Source : Création Personnelle, proposé par Ptit_lutin.
« Jusqu'à présent ,la traversée avait été plutôt calme ,sans grands incidents à signaler ,voir même empreinte d'une certaine monotonie .
Le second et le bosco vérifiaient que les travaux du quart étaient bien faits avant le changement et que le cargaison était calme (ou aussi calme que possible pour autant que le sont des hommes-loups enchainés).
Un cri soudain résonna dans les premières lueurs de l'aube ,bientôt suivi du son mat et dur d'un corps s'écrasant sur le pont depuis les hauteurs du mat .
S'ensuivit bientôt un abominable chaos à bord résultant de l'arrivée d'une vingtaine d'hommes armés et de quelques wolfkinds toutes griffes dehors ,enjambants le plat-bord pour venir faucher les membres de l'équipage ,surpris et désorientés .
La bataille faisait rage sur le pont et ,malgré leur infériorité numérique ,les assaillants déterminés abattaient sans relâche ceux qui se dressaient sur leur chemin .
La résistance s'organisa bientôt ,sous la houlette des officiers de bord ,et commença à reprendre peu à peu le contrôle du pont .
Sortant de derrière un amas agrégé d'îlots rocailleux ,un navire battant pavillon noir apparut à l'horizon proche ,surmonté d'une voile écarlate ,couleur de sang (semblant rappeler celui qui couvrait le sol du premier navire ,par endroits) ,et se rapprocha à grande vitesse .
Les combats semblaient maintenant tourner en faveur de l'équipage quand un tumulte sauvage propre à terrifier les plus braves jaillit des cales ,préçédant l'apparition des prisonniers déchainés et passablement enragés ,apportant avec eux une violence indescrïptible ,née de la frustration due à leur captivité ,et un raz-de-marée de griffes et de crocs ,de fourrure et de chaînes submergeat la scène ...
Il ne restait bientôt plus beaucoup de défenseurs lorsque les grappins du navire ennemi accrochèrent le plat-bord .
Un pont fut prestement lançé entre les deux bâtiments et un homme s'avança d'un pas dangereusement calme et majestueux ,sûr de lui qu'il était d'être le seul maître à bord à présent .
Dans un souffle , un nom fut prononçé révérenciellement par l'un des survivant du massacre :" Rakil-le-gris ..." .
A ce moment ,le sang déserta le visage du capitaine du navire-esclave ,pourtant gaillard endurçi et toujours fort en gueule ,et une lueur de peur sembla danser dans ses yeux ,tandis qu'une goutte perlait à son front .
Rakil-le-gris ... Un nom en passe de devenir une véritable légende depuis quelques années sur les mers et océans du vieux monde ;une renommée à laquelle on n'assoçiait pas la pitié ...
Le regard du capitaine croisa celui de l'homme et se voilât d'angoisse ,comme un frisson horrifiant le parcourait ,lorsque celui-çi dit simplement :" Qu'on finisse de libérer nos amis encore emprisonnés !Quand à ceux-là ... -désignant le pitoyable ramassis qui composait encore le restant de l'équipage- qu'on les jette par dessus bord !Ils ne méritent pas mieux qu'aller engraisser les poissons ... " . »