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La malédiction de Paxtala Chapitre II

Source : Inconnue, proposé par Serpenti.

« chapitre 2: la cité maudite

La matriarche téradon survolait la jungle. D'ici, on en voyait l'immensité. Seul un cacatoès sur la branche tordue d'un palmier sifflait une douce mélopée. On entendait vaguement des bruits de pas, de branches brisées, qui provenaient du sol, en contrebas de la grande colline. Mais d'ici, on dominait surtout la grande canopée des arbres tropicaux. Des rochers pointus garnissaient ce vaste sommet qui donne une vue si éblouissante. D'ici, la forêt dormait, les animaux épuisés se reposaient de la chaleur ambiante dans leur petit terrier, la mer était loin et semblait pourtant baigner les côtés sablonneuses du continent. Des taches marécageuses apparaissaient de ci de là, leur bouillonnement formant un étrange bruit de fond. La surface des eaux paraissait vivante et dangereuse, comme si un monstre était prêt à en jaillir à tout instant. En face des deux skinks, Chotec se levait enfin dans un arc-en-ciel de couleurs pastels, du rouge jusqu'au bleu.

Paltepoc se remettait de sa mésaventure en contemplant ce spectacle. Puis, intrigué, il demanda à Tuanahok qui menait le vol de Kai :
« - Que se passe-t-il, ingénieux Tuanahok. Que faisons-nous sur le dos de ce téradon ?
- C'était la seule façon de fuir de la cité.
- Fuir ? Nous aurions du rester pour protéger notre Slann.
- Je crains que la bataille ne fut jouée d'avance, sage Paltepoc.
- Je ne comprends pas ton idée, Tuanahok ! Pourquoi partir ! Et pourquoi ne nous dirigeons nous pas vers Plaqua pour retrouver les autres ?
Tuanahok ne lui répondit pas, il chuchotait à l'oreille du téradon. Puis, lorsqu'il eut enfin fini, il répondit :
- Tu as vu comme moi l'effet du sort de notre Slann sur le chef des rats ?
- Bien sur…mais…
- J'ai attentivement regardé ses moindres faits et gestes. Je n'ai jamais vu une telle résistance aux sortilèges. C'est très étrange.
- Cela ne répond pas à ma question, ingénieux Tuanahok.
- J'y viens. Je pense que la solution vient de cette cité maudite, la cite de Paxtala où se sont installés les rats. J'ai essayé de lire quelques plaquettes sur cette cité, mais tous les écrits la concernant on été détruits par les Slann. Je suis intimement persuadé que nous trouverons la clé de l'énigme. »
Paltepoc réfléchit intérieurement. Il n'osa pas contredire le médecin. Après tout, cela ne coûtait rien d'aller voir. Il se laissa transporter sur les larges ailes de la matriarche qui le menait vers la cité maudite de Paxtala.

Ils atteignirent les premiers gradins de la cité lorsque Chotec se couchait. Paltepoc ouvrit lentement les yeux sur la clairière verte qu'une pluie battante venait juste d'inonder. Kai s'était posé et Tuanahok cherchait déjà l'entrée du temple. Paltepoc ne voyait devant lui qu'un amas grisâtre couvert de mousse. Il s'avança pour l'observer de plus près. Là, entre deux racines, on distinguait une lézarde dans la roche qui barrait ce qui paraissait être un immense œil de lézard sculpté à même la pierre. De ses mains expertes, il déblaya consciencieusement les lichens et les fougères qui avaient élus ici leur domicile.
« - Regarde, ingénieux Tuanahok. Ne serait-ce pas la figure de Sotek ?
- En effet. Nous sommes sur la bonne voie. Il faudrait dénicher une entrée.
Paltepoc continua de tourner autour du roc. Un espace dans la terre était rempli d'eau comme une petite mare. Il était assez grand pour laissez passer le corps étriqué d'un rat. Retenant sa respiration, Paltepoc plongea dans l'eau de pluie. Il vit en contrebas une large ouverture qui ressemblait à l'entrée d'un temple, avec des moulures qui indiquait en écriture skink « Pyramide de Paxtala ».
- Je crois que j'ai trouvé l'entrée! dit le prêtre en ressortant sa tête de l'eau.
- Parfait. La pluie a du la boucher récemment. La terre autour est encore humide.
Ils s'engagèrent tous les deux dans la petite flaque. En quelques secondes, de par leur agilité naturelle en milieu aquatique, ils accédèrent à l'entrée, un vaste porche traditionnel comme il s'en trouvait dans toutes les cités. L'eau remplissait à moitié la pièce qui devait être la demeure du Slann. Un lieu vide et mort, ou le seules décorations encore debout étaient les cornes de stégadons ornant le palanquin désespérément vide. Ils nagèrent jusqu'à l'air libre au-dessus de leur tête. Par miracle, juste devant se trouvait une petite ouverture qui devait donner sur l'extérieur et que le niveau de l'eau n'atteignait pas. Ils s'y engouffrèrent et continuèrent leur périple.
C'était un petit tunnel étroit mais parfait pour le corps longiligne des lézards. Ainsi, en progressant dans le tunnel, ils parvinrent enfin à ce qui avait du être la place principale de la cité que la terre n'avait pas totalement enfouie.

