Le royaume de Tigarre

Le Royaume de Tigarre a pour capitale la ville portuaire de Bilbali installée à l'embouchure du fleuve Tarmos. Il occupe le Nord-Ouest de l'Estalie et est séparé du Royaume d'Astarios par les Montagnes d'Irrana. Son souverain depuis 2487 est le Roi Ferdinando VI, un homme de 58 ans, noble au caractère froid et à l'esprit rigide. Le Roi Ferdinando est atteint d'un mal inconnu et n'aurait que quelques années à vivre. Sachant cela, il désire faire tout ce qu'il peut pour faire le bien autour de lui avant que Morr l'accueille dans son Royaume. Evidemment, les médecins n'ont pas encore annoncé la maladie au peuple, ni même à ses deux fils...

Le Royaume est en guerre contre la Bretonnie depuis l'accession au pouvoir du Roi Ferdinando. C'est une guerre sournoise qui se déroule principalement sur les mers. Une guerre étrange aussi puisque les flottes de Tigarre prennent pour cible les vaisseaux de guerre Bretonniens tout en laissant les navires marchands de Bordeleaux (et d'ailleurs) continuer leur commerce. Parfois pourtant, certains sont "persuadés" de débarquer leurs cargaisons à Bilbali bien que ce ne fut pas leur destination... Un bâtiment de guerre estalien escorte alors le navire jusqu'au port, n'hésitant pas à faire entendre ses canons si le navire marchand dévie de la route qui lui est "proposée". Cette technique de vente forcée est surtout utilisée par les navires du Roi Felipe d'Astarios... La ville de Barboza joue un rôle principal dans ce conflit avec son chantier de construction navale.

Le royaume n'est plus aussi uni qu'auparavant et dans les campagnes, les révoltes grondent. Cette année, le Roi Ferdinando a envoyé l'armée contre elles, faisant des centaines de victimes et accroissant en même temps, par cet acte, le nombre de ses adversaires. De petits royaumes situés dans les Montagnes d'Irrana aidés du Duc Ricardo de Segovia sont d'ailleurs soupçonnés d'armer ces rebelles. Ferdinando n'attend plus qu'une dernière preuve avant de marcher sur la ville d'Alquezaro. En attendant, son armée sillonne l'intérieur des terres... 

Les Cavalleros (ou caballeros) sont des combattants à cheval armés chacun d'une simple lance de trois mètres. Ils sont vêtus d'un uniforme militaire et un chapeau à large bords coiffe leur tête. Leur mission consiste à surveiller les plages et les abords côtiers du royaume pour intercepter les contrebandiers et les hors la loi qui peuvent s'y séjourner. Ils se déplacent par groupes de 18 hommes. Leur tactique consiste à encercler calmement leur victime après l'avoir isolée et à la provoquer jusqu'à ce qu'elle tire un premier coup de feu. Avant qu'elle puisse recharger son arme, les cavalleros chargent au grand galop. A courte distance, ils projettent leurs lances pour tuer... Les cavalleros ont leurs semblables dans presque chacun des autres royaumes côtiers. Leur nom peut être différents (ce sont les Lanceros dans le Royaume d'Obregon) et leurs groupes peuvent être plus étoffés, mais la tactique, efficace, est la même partout. 

Ce Royaume est très boisé, ce qui lui a permis de construire une flotte presque aussi importante que celle de Magritta. Son symbole est une tête de taureau de combat. Elle fait la chasse aux pirates et aux contrebandiers bretonniens.

[[ NdWM : dans Swords of the South, le royaume de Tigarre a été divisé en quatre territoires, le Royaume de Bilbali a pour emblème un lion d'or rampant sur un champ rouge ardent. Le nom de Tigarre est encore utilisé par certains habitants du royaume pour se distinguer de ceux de la capitale. ]]

La ville de Bilbali et ses 9.000 habitants est la seconde cité d'Estalie. Une grande partie de l'économie repose sur le commerce maritime car la région reste assez pauvre à l'intérieur des terres. Le port et ses abords sont animés et grouillent de petits commerces et d'ateliers d'artisans. Les pêcheurs y vendent leur poisson à la criée et cela donne une atmosphère très bruyante et odorante à l'ensemble. Chaque nouvel arrivant, qu'il soit estalien ou autre est accueilli par des lancés de fleurs et des embrassades. Il y a également de vieilles femmes, vêtues de noir, qui attendent là, en fixant l'horizon, le retour d'un mari ou d'un fils qui ne reviendra sans doute pas.

Dans la baie, une cloche immense est installée dans une tour ancienne construite là il y a des siècles par les elfes des mers qui vivent encore à Bilbali et sur la petite île sur laquelle est construite la tour. Les elfes des mers sont environ une centaine ici. Ils y ont installé leurs docks et leurs entrepôts pour qu'ils y soient à l'abri des voleurs. Le Prince marchand Dolcoran Longvent y protégerait une demi-douzaine de précieux Chevaux Ailés.

Le centre de Bilbali est tout au contraire clairsemé d'habitants, déserté, et les commerces sont plus rares que partout ailleurs dans les grandes villes du Vieux Monde, puisque l'essentiel de cette activité est concentré sur les quais. Les maisons qui montent rarement au-dessus d'un étage ont ici des murs blancs et leurs toitures recouvertes de tuiles rouges. Les habitants viennent se retrouver sur les nombreuses petites places ou près des lavoirs, à l'ombre de grands arbres feuillus. Les enfants s'y amusent et les femmes viennent y laver et sécher leur linge.