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Familiers

Source : WJRF - Supplément V1 WJRF - Royaumes de la Sorcellerie (Les), proposé par Darian.

« La lune se couchait quand Strick quitta son lit dans la nuit. Il prit sa dague et, se gardant de frapper de la tête les poutres basses de la chaumière, sortit de sa chambre et se glissa silencieusement dans l'escalier. Il avait remarqué plus tôt dans la soirée à quel point il grinçait, mais son sort de Silence appris à Nuln fonctionnait parfaitement.

Comme il l'espérait, le sol de terre battue du rez-de-chaussée était couvert de petits cadavres: les chats de Frau Bernstein. Strich hocha la tête avec satisfaction: le poison qu'il avait ajouté à leur pâtée était tout aussi virulent que l'avait prétendu l'apothicaire. Huit cadavres ici, avec les pièges à l'extérieur, cela devrait...

Un bruissement derrière le mur le fit sursauter. Il se retourna brusquement et sa main frappa le dossier d'une chaise. La dague tomba avec un claquement. Strick jura tandis qu'il la ramassait. Un rat, peut-être, ou un écureuil. Rien qui puisse l'inquiéter, se rassura-t-il. Quelque chose fila en limite de son champ de vision et disparut. Il pouvait distinguer des grattements à l'intérieur du mur. Juste un rat.

Des pas derrière lui et la lumière d'une lanterne. Frau Bernstein apparut au sommet de l'escalier en robe de chambre. "Josef? Qu'est-ce que tu fais?" Elle descendit les marches, lentement, ménageant ses vieilles articulations, et s'arrêta sur la plus basse. "Qu'as-tu fait à mes pauvres chats?"

"Je les ai tous tués. Tous, Frau Bernstein," répondit Strick.

"Et pourquoi as-tu fait une chose pareille?"

"Parce que je ne savais lequel était votre esprit familier et que je n'aime pas les risques inutiles. La nuit dernière, vous m'avez demandé pourquoi j'étais revenu après toutes ces années. Maintenant, je peux vous répondre. Je-"

"Tu es venu me tuer, n'est-ce pas? L'élève devenu plus fort que son maître? Comme c'est... conventionnel." Frau Bernstein bâilla, faisant luire ses gencives édentées. "Bien. Vas-y. J'ai ma protection."

"Tous tes petits chéris sont morts, la vieille, et ton pouvoir avec," dit Strick.

"Mais Josef," dit Frau Bernstein, "il arrive qu'un chat ne soit qu'un chat."

Alors qu'elle prononçait ces paroles stupides, un rat obèse bondit hors de l'ombre. Ses griffes cliquetaient sur le sol et sa fourrure luisait comme du cuivre dans la pénombre. L'attention de Strick en fut un instant détournée. Comment un rat pouvait-il devenir si gras dans une maison pleine de chats? Son coeur se figea un instant quand il comprit. Après s'être arrêtée à l'autre bout de la pièce, la bête s'était retournée vers lui, les yeux brillants. De minuscules étincelles d'énergie sautillaient dans sa fourrure. Strick examina le familier puis, de nouveau, Frau Bernstein. Cela n'allait pas être aussi simple qu'il l'avait imaginé... »

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