Ils y restèrent longtemps, observant la beauté du lieu. Un silence de mort y régnait, pas un seul signe de vie ne se montrait à l'exception des herbes folles qui recouvraient le sol et des immenses champignons tropicaux d'un rouge sanguin. Paltepoc, en observant autour de lui, commentait ses découvertes :
« - Il y a un piédestal au centre de la place. Comme si un objet se trouvait normalement dessus. Et regarde cette statue. Une statue de Sotek, apparemment.
- En effet.
Le prêtre resta interdit face au visage étrange du dieu. Un visage grimaçant, orné de dents tranchantes. Des cornes noires et des pics le long du dos serpentin se mêlant dans une image démoniaque. Paltepoc sortit de sa stupeur lorsque Tuanahok poussa un sifflement de joie.
- Je crois que j'ai trouvé ce que je cherchais.
Paltepoc accourut vers le médecin qui tenait dans ses mains des plaques de pierres encore intactes.
- Ces plaques sont les chroniques de la cité. Nous allons enfin savoir ce qui s'est passé ici.
Tuanahok s'assit sur les marches d'une maison et commença sa lecture :
« Je passe les détails du récit fondateur. La création de la cité par les Anciens, l'installation progressive des saurus et des skinks…Ca y est, nous arrivons au passage intéressant.
« L'honorable scribe skink Kitlzoatl parle. Année sacrée 10128(cela correspond environ à 5000ans avant l'avènement de Sotek). Aujourd'hui, notre Slann a mené campagne au sud contre des hordes de démons et arraché la victoire. Mais à quel prix ! Il a rejoint la terre des Anciens et ses funérailles vont être rapidement exécutés. Il n'y a pas d'autres Slanns dans la cité et le grand Kuraq saurus Petchx va sans doute prendre le commandement de l'armée. Il a ramené de la campagne un étrange artefact. Une armure argenté qui porte un symbole fort étrange, avec un entrelacs rose vif de cercles et de courbes. Je lui ai demandé de me la montrer pour que je puisse l'étudier en détail, mais, avec le grognement qui caractérise ses créatures frustes, il a refusé. Son air menaçant m'inquiète un peu.
« Il s'est passé une chose effroyable, aujourd'hui. Le grand Chotec est apparu devant nous tous. Dans son éblouissante grandeur, scrutant du ciel nos vies voués au trépas, il a déclamé un discours enflammé dans lequel il accusait notre Kuraq d'avoir pris une armure maudite à l'ennemi, une dangereuse armure qui le mènerait à la ruine. Lorsqu'il s'est calmé, Petchx nous a fait comprendre que ce n'était que des inepties et qu'il fallait lui obéir. L'armure lui donnait une force incroyable et une aura éblouissante. Il prit définitivement le contrôle de la cité.
« Ainsi fut fait. Il fit construire un temple à une divinité inconnue qu'il nommait selon ses deux syllabes :Slaa-nesh. Il nous a demandé d'oublier nos anciens dieux et de se vouer uniquement à celui-là. Nous devons faire tous les jours des offrandes et des sacrifices. Cette situation m'inquiète.

La suite est plus floue, il semblerait que des mutations grotesques se produisirent chez les hommes-lézards. Le texte continue ensuite plus clairement :
« Le scribe skink Kitlzoatl parle, pour la dernière fois, sans doute. Un grand malheur est arrivé à la cité. La colère de Chotec s'est déchaînée sur nous et il a enfouie à jamais la cité de Paxtala dans le sol.. Il a lancé sur nous une malédiction qui ne sera brisée qu'avec la destruction de l'armure corruptrice. Notre cité restera toujours enfouie jusqu'à ce jour. Petchx, avant de mourir sous le courroux du dieu soleil, a planté sur un piédestal son artefact pour le protéger. Puis il est parti se soigner dans le bassin du chagrin. J'écris actuellement sous les décombres, entendant les cris des skinks mourant de faim et de peur. C'est effroyable. Près de moi, mon fidèle ami le skink Quoatl agonise. Je ne survivrais pas longtemps. Adieu. »
Les deux skinks restèrent immobiles face au texte qui recelait tant de secrets incongrus. Sans doute comprirent-ils tous deux au même moment d'où venait la puissance du skaven et qu'il fallait l'arrêter sur le champ.

