais si les voleurs et les spadassins abondent, la spécialité de la région est l'escroquerie. De nombreux charlatans rivalisent d'imagination pour plumer le pigeon (paysans montant en ville, étrangers, crédules, etc.). L'une de leurs techniques préférées est de se faire passer pour des agents du Trésor royal venus récolter des taxes impayées. Certains se déguisent en fonctionnaires royaux et font croire aux gens crédules qu'ils peuvent les aider à obtenir un rendez-vous avec un conseiller royal ou faciliter leurs affaires avec l'administration (plaintes, procès, demandes de rente, etc.) contre une "honnête" rémunération. D'autres encore, prétextant de vagues liens de parenté s'installent chez un marchand et vivent à ses crochets le plus longtemps possible. L'une des coutumes préférées des bandits estaliens, aussi bien en ville qu'à la campagne, est de demander l'aumône par la bouche d'un tromblon, en s'excusant et invoquant la misère, la sécheresse et leur charge de chef de famille.

La face étincelante

Passé les murailles, commence la nouvelle ville, de tentaculaires quartiers populaires ponctués de plantations d'oliviers et de grandes places. Là se trouvent les principaux temples de Magritta (voir la religion à Magritta). Construit sur la plus haute colline, dominant le reste de la cité, le palais royal est une bâtisse massive de forme carrée, faite de pierre et de briques. Il est entouré par un magnifique parc, orgueil du roi qui y donne souvent des fêtes au bénéfice exclusif de la cour. Le siège de l'administration royale occupe environ un tiers du palais. Par la porte principale, on accède aux cours inférieurs dont les plus vastes sont entourées de portiques ornés de bustes ; sur ces cours s'ouvrent les salles et les bureaux des différents conseils. Une foule nombreuse s'y presse chaque jour, donnant ainsi à l'endroit un aspect de place publique avec nombre de bateleurs et de vendeurs ambulants. La sécurité de la résidence du roi est assurée par une garde prétorienne constituée uniquement de nobles. La plupart des fils de bonne famille passent quelques années à garder le palais, tradition instaurée par un roi astucieux qui voulait inculquer le sens du devoir aux fils de ses turbulents seigneurs. 

De nombreux nobles ont construits de superbes demeures à proximité du palais. Elles sont souvent entourées de petits parcs et copient l'architecture de leur royal voisin. Située à proximité du palais, l'avenue de l'arc-en-ciel est un chapelet de boutiques de luxe : vins fins, orfèvrerie, vêtements somptueux, etc. Les marchands vivent dans les étages supérieurs des boutiques. Les rues avoisinantes, sont surtout peuplées d'artisans étrangers.


Les auberges magrittaines

La particularité des auberges de cette ville tient au fait qu'elles ne vendent ni boisson, ni nourriture, vente qui est l'apanage de boutiques qui payent une taxe spéciale pour détenir le monopole dans un quartier donné. Les voyageurs doivent, soit acheter leurs victuailles dans ces boutiques, soit amener leurs provisions avec eux. Des agents du Trésor se déplacent d'auberge en auberge pour vérifier la bonne application de la loi. Des personnages affamés et sans provisions arrivant en pleine nuit dans une auberge magrittaine, apprécieront certainement la législation locale.

La religion

Comme la plupart des Esaliens et des Tiléens, les Magrittains ont leur vision un peu personnelle de la religion. S'ils adorent les mêmes dieux que les impériaux, ils préfèrent en revanche adresser leurs prières à des "Bénis", anciens mortels particulièrement méritants que les dieux ont rappelés à eux et sur les tombes desquels se produit parfois des miracles. Les Bénis sont légion et protègent des lieux ou des catégories de gens en rapport avec leur dieu (Mymidia pour les soldats, Mannan pour les marins, etc.). Ainsi, il existe un Béni, pour chaque profession, pour les jeunes filles cherchant un mari, les femmes enceintes, les malades. Les tombes de Bénis particulièrement populaires sont même l'objet de pèlerinages importants. Les Magrittains affectionnent les statuettes et les médailles religieuses et leur adressent des prières à tous moments. Les adorateurs des dieux de la Loi et Ulric considèrent ces pratiques comme s'apparentant à l'adoration de démons, et tiennent Estaliens et Tiléens pour des idolâtres et des hérétiques.

