Source : livre d'armée nain, proposé par Cimici.
« "Prêtez attention, jeunes nains à la barbe naissante, alors que je vous raconte l'histoire de la plus grande traîtrise, la plus vile trahison qui nous a été infligée. C'était lors du règne de Gotrek Brise-Etoiles, il y a plus de quatre mille ans, quand notre empire s'étendait au travers du monde et que même le nain le plus pauvre avait un sac d'or de la taille de vos têtes. A cette époque, le peuple des elfes et celui des fils de Grungni vivaient en paix. Le commerce était florissant et nos coffres étaient pleins d'or bien mérité, car les elfes se ruaient sur notre magnifique artisanat, dont les travaux d'apprentissage surpassaient les meilleurs ouvrages de nos artisans actuels.
Mais les elfes capricieux et sans foi, furent submergés pas la convoitise de nos terres et de nos biens. Dans un acte de trahison jamais égalé depuis, ils tendirent des embuscades à nos convois, tuant nos femmes et nos guerriers et volant nos biens. Mais Gotrek brise-Etoiles était un roi aussi sage qu'âgé, et il tendit la main aux elfes. Il envoya des messagers dans les îles de la lointaine Ulthuan pour parlementer avec les fils de Bel-Shanaar. Avec dérision ils furent accueillis, et avec déshonneur ils furent renvoyés, leurs barbes, longues, broussailleuses et lustrées par l'âge, avaient été tondues avant qu'ils ne soient jetés hors du royaume des elfes sous leurs rires moqueurs.
Personne ne pourra dire que les fils de Grungni soient d'un naturel impétueux, notre colère est plutôt comme la mèche du canon et brûle lentement. Mais assurément, aussi sûr que le canon fait feu quand sa mèche s'est consumée, notre colère éclate et rugit, annonçant de grands malheurs à nos ennemis, quels qu'ils soient.
C'est ainsi que nos grandes armées se mirent en marche, leur coeur brûlant de vengeance contre le peuple elfe. Snorri Trois-Doigts, fils du roi Brise-Etoiles, rechercha l'ost du Roi Phénix et les deux armées s'entrechoquèrent violemment, du solide acier nain contre des petites lames elfes. Grand fut le massacre, beaucoup des fils d'Ulthuan regrettèrent leur folie ce jour-là, mais nous autres fils de Grungni avions payé un lourd tribut en sang. Etant de noble lignage, Snorri daigna lancer un défi au roi elfe Caledor le Second, avec pour enjeu la victoire. Mais d'un coup en traître le vil elfe tua Snorri, et l'armée de celui-ci, submergée par le malheur devant cet acte peu honorable, se dispersa et quitta le champ de bataille.
Le cousin de Snorri, Morgrim, rendu fou de rage par la mort de son parent, mena ses guerriers vers Oeragor. Pendant deux jours, les elfes l'évitèrent, leur lâcheté dépassant leur soi-disant fierté malgré les meilleurs ruses du général nain. Finalement les deux armées se rencontrèrent, le métal-argent scintillant des elfes contre l'acier poli de la puissante armée de Morgrim. L'air était rempli de flèches elfiques, et les carreaux des arbalètes naines obscurcissaient le ciel. Pendant des heures, l'échange se poursuivit, jusqu'à ce que chaque camp ait épuisé ses réserves de munitions. Brandissant de puissants marteaux et de grandes haches luisantes de runes de vengeance et de justice, l'armée naine avança vers les frêles elfes. Morgrim lui-même, ses vétérans à la barbe grise autour de lui, avança en plein coeur des lignes, cherchant le plus grand guerrier à affronter. Il trouva le prince Imladrik et les silencieux mais mortels Maîtres des Epée. Jamais auparavant un tel combat n'eut lieu, les lames de l'ost elfe sonnant sur les fines armures naines, leurs marteaux répandant à leur tour des écailles elfiques sur le sol et écrasant les os avec une égale férocité. Morgrim prit le dessus sur Imladrik, son ancienne hache runique découpant le prince du ventre au cou, et provoqua la fuite de l'ost argentée. Et c'était à l'époque où les elfes étaient de vrais guerriers, pas des bons à rien comme vous en affrontez maintenant.
Morgrim, honoré du titre de l'Elgium, "le malheur des elfes", par son seigneur, poursuivit implacablement les pâles elfes, rasant d'abord la cité d'Athel Maraya jusqu'à ses fondations, puis assiégeant le port-forteresse de Tor Alessi. Le Haut Roi Gotrek Brise-Etoiles, avec tous les guerriers de Karaz-a-Karak, se joignit à Morgrim et entre eux s'étalait une vaste armée de corpulents guerriers venus d'une demi-douzaine de forteresses. Jamais plus un endroit du monde n'a tremblé sous autant de bottes naines. Tandis que les légions du roi nain assaillaient les murs de Tor Alessi, les elfes se terraient dans leurs frêles tours, impressionnés pas les forces déployées contre eux.
Pendant cent jours et cent nuits, les rochers des catapultes ont fait trembler la terre et les murs. Le roi Brise-Etoiles, Morgrim Elgidum derrière lui, ouvrit une brèche dans les portes avec ses Marteliers et se dirigea vers le donjon central, où il trouva le traître roi, Caledor le second. Le lâche refusa de descendre et de se battre comme un vrai guerrier, alors le Haut Roi frappa la tour de son puissant marteau, écrasant le mortier de mauvaise qualité et secouant les fondations jusqu'à ce que l'édifice vacille et que Caledor soit forcé de lui faire face.
Finalement, devant la situation, le Roi Phénix dégaina sa longue lame et engagea en duel notre roi. Long fut le combat, car bien qu'il soit un elfe, Caledor avait apprit l'art du combat par les guerriers-sages d'Ulthuan. Gotrek n'était pas non plus une courte barbe, et aucun des adversaires ne pouvait toucher l'autre. Quand la nuit commença à tomber, un voile noir s'étendit sur la cité en ruines, et grâce à l'artisanat nain le Haut Roi remporta le combat. L'Epée de Caledor explosa sur le marteau de Gotrek comme une lame elfique mal forgée sur une enclume naine séculaire. Le Roi Phénix demanda pitié, mais le feu de la vangeance brûlait dans les yeux du Haut Roi, il savait que l'affront qu'avaient commis les elfes ne méritait aucune indulgence. Son marteau mit fin à cette rancune ainsi qu'à la vie de Caledor le second. C'est ainse que l'emprise des elfes sur nos terres s'acheva, et ils commencèrent à fuir vers leurs côtes, pleurant leurs morts. Nous avions montré ce qu'était la vraie colère des nains, et la Guerre de la Vengeance fut une grande victoire. Mais jusqu'à maintenant, ils ne se sont toujours pas excusés pour leurs insultes, et aujourd'hui encore, il reste de nombreuses vengeances à accomplir dans le Grand Livre des Rancunes.
Jamais plus les elfes n'ont fait l'erreur de provoquer le courroux des fils de Grungni. Retenez bien mes paroles, car c'est ainsi que cela c'est déroulé." »