Un cri se fit entendre dans le silence, un cri venant d'en haut, un cri aigu et inquiétant. Paltepoc se retourna aussitôt. Il crut voir une ombre filer dans un couloir à trois mètres du sol. Un vent froid souffla dans la pièce. Tuanahok se leva de même et commença à ranger les tablettes dans sa besace. Les torches qui éclairaient la pièce s'éteignirent une à une sous l'effet de la soudaine bise et les deux skinks furent plongés dans le noir alors que d'autres cris se faisaient entendre peu à peu, et que des taches jaunes apparaissaient de ci de là sur les murs. Un feulement félin se répercuta en écho dans toute l'immensité de la salle. Des messages incompréhensibles sortaient d'une paroi à l'autre, comme si la terre discutait. La salle entière s'emplit d'un vacarme de couinements grandissant. Paltepoc tentait d'appeler dans l'obscurité son ami Tuanahok mais celui-ci ne lui répondait pas, il resta ainsi figé dos à la paroi, scrutant en aveugle les alentours. Il tremblait. Son cœur de reptile battait la chamade: il commençait à avoir peur, de cette peur qui vous glace le sang.
Un cri de nouveau, plus près. Un autre là, à gauche. Et encore ce feulement devant lui. Des pupilles chaudes l'entouraient. Même s'il ne voyait rien, il pouvait sentir l'haleine putride de ses agresseurs. Tout était allé si vite. Ils auraient du réfléchir et comprendre que les rats n'avaient pas abandonnés le navire, qu'il y avait encore des éclaireurs postés dans la cité maudite. Il pensa à Tuanahok, il l'appelait encore sans succès. A tâtons, il cherchait une issue dans la roche à mesure que les voix et les pupilles fendues se rapprochaient. Des grésillements dans le silence. Sa queue préhensile tâtait la roche froide et pâle. Rien. Rien ne pouvait le sauver. Instinctivement, sa main toucha la lame de sa dague. Puis le pommeau, il la sortit lentement de l'étui. Elle émit un léger bruit métallique en s'extirpant du tissu qui vint s'ajouter à la somme des sons toujours grandissants.
« Tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi »
Comme un dangereux tic-tac régulier, un mortel compte à rebours. Car à présent les rats autour de lui battaient la mesure, leur odeur se fit plus intense aux narines sensibles du lézard.
« Tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi »
Il toucha sa lame dans tous les sens , esquissant dans l'air les gestes de base apprit par Klaxtenq. Ce brave Klaxtenq. Etait-il parvenu jusqu'à Plaqua pour sauver la cité ?
« Tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi »
Il avait senti quelque chose qui le frôlait à ses pieds. Un des petits rats qui grouillaient comme les ombres funestes de leurs maîtres.
« Tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi-tsi »
Et Tzahuanoatl, que lui était-il arrivé lors de son combat singulier contre l'assassin ? Et tous les autres ? Oyanotec, Garmok ? Qu'était-il advenu de leur vies ? Cette fois, la menace était plus proche que jamais, le skink se prépara à combattre. Les cris. Les visions. Les odeurs. Tout s'entremêla. Des coups fusèrent. Des rires malfaisants s'échangèrent. Dans le noir, Paltepoc vit presque la figure hideuse des rats. Leurs dents, leur mâchoire sale. Leurs yeux menaçants. Leurs oreilles repliées en arrière. Jusqu'aux haillons qui leur servaient de vêtements.
Tout alla très vite. Il perçu le contact d'une lame froide sur son bras, d'abord. Après avoir contré quelques coups maladroits, la douleur lui arracha un cri. Mais les attaques continuaient de pleuvoir sur lui. Il était à présent acculé au sol. Et soudain, un grognement sauvage, un hurlement bestial, suivi d'un sifflement plus aigu. Des voix connues. Les cris des rats se faisaient plus apeurés. Enfin, une torche dansante apparut dans le lointain. Paltepoc, à quatre pattes, rampa vers elle. Il fut soulagé en entendant la voix apaisante de Tuanahok :
« Ne crains rien, Paltepoc, nous sommes là. »