Si la ferveur populaire se concentre sur les tombes des Bénis, la religion officielle se cristallise autour de trois principaux temples, ceux de Myrmidia, de Mannan et de Shallya, littéralement encerclés, sinon assaillis, de boutiques et de colporteurs vendant des médailles, des statuettes et des images pieuses des Bénis. De ces trois temples, le plus notable est celui de Myrmidia car tous les lieux de culte de cette divinité dépendent de lui. En effet, c'est de là que partit l'appel au rassemblement des forces du Vieux Monde lors du début de l'invasion arabe, il y a mille ans. C'est un grand centre de pèlerinage pour tout croyant et le passage obligé pour tout novice. Personne ne sera surpris d'apprendre qu'il est en lui-même une vraie forteresse. 

Les fêtes religieuses sont célébrées dignement par les Magrittains. Elles comprennent des processions (le plus souvent dédiées à Shallya), des prières collectives sur des sépultures des Bénis, des offrandes aux dieux et des sacrifices d'animaux. Une coutume particulièrement barbare, du moins, du point de vue des Impériaux, consiste à lapider un âne.

La plus grande fête est celle de la victoire sur les Arabes. Elle est dédiée aux différents dieux, qui ont permis cette victoire et plus spécifiquement à Myrmidia. C'est un gigantesque carnaval durant deux jours entiers. Les défilés se succèdent sans arrêt, le plus célèbre est celui du dragon organisé par les marchands de tissus, au cours duquel un serpent en toile circule dans la ville, au grand plaisir des enfants. Des processions burlesques de gens travestis, très souvent en animaux, parcourent les rues en chantant, dansant, se livrant  à des plaisanteries de mauvais goût comme tendre des cordes en travers des rues à la faveur de la nuit, ou bombarder les passants avec des projectiles, malodorants comme des oeufs pourris. Ces jours-là ce ne sont pas des ânes qu'on lapide...

Un mot de politique

Magritta est gouvernée par le roi Philippe III, un monarque peu aimé de son peuple, qui vit dans un luxe inouï, unique dans le vieux monde. C'est une lourde charge pour les Magrittains, qui payent des impôts écrasants. L'administration du royaume est confiée à des nobles de haute lignée, qui répugnent à la tâche malgré les nombreux avantages inhérents aux charges comme des honneurs, des salaires très importants et des rentes. 

Conséquence de cet état de fait, le gouvernement n'est pas efficace. Il n'est pas rare d'attendre des années avant qu'une affaire ne soit réglée. Les Magrittains ont l'habitude de dire : « Il est dommage que la Mort ne recrute pas ses ministres parmi ceux du roi de Magritta ; ce serait un brevet d'éternité pour l'humanité. »

Les affaires financières comme le recouvrement des impôts ou la gestion du port sont confiés de préférence à des marchands, sur les méthodes desquels le détournement et corruption, le roi ferme les yeux pourvu qu'ils fassent rentrer l'argent.

Du point de vue politique extérieur, Magritta entretient de bonnes relations avec tous les Royaumes Estaliens, de bonnes relations imposées car personne ne peut se passer de Magritta, soit qu'ils dépendent d'elle pour assurer la protection des navires contre les pirates Tiléens et arabes qui infestent la région, soit qu'ils fassent le gros dos, les armées de Magritta étant promptes à mettre au pas des voisins trop agressifs.

Honneur orgueil et fierté

La conception de la vie des Magrittains, ainsi que de tous les Estaliens, peut se résumer en 3 mots : honneur, orgueil et fierté. L'honneur peut même surpasser la vie comme le montre la citation suivante tirée d'un Manuel de savoir-vivre Estalien : « L'honneur est la réputation que l'homme a acquise par le rang qu'il occupe, par ses hauts faits, ou par la valeur qui se manifeste en lui... Et il y a 2 choses qui sont égales : tuer un homme, ou salir sa réputation, car l'homme qui a perdu sa réputation, encore qu'il n'y ait (de sa part) aucune faute, est mort quant aux valeurs et aux honneurs de ce monde ; et pour lui, mieux vaudra la mort que la vie. ». Cet honneur est liée à des sentiments d'orgueil et de fierté partagés par tous, noble, marchand où simple paysan. Un Magrittain ne reculera devant rien pour venger une offense faite à son honneur, même s'il faut pour cela sortir l'épée contre un groupe d'étrangers bien armés. 