Les lézards se retrouvèrent tous autour d'un feu de camp improvisé au centre de la salle. Ils étaient une vingtaine. Parmi eux, Oyanotec, Garmok et Tuanahok.
« - Eh bien, sage Paltepoc, déclara ce dernier, on peut dire que tu as été quitte pour une belle frayeur. Ces rats étaient surtout impressionnants parce qu'il faisait nuit. Ils n'étaient qu'une quinzaine. Et notre effet de surprise a été radical.
- Je suis vraiment heureux de vous revoir tous, continua le prêtre. Nous avons beaucoup de choses à nous raconter. Je vous laisse commencer, mystérieux Oyanotec.
Le caméléon regarda en silence le prêtre qui lui souriait. Il parlait peu et n'aimait pas parler. Il communiquait seulement par des expressions brèves. Mais la situation était telle qu'il commença son récit
- Nous étions presque tous morts. Les rats…maudits rats…Le vénéré Zlox-Quex. Il a fuit avec sa garde vers Plaqua. Nous étions seuls. Les quelques survivants d'un désastre. Et là, le puits du temple. Une vision bénie. Il menait à la cité maudite. Nous le prîmes. Les rats…maudits rats…ne virent que du feu. Puis, après des journées de course, nous atterrîmes ici.
Il s'arrêta, faisant vibrer sa langue d'un bruit surnaturel. Tuanahok prit le relais :
- Après que les lumières se fussent éteintes, j'ai couru vers une sortie que j'avais repéré en entrant. Là, j'y trouvai Oyanotec et son groupe. Et je leur demandai de m'aider à te sauver, sage Paltepoc.
- Intéressant. Alors, Garmok, dis-moi, il n'y a pas d'autres survivants ?
- Y z'ont rasés la cité les rats. C'est les rats. Pis on était morts, de toute façon.
- Savez-vous où est Tzahuanoatl ?
- J'l'ai vu mourir par l'assassin. Un combat mémorable. Il était fort. Un de ses skinks l'a vengé avec sa sarbacane.
- Le pauvre.
- On fait quoi, maintenant ?
Tuanahok prit alors la parole :
- Je propose que nous retournions à la cité. Elle est en ruine et les rats l'ont sans doute investis. Mais nous devons récupérer une relique maudite. Paltepoc, raconte leur ce que nous avons découvert.
Il raconta toute l'histoire de la cité maudite et conclut ainsi :
- Le chef skaven, en atteignant par hasard cette cité, a dut trouver l'armure et s'est rendu compte de ses pouvoirs. Nous devons la récupérer, elle est trop dangereuse entre les mains d'un maudit rat. Le savant Tuanahok a raison, nous devons retourner à la cité. Empruntons le souterrain, il nous y mènera. »

Ils se levèrent tous et marchèrent vers le souterrain. Le voyage fut long et, en chemin, Paltepoc pensa aux paroles du Slann. Ils avaient en partie résolu l'énigme des « roches grises et ternes de l'ancien temple maudit ». Par contre, le mystère de « celui qui sera » reste entier. Et cela revenait dans les mots du vénérable Hexi-Totl. Pourquoi parlait-il de « nouveau-né ». L'énigme du « bassin du chagrin » avait été résolu également : selon les plaquettes du scribe Kitlzoatl, il s'agirait du bassin de frai où s'est noyé Petchx pour éviter les foudres de Chotec. Cela éclaircissait les choses. Mais le nouveau-né ? Qui était ce nouveau-né ?

Ils arrivèrent en quelques jours à la sortie du puits. Des bruits de voix montaient du dehors.

Ils arrivèrent en quelques jours à la sortie du puits. Des bruits de voix montaient du dehors. Oyanotec fut le premier à passer sa tête hors du puits. D'un bond agile, poussé par sa queue, il se propulsa jusqu'à la surface et, avec la discrétion qui le caractérisait, se glissa dans les ruines, derrière un rocher fendu en deux du temple inachevé. Il scruta les gestes des créatures devant lui. Il s'agissait d'hommes. Il avait vu peu d'hommes dans sa vie de lézard mais il connaissait les manières de ces êtres éduqués par les Anciens. En silence, il écouta sans trop comprendre la discussion que menait deux des soldats. Car se devaient être des soldats, de par leurs armures métalliques qui brillaient aux rayons du soleil. Ils portaient un casque bombé tout aussi brillant et une sorte de pantalon de toile rouge. A coté d'eux se trouvait leur arme, sorte de longue pique. Comme ils se tenaient dos à lui, le caméléon ne pouvait voir que leur nuque très brune. Finalement, il retourna dans le puits pour prévenir les autres.
« - Des humains. Ce sont des humains.
- Des humains occupent la cité de Tlaxtepok ? demanda Paltepoc, plutôt inquiet. C'est étrange… Que peuvent-ils bien faire ici ?
- Le mieux est encore de leur demander, sage Paltepoc, répondit Tuanahok avec un léger sourire ironique. »