Le but de tout Magrittain est de monter dans l'échelle sociale en prouvant sa noblesse. Il existe un mépris généralisé des travaux manuels, même parmi ceux qui en vivent. Les marchands et les artisans quittent échoppes et ateliers de plus en plus tôt dans la journée pour se promener en ville avec de superbes habits et une épée au côté. Les femmes délaissent, elles aussi, leur ouvrage pour parader avec leurs plus belles robes. 

Conséquence de tout ceci, nombre de métiers manuels et de tâches ménagères sont désormais exercés par des étrangers qui ne restent à Magritta que le temps d'accumuler un petit pécule. Un estalien assez riche peut espérer accéder à la noblesse en achetant un titre ou brevet, ce que le roi lui-même encourage car il est toujours en manque d'argent. À défaut, tout le monde tente de faire figurer son nom avec le terme Don (seigneur) dans les documents officiels, par astuce, falsification ou corruption...

Un estalien doit prouver sa noblesse en toute occasion afin d'améliorer sa réputation. Il peut être fidèle en amitié jusqu'à à la mort et n'hésite pas à se lancer dans des aventures invraisemblables pour montrer sa vaillance et sa bravoure. De même, un homme d'honneur doit avoir au moins une maîtresse qui le couvre de cadeaux coûteux, quitte à se ruiner pour elle. Cette obsession de l'honneur et de la noblesse touche toute la population et crée bien souvent des drames. 

Les Estaliens ont une haute opinion d'eux-mêmes mais ne méprisent par les étrangers. En effet, ceux-ci n'ont pas la chance d'être « bien né », c'est-à-dire en Estalie et il ne faut donc pas leur en vouloir pour leur comportement inconvenant et leur manque d'honneur. Le meilleur compliment que puisse faire un estalien à un étranger, c'est de lui dire qu'il aurait dû naître en Estalie. Lorsqu'un estalien se trouve au sein d'un groupe d'étrangers, il se considère comme intrinsèquement supérieur, tout en reconnaissant les mérites de ses compagnons. 


Les Hidalgos

Placés en bas de l'échelle nobiliaire, les hidalgos forment le gros de la noblesse dont les titres remontent à quelque acte héroïque durant la guerre contre les Arabes. Certains d'entre eux vivent sur de petites exploitations agricoles, d'autres travaillent au service de grands seigneurs ou dans l'armée, mais la plupart ne possède aucune fortune, à part leur nom. Leur souci le plus important est de garder les apparences extérieures de leur rang afin d'affirmer leur supériorité sur la classe "vile" des bourgeois, marchands, paysans, et artisans. Leur sens de l'honneur est encore plus exacerbé que celui de leurs compatriotes. Il arrive fréquemment qu'un hidalgo ruiné vienne s'installer en ville dans une mansarde, afin de cacher à ses anciens voisins qu'il ne possède plus rien et il n'est pas rare qu'un hidalgo vive de la mendicité et des rapines de son " laquais". Certains partent dans les pays étrangers, et au-delà des mers pour conquérir la gloire et la fortune, mais la plupart préfèrent rester sur le sol où ils sont nés. Ils symbolisent à eux seuls les extrêmes de la mentalité estalienne. La rencontre d'un groupe de personnages et d'un pnj hidalgo cherchant l'aventure peut donner lieu à une situation amusante.

Distractions profanes populaires

Si la danse est une passion nationale (les estaliens n'hésitent pas à danser en pleine rue et le soir dans les auberges et tavernes), les magrittains adorent également les spectacles de rue. C'est pourquoi il est fréquent de rencontrer sur les places de la ville des bateleur (acrobates, comédiens, bouffons, montreurs d'animaux, jongleurs, imitateurs, poètes, troubadours, etc.). Les bons artistes sont connus et gagnent largement leur vie. Les comédiens tiennent une place à part car les pièces, souvent commanditées par de riches citoyens, servent généralement à régler des comptes en ridiculisant ouvertement tel ou tel. Le grand classique étant le mari trompé qui apprend son infortune en regardant la pièce donnée sous ses fenêtres...