Il fut décidé de sortir un par un et de converser avec eux pour comprendre ce qu'ils faisaient là. Le docte Tuanahok connaissait un peu la langue des humains et il pourrait tenir une discussion avec eux. C'est ainsi qu'il fut le premier à se montrer au-dehors. Les deux soldats se retournèrent brusquement en voyant apparaître l'étrange lézard, sortant du puits comme un diable de sa boîte. L'un d'eux arboraient une élégante moustache noire ainsi qu'une paire de sourcils touffus qui obscurcissaient son visage déjà bronzé. L'autre semblait plus jeune, seul un léger bouc de trois jours garnissaient son visage juvénile. Il fut le premier à se saisir de sa lance et à la pointer vers le lézard et à s'écrier :
« - Encore des rats, Manúel !
- Calme-toi Sanche, je crois que ce n'est pas un rat.
Comme face à un animal sauvage et inconnu, Manúel s'approcha de Tuanahok, le jaugea du regard, approchant sa main droite de l'animal et laissant la gauche sur le manche de son épée qui pendait sur le flanc. Sanche était déjà partit pour prévenir les autres quand le lézard se mit à parler :
- N'ayez pas peur, nous ne vous voulons pas de mal.
Manúel recula légèrement, surpris par l'accent pointu de son vis à vis. Il murmura en lui-même :
- Un homme-lézard ! Madre de Dios ! Incroyable !
d'autres soldats, ameutés par la scène, arrivaient de toutes parts. Tuanahok s'était avancé et Manúel l'observait toujours avec autant de curiosité. C'est alors que, sous les cris de l'assemblée, tantôt épouvantée, tantôt surprise, sortit Paltepoc.
- Et ils sont plusieurs, en plus ! s'amusa Manúel qui souriait à présent comme un enfant.
Le soldat se tourna vers ses collègues, qui se tenaient, inquiets, à l'écart, et dit :
- Rendez-vous compte, mes amis ! Notre seigneur sera content ! Nous avons vu leurs temples perdus dans l'immensité de ce pays, nous avons vu leur jungle touffue et inextricable, nous avons combattu leurs ennemis, l'engeance à tête de rats, et à présent, deux d'entre eux viennent nous voir ! Et ils parlent notre langue, en plus !
Tout les autres soldats ne semblaient pas partager l'avis de Manúel, certains envisageaient déjà une mort directe et rapide, tandis que d'autres, apeurés par d'éventuels pouvoirs mystiques, préféraient se retirer le plus loin possible des créatures. C'est alors que, se frayant un passage dans la foule, arriva celui qui devait être le général en chef. Tuanahok s'inclina devant lui, connaissant les coutumes des royaumes humains. Le chef dispersa ses soldats et se tint, droit comme un I devant les deux lézards. Il avait des cheveux grisonnants, usés par l'âge et les guerres. Son casque était orné d'une plume rouge sang et sa tunique orangé portait un sceau royal sur le côté et des médailles brillantes. Les rides qui couvraient un visage buriné par le temps n'enlevaient rien à son port athlétique et majestueux de commandant. D'une voix grave mais limpide, il demanda :
- Eh bien. Qui êtes-vous ? Mes soldats me disent que vous parlez notre langue.
Ce fut bien sur Tuanahok qui prit la parole :
- Nous sommes des hommes-lézards, de ces créatures pour vous inconnues qui peuplent cette immense jungle qui vous entourent. Nous nous sommes enfuis à la suite de l'invasion de rats sur notre cité-temple. Et maintenant que nous y revenons, nous vous trouvons là, plantés au milieu des ruines encore fumantes qui témoignent du massacre.
Le général réfléchit un instant puis ordonna à ses hommes d'emmener les deux lézards dans sa tente. Ils traversèrent l'ancienne cité en ruine où les humains avaient installé leur campement fait de tentes de toile rouge et jaune. Ils entrèrent dans une tente très décorée et ornée d'armes et d'armures et bronze.

Le général fit installer Tuanahok et Paltepoc sur le sol puis, se versant dans un verre un liquide coloré, il commença :
- Vous êtes bel et bien des hommes-lézards. Je n'en avais jamais rencontré. Mon aïeul, Pedro del Castillo était déjà venu ici, il y a quelques centaines d'années, et les légendes qui circulaient sur lui nous indiquaient la sagesse de votre race. Je sais que vous venez ici en amis, je ne suis pas de ceux qui vous tueraient sans réfléchir, non ; ici, vous êtes en de bonnes mains. Je me présente : Alfonso del Castillo, grand conquistador Estalien parti en quête d'aventures en Lustrie. Ou plus précisément envoyé chez vous par le roi pour annexer de nouvelles terres !
Il avait prononcé ces dernières paroles avec une évidente ironie qui montrait son dégoût pour ce roi aux velléités expansionnistes. Profitant de ce que del Castillo buvait, Tuanahok continua :
- Je suis heureux que vous soyez pacifique et différents de la plupart des hommes. Ainsi, nous aimerions vous poser quelques questions : tout d'abord, que faites-vous ici, à Tlaxtepok ?
- Notre expédition nous a mené à la rencontre de votre cité. Lorsque nous sommes arrivés, elle était occupée par des hordes de skavens puants et gémissant, dont la plupart étaient blessés plus ou moins gravement. Nous n'eûmes aucun mal à les chasser, ils paraissaient tous épuisés et démoralisés. Alors nous avons établi le camp ici pour passer la nuit.
- Vous dites que vous avez massacrés les rats, mais avez-vous tué leur chef.
- Leur chef ? Je l'ignore. Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous avons empilé les cadavres près de vos bassins et que nous avons brûlé le tout.
- Même les cadavres d'hommes-lézards ?
- J'ai personnellement pris soin que les cadavres de vos soldats soient installés dans un temple encore debout, à l'ouest de la cité.
- Très bien. Et n'avez-vous pas vu une armure sombre, presque noire, parmi les débris que vos hommes auraient pu prendre ?
Del Castillo parut plus soucieux, il frotta machinalement sa barbe :
- Non, je ne crois pas. Les cadavres n'ont pas été touchés.
- D'accord… »
Entra alors un homme habillé en officier qui tenait dans sa main droite son casque, laissant apparaître un crâne dégarni. Il expliqua à del Castillo :
« - Les hommes veulent voir les lézards ! Ils posent de plus en plus de questions.
- Dites leur d'attendre, j'en aurais bientôt fini !
- Bien mon général ! »
Et l'homme disparu sous les tentures. Tuanahok demanda :
- Qui était-ce ?
- Mon second, le sergent Elquéra. Celui qui me sera mon remplaçant après mon départ de votre contrée, car à présent, je vais vous laisser voir vos amis morts au combat. De mon côté, je repartirai pour l'Estalie l'esprit tranquille. Au moins aurais-je aidé votre peuple.
- Oui, et nous vous en remercions. La reconstruction sera longue et difficile mais elle est nécessaire. »
Le général fit un bref salut de la main, Tuanahok lui répondit en faisant claquer sa langue dans sa bouche. Ils furent amenés à l'extérieur, dans le temple de Chotec où se trouvaient les cadavres. Paltepoc fouillait fébrilement alors que son ami réfléchissait en lui-même.
« - Regarde, Tuanahok. J e crois qu'il s'agit de notre grand tupac Tzahuanoatl. Voué pour le combat, il sera mort au combat. Je suis heureux que cela se termine ainsi : nous allons pouvoir réintégrer notre cité grâce à cet aimable général. Comme quoi tous les humains ne sont pas vils et fourbes. Mais à quoi penses-tu, savant Tuanahok ?
- La disparition de l'armure m'inquiète.
- Elle doit se trouver dans le tas de rats morts. Ne t'en fais pas, nous la retrouverons facilement.
- Non, ce n'est pas ça. Tu as remarqué la collection d'objets rares dans la tente du général humain : ce sont toutes des reliques venant de différents pays. Je les ai observé mais l'armure de Paxtala ne s'y trouvait pas. En revanche, je suis persuadé que si elle s'était encore trouvé sur le corps du chef skaven, del Castillo l'aurait trouvé et gardé pour lui.
- Tu crois qu'il nous ment ? Il avait pourtant l'air sincère.
- Cela m'intrigue. »
Tuanahok resta assis sur les pierres du temple à réfléchir, face à l'imposante statue de Chotec. Paltepoc partit prévenir les autres lézards restés dans le puits que la voie était libre.