Il existe plusieurs théâtres connaissant un grand succès parmi les classes aisées qui viennent autant pour le spectacle que pour se faire admirer. Mais la véritable fête populaire reste la corrida qui se pratique sur les places de la nouvelle ville où les spectateurs sont juchés sur des gradins en bois servant également à barrer les accès. Les toreros combattent à cheval. Seuls les amateurs peu fortunés des petites villes de campagne combattent à pied, mais ils sont cordialement méprisés par leurs confrères professionnels. Si l'adversaire est souvent un taureau, il n'est pas rare de voir des animaux plus étranges comme des rhinocéros des Terres du Sud ou des buffles de Lustrianie. 

Le roi profite de tous les événements importants comme une naissance royale, une victoire militaire ou la visite d'un ambassadeur étranger pour organiser de grandes fêtes populaires avec processions, courses de taureaux, feux d'artifices et banquets.

Un mot des arabes

Certains érudits qui prétendent que les arabes adorent un Dieu du mal, voire un Dieu du chaos. Il n'en est rien, les arabes adorent un Dieu de l'Ordre, divinité extrémiste qui lutte contre les autres dieux afin d'établir un ordre unique et figé pour l'éternité. Il a fourni aux ancêtres arabes un système social rigide ou la religion contrôle tout. Le livre saint arabe est à la fois un livre religieux, un code moral, un guide social et un traité de justice. Le Dieu des arabes ne porte d'ailleurs pas d'autre nom que Dieu, puisque c'est le seul et unique Dieu dans un monde peuplé de démons se faisant passer pour des dieux. Dieu a confié à son peuple la mission de régner sur le monde et de répondre la Vraie Croyance. 

Voilà près de mille ans, plusieurs armées arabes envahirent l'Estalie, afin d'y implanter la religion de leur Dieu. Faute d'union, les Estaliens ne purent repousser les envahisseurs qui occupèrent rapidement un tiers du pays, sans toutefois parvenir à s'emparer de Magritta. Le temple de Mymidia lança alors un appel à une croisade contre les arabes. L'Empire et la Bretonnie envoyèrent de nombreuses troupes qui vinrent renforcer les armées locales. Après vingt ans d'une guerre particulièrement meurtrière, l'invasion fut stoppée les troupes alliées rentrèrent chez elles. Une bonne partie du territoire estalien resta néanmoins aux mains des envahisseurs. Il fallut trois siècles de luttes incessantes, menées par les Estaliens seuls, pour que la reconquête soit complète. L'orgueil, la fierté et le sentiment de supériorité exacerbée des Estaliens datent de cette époque. 

Les populations arabes établies sur le territoire ne furent pas toutes systématiquement exterminées où refoulées. Par décision des autorités religieuses, un grand nombre d'arabes furent convertis de force aux cultes des dieux du Vieux Monde. Cette mesure "humanitaire" fut plutôt mal prise par l'opinion publique qui aurait préféré l'extermination pure et simple. Depuis, tous ceux qui ont du sang arabe forment une sous-classe sociale méprisée par le reste de la population. Pour insulter gravement un estalien, il suffit de lui dire qu'il a du sang arabe, ou qu'il ressemble à un arabe. Une personne voulant entrer dans une guilde de marchands, une corporation, une institution religieuse ou devenir noble doit prouver qu'il est de « sang pur ».

Documentation

Le monde de Warhammer est calqué sur le nôtre à l'époque de la Renaissance, ainsi l'Empire est l'équivalent de l'Allemagne de Charles Quint; la Bretonnie, la France de François Ier et l'Estalie, l'Espagne du siècle d'or.

C'est dans cet esprit que Magritta a été développée en s'inspirant du Madrid du XVIe siècle, ainsi l'anecdote des maisons sans étages, l'incurie de l'administration, l'obsession de l'honneur et de la noblesse, les hidalgos, les citations et les corridas ayant lieu sur les places, sont des faits authentiques

Pour ceux qui voudraient plus de renseignements, se reporter à :
- La vie quotidienne en Espagne au siècle d'or, de Marcelin Defourneaux (Hachette)
- La vie quotidienne des gens de mer en Atlantique IXe-XVIe siècles, de Michel Mollat (Hachette)

Oiseau de proie, oiseau de haine, un scénario "long métrage" Casus Belli pour Warhammer le jeu de rôle fantastique. 

Source : Casus Belli Casus Belli
En cache depuis le 06/10/2020