Une atmosphère étrange régnait sur la cité en ruine où les humains commençaient à plier bagages. Le vent ne soufflait pas, les pierres silencieuses et les statues divines semblaient avoir perdu l'étincelle magique qui les animaient d'habitude d'une vie surnaturelle. Et tous ces hommes, courant ça et là, et qui ne souciait pas de la marche de l'univers, des hommes si insouciants.
Une petite foule de badauds s'était massée lorsque les derniers hommes-lézards avaient traversé l'allée pavée jusqu'au temple de Chotec où s'étaient installés Paltepoc et Tuanahok. Le prêtre skink retrouvait peu à peu confiance et reprit le contrôle des opérations.
« - Nous allons nous organiser facilement. Oyanotec, tu partiras avec quelques skinks vers Plaqua, pour avertir les autres qu'ils peuvent revenir sans dangers à la cité. Pendant ce temps, nous allons bâtir une digne sépulture pour nos amis morts au combat, et une encore plus grande pour Tzahuanoatl, pour témoigner de sa bravoure. Ensuite, il faudra tout reconstruire, ce sera un nouveau départ pour la cité de Tlaxtepok !
Une clameur d'approbation s'éleva dans le petit groupe. Seul Tuanahok restait plus circonspect. Il jetait des coups d'œil à l'extérieur où les humains discutaient de leurs considérations matérielles. Inquiet par cet étrange comportement, Paltepoc se dirigea vers lui pour lui demander :
- Qu'il y a-t-il, savant Tuanahok, que crains-tu ? Tu es toujours de bon conseil, et si quelque chose te tracasse, fais-en nous part.
Mais le médecin resta muet, continuant d'observer les agitations des nouveaux nés éduqués par les Anciens. Il s'écria alors :
- Le nouveau-né ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ! »
Et, pris d'une fébrilité soudaine, il sortit du temple et marcha à vive allure vers une des tentes. Paltepoc le suivit. Le skink fouilla une à une les tentes, la coloration rouge vif que prenait sa crête montrait une profonde inquiétude, aussi profonde qu'incompréhensible. Puis, s'arrêtant face au second, il le jaugea du regard, alors que ce dernier le lorgnait d'un air mauvais. Enfin, le skink lança sèchement :
« - Où est votre chef ?
- Je l'ignore, lézard.
- Où est-il ? Vous le savez.
Les yeux du lézards étaient devenus rouges, sa crête se gonflait autour de son visage, sa queue fouettait l'air. Humains et hommes-lézards regardaient sans trop comprendre la scène qui se jouait devant leurs yeux.
- Qu'est-ce que vous lui voulez? répondit sèchement l'humain. Il ne vous a pas massacré. A sa place, je n'aurai pas hésité une seconde.
- Vous savez où il est et vous savez pourquoi je vous le demande ! lança le skink en claquant violemment sa langue dans sa cavité buccale.
Le second resta un moment indécis, la peur commençait à se lire dans ses yeux. Il recula un peu, porta la main à son épée, s'enfonça dans ses épaules. Le soldat Manúel se glissa doucement dans la conversation :
- Eh bien, sergent, si vous savez quelque chose, dites-le. C'est vrai qu'on a pas vu le général del Castillo depuis plusieurs heures. Depuis que je l'ai vu vous parler, d'ailleurs.
Le sergent commença à trembler. Il chercha un endroit pour s'asseoir et, n'en trouvant pas, se laissa glisser sur le sol. Il scrutait les yeux, reptiliens ou humains qui le regardaient. N'y tenant plus, il finit par balbutier :
- Le chef skaven était presque mort, agonisant. Je l'ai trouvé ici, les bras écartés, sur les colonnes ensanglantés de ce temple. Je l'ai regardé un instant, trop longtemps, je pense, car je l'ai entendu murmurer des mots. Je ne savais pas s'il me parlait où si il pensait tout haut. En tout cas, il articula lentement : « L'armure…prends la…pouvoir immense… » Sur le moment je ne compris pas, il mourut dans les secondes qui suivirent. Mais je restai immobile devant son armure. Elle était noire mais brillait au soleil, il émanait d'elle une sorte d'aura mystique, de sensation de puissance. Je la pris dans mes mains en tremblant. Je la caressa. J'en enleva avec le tissu de mon pantalon les traces de sang. C'est alors que le général arriva. Je ne pus lui cacher l'armure, et il me demanda : « Eh bien, Elquéra, que faites-vous ? » Je lui répondis que je regardais juste les cadavres, pour les trier, comme selon ses ordres. Mais il me demanda quelle était cette armure. Alors je répondis que je ne savais pas, qu'elle se trouvait sur le chef skaven. Il sut lire dans mes yeux que je mentais et, de sa voix autoritaire, m'ordonna : « Qu'a-t-il dit avant de mourir ? ». Je lui répétai les paroles du rat. Il me regarda un instant, silencieux, puis repartit toujours sans rien dire. Je gardais l'armure.
« Et il y a quelques heures, il est venu me voir. Il m'a dit que les lézards s'intéressait à l'armure, et qu'elle était sans doute magique. Sous le prétexte de la cacher, il m'ordonna de la lui donner. Je l'ai vu se déplacer vers le grand temple pyramide, ensuite. Je ne sais pas ce qu'il est advenu de lui. »

Le récit terminé, tous les humains et les lézards s'entreregardèrent dans les yeux. Chacun réfléchissant à la valeur de ces paroles. Tuanahok fut le premier à réagir :
« - Paltepoc, prends l'entrée supérieure de la pyramide, je vais y entrer par le troisième gradin. Oyanotec et Garmok suivez-moi. »
Les lézards se mirent à parcourir à une folle vitesse les marches vertigineuses de la pyramide. Paltepoc courait seul vers le premier gradin. Il sentait que quelque chose de terrible pouvait se passer. Rapidement, il fut en haut. Face à la demeure du Slann. Le palanquin était vide, plus un seul animal, plus une seule plante, même, qui le garnissait comme à l'accoutumée. La pièce était vide mais il entendait des bruits de pas venant de l'intérieur. Il se dirigea vers le grand escalier interne en pierre et tomba nez à nez avec del Castillo.
Le général avait changé, ses yeux doux étaient convulsés et sanguins, son sourire avait laissé la place à un mauvais rictus de satisfaction démoniaque. D'un geste de la main, il poussa le skink sur la paroi et sortit de la chambre du palanquin. Il se tint droit, face à la foule d'humains qui le regardaient, minuscules comme de ridicules petites fourmis. Il maintenait au-dessus de sa tête la précieuse armure et commença à l'enfiler.
Paltepoc, se remettant de ses émotions se propulsa comme un obus vers le général et le tira par la jambe. Il s'effondra au sol, laissant choir l'armure sombre dans un horrible bruit métallique sur la pierre blanche de la pyramide. Mais l'estalien se retourna, la colère se lisant dans ses yeux. Il dégaina son épée et en menaça Paltepoc qui reculait, acculé contre le mur. Le skink esquiva un premier coup et profita du déséquilibre de son adversaire pour incanter un petit sort pour l'aider. A la grand surprise de tout le monde, un gigantesque éclair vint s'abattre sur le flanc de la pyramide où se tenait del Castillo, faisait s'écrouler les imposants blocs de pierre qui entraînèrent le général dans leur chute, ainsi que l'armure. Paltepoc respirait avec force . Il observait d'en haut le troisième gradin où était venu s'écraser les rochers. S'en était finit del Castillo, il avait du périr écrasé par les masses de roches. Le prêtre descendit les marches lentement, un silence ayant été fait dans l'assemblée. Tuanahok et son groupe déboulèrent devant l'effondrement.
Lorsque Paltepoc arriva face au désastre, il commença à retirer les blocs pour chercher son adversaire. Sa main fut irrésistiblement conduit vers un métal sombre au milieu des blocs blancs. Il se saisit à deux mains de l'armure maudite et l'observa longuement. Il sentit en lui un sentiment étrange, un sentiment de toute puissance. Il n'entendait pas Tuanahok qui lui criait de la lâcher. D'un geste lent, il fit le geste de l'enfiler. C'est alors qu'il tomba dans l'inconscience.

Des formes, puis des couleurs. Le skink s'éveilla au milieu de la forêt, dans une vaste clairière. Il en connaissait pas les rochers qui l'entouraient et ne se souvenait pas de ce lieu. Il eut très mal au crâne en se levant et dut rester allongé. La silhouette de Klaxtenq se dessina devant lui.
« - Sage Paltepoc, réveillez-vous. C'est fini !
Paltepoc balbutia quelques mots en guise de réponses. On lui fit boire un liquide étrange et sans goût et, tout de suite, il se sentit mieux.
- Vous allez mieux, sage Paltepoc.
C'était encore le jeune kapac qui le regardait et lui parlait. Mais il y avait autour de lui d'autres lézards qu'il connaissait. Klaxtenq prit la parole :
- Je suis content que vous soyez réveillé. Tuanahok m'a raconté ce qui s'était passé. C'est extraordinaire !
- Où suis-je ? Je ne reconnais pas cet endroit ?
- Il faut que je vous raconte pour que vous compreniez. Vous avez sombré dans l'inconscience grâce à Oyanotec. C'est lui qui a tiré la flèche salvatrice. Sans lui, vous auriez succombé aux charmes de l'armure maudite.
- Je ne comprends toujours pas…
- Calmez-vous, je continue. Tuanahok est venu nous voir pour nous expliquer la situation, votre épopée, tout ça. Les humains se sont montrés compréhensifs, notamment le sergent Elquéra qui a compris pourquoi son chef était mort. Nous avons réfléchi longuement pour savoir quoi faire avec l'armure. Il fallait la détruire mais cela était impossible. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est Garmok qui eu l'idée de la jeter dans le bassin du chagrin, dans la cité perdue de Paxtala. Nous nous sommes tous acheminés pour ces ruines. C'est encore Garmok qui a jeté l'objet maudit dans l'eau. Son esprit fruste faisait qu'il était le moins atteint par la corruption. C'est alors que tout s'est passé. Il y eut un immense tremblement de terre et la grande pièce où nous nous trouvions a ressurgi à la surface dans un bruit assourdissant. Nous comprîmes que la malédiction de Paxtala était enfin levée…
- Et c'est à cet endroit que je me trouve à présent ?
- Exactement, Zlox-Quex, notre vénérable Slann a décidé de construire la nouvelle Tlaxtepok ici, sur l'ancien site de Paxtala. Les humains, dirigés par Elquéra sont partis. Ils ont promis de ne souffler mot à personne de cette mésaventure.
- Et Hexi-Totl ?
- Il est mort. Il s'est éteint au moment même où l'armure a été détruite. Tuanahok a dit qu'il avait été le premier a être corrompu par elle, son esprit avait été dérangé par la présence de l'armure maudite. Notre première tache sera de construire un temple en son honneur.
- Je serais curieux de savoir ce qui a mis Tuanahok sur la voie, pour les humains.
- Il m'a dit qu'il a compris le mot nouveau-né, c'est comme ça que l'on appelle les créatures des Anciens en langage skink.
- Et où est-il à présent ?
- Il médite dans le temple de Tepok.
- Laissons-le à ses pensées. Son savoir aura été d'un grand secours pour cette aventure. Je suis heureux que Tlaxtepok connaisse un nouveau départ. La gloire de notre cité ne s'éteindra pas aujourd'hui ! Il n'empêche que je ne comprends pas les paroles de nos Slanns. Pourquoi ont-il dit « celui qui sera » ? »
Une voix dans tête lui répondit. Il lui sembla que c'était la voix de Tuanahok, mais il n'en était aps sur.
« Mon enfant, les voies des Slanns sont impénétrables. Là se trouve tout le mystère des Anciens. »
Et Paltepoc sourit, de ce sourire malicieux que seuls les lézards peuvent produire.

FIN
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